Me Etienne Dione Avocat :« Vu les précédents Karim et Khalifa Sall, Sonko a de sérieuses raisons de croire qu’on veut en faire la prochaine victime »


Rédigé le Jeudi 26 Janvier 2023 à 13:02 | Lu 57 fois | 1 commentaire(s)



En 2019, Karim Wade et Khalifa Sall, les deux plus sérieux rivaux de Macky Sall frappés par des condamnations judiciaires, avaient été recalés à l’élection présidentielle de cette année-là par le Conseil constitutionnel. Le spectre de la « condamnabilité » plane de nouveau avec l’affaire « Sweet-Beauty » au lendemain du renvoi d’Ousmane Sonko devant la chambre criminelle qu’il qualifie d’abattoir politique. Le Témoin


Une sorte de « Seras » où le leader de Pastef risque d’être juridiquement condamné et politiquement égorgé. D’où son appel à la résistance à la place Tahrir — pardon Yékini ! — de Keur Massar. Toutefois, un ancien magistrat (parquetier) interrogé par « Le Témoin » explique que la chambre criminelle est loin d’être un abattoir mais constitue plutôt un enclos où tout « animal » innocent peut échapper couteau égorgeur voire être acquitté. Un ancien magistrat qui prend sans doute les Sénégalais pour de grands enfants!

Me Etienne Dione dénonce …l’échafaud

Il est vrai que comparaison n’est pasraison ! Car les nommés Khalifa Sall et Karim Wade étaient poursuivis par l’Etat tandis qu’Ousmane Sonko ou le leader de Pastef est en apparence accusé par une citoyenne nommée Adji Sarr bien que l’accusé ou le prévenu ne soit pas un citoyen comme les autres. Il est un sérieux candidat à l’élection présidentielle de 2024.

Certes, la perception d’une instrumentalisation politique de la justice s’accompagne de celle d’une justice à deux vitesses. Elle repose (justice à deux vitesses), d’une part,surla célérité « Fasttrack » avec laquelle les affaires impliquant des opposants politiques ou candidats à la présidentielle sont traitées et, d’autre part, par la quasi-absence des poursuites judiciaires contre des proches du pouvoir en place. Compte tenu de ce qui précèdent, certains s’accordent à reconnaitre que le leader de Pastef, Ousmane Sonko, ne pourrait nullement survivre là où Karim Wade et Khalifa Sall ont été politiquement guillotinés.


D’ailleurs, Me Etienne Dione, avocat à la Cour, semble confirmer cela en déclarant que nul ne peut évoquer ou plaider l’affaire « Sweet Beauty » dans laquelle Ousmane Sonko est injustement impliqué par Adji Sarr sans rappeler les jurisprudences Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall.


« Parce que tous les deux ont été envoyés à l’échafaud et politiquement exécutés dans les mêmes conditions et dans les mêmes périodes électorales. Mieux, Karim Wade et Khalifa Sall ont été privés de leur droit de participer à des élections présidentielles suite à des conséquences tirées des décisions correctionnelles les condamnant.

En effet, et de manière subtile, sur fond de règlement de comptes, on s’est servi de la justice pour éliminer des adversaires politiques, sérieux candidats à la présidence, qui troublaient le sommeil du régime en place. Seuls, les partisans de la mouvance présidentielle, et pour cause, pensent le contraire.

Mais c’était trop gros, le fil blanc, pour qu’on ne sache pas que c’était un complot politico-judiciaire ourdi pour combattre, de manière déloyale, des prétendants au fauteuil présidentiel » s’est désolé l’avocat.

Et Me Etienne Dione de poursuivre sa plaidoirie en ces termes : « Donc, vous conviendrez avec moi que Ousmane Sonko a de sérieuses raisons de croire qu’on veut en faire la prochaine et troisième victime (jamais deux sans trois) de cette pratique honteuse et non moins dégueulasse, de ceux qui détiennent le pouvoir.

D’ailleurs, c’est tellement vrai qu’il n’est pas nécessaire d’être un agrégé en droit, un brillant avocat ou un excellent juge, pour dire que ce dossier ne devrait connaître qu’un seul sort : Le classement sans suite par le maître de l’opportunité des poursuites, le procureur de la République, ou bien le non lieu par le juge d’instruction prononcé. Toutes choses qui font que Sonko, malgré l’absence de charges à son encontre, nourrit des craintes légitimés par rapport au procès en vue.

Bref, en sa qualité de candidat à la présidentielle de 2024, il refuse d’être envoyé à l’abattoir. Et il a parfaitement raison... » estime notre avocat donnant son avis sur l’appel de Keur Massar, une commune située dans la banlieue dakaroise. Une chose est sûre et constatée : ces dix dernières années — sous le magistère du président Macky Sall donc ! —, le Sénégal est devenu une véritable République des abattoirs politiques (Rap) où tout sérieux candidat opposant au régime en place est conduit à la… Seras judiciaire pour être égorgé !
Le Témoin
 
 



1.Posté par Adaerez le 26/01/2023 13:59
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