Marche « Tatou Nène »nue : Quand nos féministes miment les FEMEN (Par Abdou Fall)
Un célèbre chroniqueur arabe disait quand il pleut à Paris, les sénégalaises sortent les parapluies. Cette boutade a tout son sens avec le tollé sur la marche « Tatou Nène » nue des féministes prévue ce 31 décembre 2024.
Selon une des initiatrices, cette marche contribue à dire basta aux violences faites aux femmes. Ainsi, tous les moyens sont bons pour se faire entendre, quitte à appliquer des mesures extrêmes inconnues sous nos cieux.
En effet, cette marche annoncée par nos féministes n’est pas anodine dans le paysage des féministes car elle rappelle celle des Femen en France.
Étymologiquement en latin, Femen signifie « cuisse »alors qu’elles montrent leurs poitrines !
En Français, le terme Femen a d’ailleurs été conservé pour désigner en anatomie la zone allant de la hanche au genou. Par métonymie, il peut évoquer les organes génitaux.
Leur logo : la lettre cyrillique qui correspond au F dont la forme évoque une poitrine féminine.
Mais leurs corps dénudés ne sont pas une fin en soi. Il est utilisé comme support à un mot d’ordre : en grosses lettres noires, les Femen inscrivent sur leurs poitrines un slogan bien frappé qui varie en fonction de l’action conduite.
D’où la devise des Femen : mon corps, mon arme.
En avril dernier cinq activistes manifestèrent devant la grande mosquée de Bruxelles avec sur le corps l’inscription « fuck your morals ».
En juin, devant l’ambassade d’Arabie saoudite à Kiev, elles dénonçaient l’interdiction de conduire faites aux femmes dans ce pays avec le slogan : « cars for women, camels for men » (des voitures pour les femmes, des chameaux pour les hommes)
Neuf d’entre elles sont jugées ce mois-ci en France pour des dégradations sur une cloche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, alors qu’elles avaient pénétré seins nus dans l’édifice le jour de la démission de Benoit 16 avec sur le torse l’inscription « Bye Bye Benoit » et « no more pope ».
Fondée en 2008, par un groupe de quatre ukrainienne, les Femen affirment incarner un nouveau féminisme nouveau, radical et spectaculaire.
Elles ont depuis fait des émules dans de nombreux pays.
Voici comment elles définissent leur idéologie : « Nous vivons dans un monde d’occupation masculine dans lequel la femme est une esclave privée de tout droit de propriété et, en particulier, du droit de propriété sur son propre corps (…)
Le contrôle total du corps de la femme est le principal instrument de son oppression. La nudité féminine, libérée du système patriarcal, devient fossoyeuse de ce système. »
Elles ont baptisé leur action : « le sextrémisme ».
Une arme supposée saper les fondements de la culture patriarcale.
Quoiqu’on puisse trouver le procédé grossier, il recèle une certaine efficacité.
En faisant parler leur corps, les Femen prennent en défaut le regard des hommes qui voudraient n’y voir qu’un objet.
Enfin, nos féministes veulent s’inspirer de ces Femen pour faire passer leur message.
Mais ce sera peut-être à leurs risques et périls car les cultures ne sont pas les mêmes. Une levée de boucliers a été notée par les religieux à l’image de Imam Kanté ou de l’ONG Jamra de Mame Makhtar Guèye qui comptent barrer la route à ces féministes. Pour combien de temps encore ? Mystère et boule de cristal.
Par Abdou Fall, journaliste-communicant
