Marseille : un immeuble s’effondre dans le centre-ville, « il faut se préparer à avoir des victimes », selon le maire


Rédigé le Lundi 10 Avril 2023 à 02:02 | Lu 156 fois | 0 commentaire(s)



Cinq personnes, résidents d’immeubles voisins, ont été blessées, et 33 au total prises en charge, mais aucun habitant du bâtiment effondré ne s’est manifesté, ce qui accroît l’inquiétude. lemonde.fr


« Il faut se préparer à avoir des victimes », a averti dimanche 9 avril au matin le maire de Marseille, Benoît Payan, après l’effondrement d’un immeuble d’habitation de quatre étages dans le centre de la deuxième ville de France, qui a fait cinq blessés selon un bilan provisoire.

Le drame s’est déroulé au numéro 17 de la rue de Tivoli vers 00 h 40 dans un secteur résidentiel en bordure du quartier de la Plaine, connu pour ses restaurants, bars et sa vie nocturne. Il est sans doute dû à une explosion mais dont les causes exactes ne sont pas encore connues.

A 7h40, une partie de l’immeuble du numéro 15 s’est à son tour effondrée, ne provoquant aucun blessé mais une intense poussière. Les marins pompiers redoutaient cet effondrement et avaient pris les précautions nécessaires pour ne pas être pris sous les décombres.

Les opérations de secours se poursuivent et « il faut qu’on se prépare à avoir des victimes dans ce terrible drame », a déclaré le maire alors que le jour se levait sur le quartier, bouclé par les forces de l’ordre. Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin est attendu sur place dans la matinée.

« Le temps compte »
Cinq personnes, résidents d’immeubles voisins, ont été blessées, et 33 au total prises en charge, mais aucun habitant du bâtiment effondré ne s’est manifesté, ce qui accroît l’inquiétude. Aucune liste de disparus n’a encore pu être établie et les pompiers luttent toujours contre un incendie qui s’est déclaré dans les décombres, entravant les recherches, a souligné le vice-amiral Lionel Mathieu, commandant des marins-pompiers de Marseille.

« L’objectif c’est de maîtriser l’incendie pour envoyer les chiens le plus vite possible », a souligné un peu plus tard le commandant Laurent, qui dirige les opérations. Selon un journaliste du Monde sur place, le feu semble désormais sous contrôle.

L’effondrement partiel du numéro 15 « complique aussi la tâche » des secouristes car « ça rajoute des gravats », a expliqué le commandant Laurent. Huit personnes qui s’étaient réfugiées sur le toit-terrasse de cet immeuble ont pu être sauvées dans la nuit par les pompiers à l’aide d’une grande échelle.

Une centaine d’hommes, appuyés par de nombreux équipements, sont mobilisés, mais les équipes de recherches avec chiens n’ont pas pu entrer en action pour rechercher d’éventuels survivants, la chaleur étant trop intense. « Nous essayons d’accélérer le mouvement car le temps compte », a souligné l’amiral Mathieu, alors que l’odeur de fumée persiste dans le quartier.
« Tout a tremblé »
Au moment de l’explosion, « tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l’immeuble est tombé sur la rue », a dit à l’Agence France-Presse (AFP) Aziz, qui tient un commerce d’alimentation ouvert la nuit dans la rue où l’immeuble s’est effondré.

« Il y a de fortes suspicions qu’une explosion ait provoqué l’effondrement, mais il faut rester très prudent sur les causes à ce stade », a indiqué à l’AFP le préfet de la région des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, en évoquant la piste d’une fuite de gaz.

Les évacuations de riverains se poursuivent. Des habitants de la rue Abbé de l’Epée, voisine de l’effondrement, ont quitté leur appartement sur les conseils des pompiers au petit matin. « Le gaz et l’électricité ont été coupées. On ne peut pas rester là » explique Nadine, qui vient de quitter son domicile avec son fils. Traits tirés, souhaitant rester anonyme, elle explique avoir déplacé dans la nuit son lit dans son salon, les fenêtres de sa chambre donnant sur la rue. « Une des portes de l’immeuble a plié sous l’onde de choc » raconte-t-elle, sidérée.

Deux écoles municipales ont été mobilisées. La première accueille les personnes évacuées qui n’ont pas trouvé refuge chez des proches. La seconde sert de base arrière aux marins pompiers. Un gymnase a également été ouvert en attente d’autres évacuations.
Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du sinistre et la police judiciaire est sur les lieux, selon le maire.

En novembre 2018, l’effondrement rue d’Aubagne de deux immeubles dans un autre quartier du centre de Marseille, Noailles, avait fait huit morts et suscité une vague d’indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40 000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG.

Le maire et le préfet ont semblé écarter l’hypothèse d’un accident dû à l’insalubrité de l’immeuble situé dans un quartier plutôt connu pour ses restaurants, ses bars et son ambiance nocturne. « Il n’y avait pas d’arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n’est pas un quartier recensé comme ayant de l’habitat insalubre », a noté le préfet.

« A ma connaissance, il n’y a pas de problèmes particuliers sur cet immeuble. On n’est pas sur le cas d’une rue avec de l’habitat insalubre », a également déclaré le maire.
lermondefr
 
 


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