Avec un ensemble de 37 villages et des hameaux polarisés distants les uns des autres de 5 à 10 km, la commune de Taïba Moutoupha est reliée à Diourbel et Ndindy, le chef-lieu de l’arrondissement, par une piste latéritique avec ses nombreux détours qui font que l’usager qui s’y rend avec n’importe quel moyen de locomotion perd beaucoup de temps avant de rejoindre le village du même nom.
«Notre commune manque de tout, il faut le reconnaître. «Vous avez constaté vous-mêmes sur le chemin l’état des pistes latéritiques qui sont impraticables, conditionnant ainsi un enclavement total pour seulement une distance de 25 km qui nous sépare de la commune de Diourbel», se désole Badiagne Diagne, chef de village. Retraité de la Sonacos, le sexagénaire pointe du doigt les maux de sa commune.
«C’est une collectivité territoriale enclavée. Elle ne dispose pas d’un kilomètre de route bitumée compte non tenu de la bretelle qui jouxte l’autoroute et qui s’étend sur moins de trois kilomètres. Les sols se sont, au fil des années, appauvris. Ce qui impacte négativement le vécu quotidien des jeunes qui n’ont comme alternative que l’exode rural. Ce qui, en retour, fait que les bras valides quittent, et l’agriculture, notre principale activité, en souffre terriblement. Les semences qu’on nous alloue sont malheureusement de très mauvaise qualité.
Elles sont insuffisantes et ne peuvent pas couvrir une parcelle d’un hectare. L’engrais, c’est une goutte d’eau dans la mare. Comment peut-on comprendre qu’un pays qui dit vouloir émerger banalise son agriculture, une activité qui occupe environ 70% des actifs ? C’est une quantité de six sacs d’engrais par village. Pour les tracteurs de l’Etat, nous n’avons pas pu en bénéficier», a-t-il souligné.
«Seuls 6 villages électrifiés sur les 37 de la commune»
Les autres difficultés de la commune sont le manque d’emploi, situation que vivent difficilement les jeunes. Saliou Ndiaye, le trésorier général du comité communal des jeunes, déplore «le manque de formation, la difficulté d’accéder aux ressources, l’absence d’électrification des villages».
Il indique que ce dernier point est un luxe ici : «Figurez-vous que sur les 37 villages de la commune, seuls 6 sont électrifiés». Du côté des femmes, Faty Ndiaye, la présidente du groupement de promotion féminine compte leurs misères.
«C’est comme si nous étions des oubliées de la République. Nous courrons après des financements mais, nous sommes totalement ignorées. La route pose problème surtout en cas de référence des femmes en état de grossesse vers Diourbel. Nous souhaitons, comme les hommes, accéder à la terre», a-t-elle plaidé.
Toutes ces trois personnes interrogées pensent que l’émergence de leur localité ne peut provenir que de projets structurants. Nostalgique, le vieux Badiagne Diagne vend la recette de feu le président Senghor. «Il avait mis en place un programme d’octroi de crédit de taureaux pour les paysans qui le désiraient», a-t-il dit.
Cette terre, objet de toutes sortes de convoitises, pourrait régler la question de l’emploi des jeunes. C’est parce que, informe Khadim Sèye, 2ème adjoint au maire de Taïba Moutoupha, «depuis 2017, il y a un accord entre la commune et l’Agence nationale pour l’intensification et le développement agricole (Anida) pour la mise en place d’une ferme Naatangué».
M. Sèye plaide aussi pour le bitumage de la route : «Il est important de le réaliser en ce sens que c’est une route de développement. Elle relie six communes. On ne peut pas parler d’élevage et d’agriculture sans des routes bien faites parce que ces dernières permettent l’écoulement à temps des produits. D’ailleurs, afin d’aider les agriculteurs, la commune, sous l’égide du maire, a décidé d’acquérir un tracteur qu’elle va mettre à leur disposition».
Potentiel agricole
Au plan sanitaire, il n’y a qu’un seul poste de santé dans toute la commune. Au niveau du secteur de l’éducation, Taïba Moutoupha dispose d’un lycée qui ne répond pas aux normes. C’est l’ancien collège d’enseignement moyen qui a été érigé en lycée. Yankhoba Sané, son proviseur, liste les manquements :
«Nous avons un déficit d’enseignants et de salles de classe. Pour un effectif de 477 élèves, nous avons 16 classes, 9 salles physiques et 2 abris provisoires. Le bloc administratif n’existe que de nom. Le surveillant général et l’intendant n’ont pas de bureaux. Nous demandons aux autorités de nous aider en construisant le lycée.»
Mais, Taïba Moutoupha, peuplée à majorité de sérères et de wolofs, peut valoir beaucoup à l’Etat du Sénégal si ses potentialités étaient exploitées à bon escient. Si le bitumage de la route était fait, les cultures maraichères développées, cette collectivité territoriale dirigée depuis 2014 par Ibrahima Ndour, ancien directeur de l’Enseignement moyen, secondaire général, avec ses terres, pourrait constituer une zone de développement de beaucoup de spéculations.
Bes Bi
«Notre commune manque de tout, il faut le reconnaître. «Vous avez constaté vous-mêmes sur le chemin l’état des pistes latéritiques qui sont impraticables, conditionnant ainsi un enclavement total pour seulement une distance de 25 km qui nous sépare de la commune de Diourbel», se désole Badiagne Diagne, chef de village. Retraité de la Sonacos, le sexagénaire pointe du doigt les maux de sa commune.
«C’est une collectivité territoriale enclavée. Elle ne dispose pas d’un kilomètre de route bitumée compte non tenu de la bretelle qui jouxte l’autoroute et qui s’étend sur moins de trois kilomètres. Les sols se sont, au fil des années, appauvris. Ce qui impacte négativement le vécu quotidien des jeunes qui n’ont comme alternative que l’exode rural. Ce qui, en retour, fait que les bras valides quittent, et l’agriculture, notre principale activité, en souffre terriblement. Les semences qu’on nous alloue sont malheureusement de très mauvaise qualité.
Elles sont insuffisantes et ne peuvent pas couvrir une parcelle d’un hectare. L’engrais, c’est une goutte d’eau dans la mare. Comment peut-on comprendre qu’un pays qui dit vouloir émerger banalise son agriculture, une activité qui occupe environ 70% des actifs ? C’est une quantité de six sacs d’engrais par village. Pour les tracteurs de l’Etat, nous n’avons pas pu en bénéficier», a-t-il souligné.
«Seuls 6 villages électrifiés sur les 37 de la commune»
Les autres difficultés de la commune sont le manque d’emploi, situation que vivent difficilement les jeunes. Saliou Ndiaye, le trésorier général du comité communal des jeunes, déplore «le manque de formation, la difficulté d’accéder aux ressources, l’absence d’électrification des villages».
Il indique que ce dernier point est un luxe ici : «Figurez-vous que sur les 37 villages de la commune, seuls 6 sont électrifiés». Du côté des femmes, Faty Ndiaye, la présidente du groupement de promotion féminine compte leurs misères.
«C’est comme si nous étions des oubliées de la République. Nous courrons après des financements mais, nous sommes totalement ignorées. La route pose problème surtout en cas de référence des femmes en état de grossesse vers Diourbel. Nous souhaitons, comme les hommes, accéder à la terre», a-t-elle plaidé.
Toutes ces trois personnes interrogées pensent que l’émergence de leur localité ne peut provenir que de projets structurants. Nostalgique, le vieux Badiagne Diagne vend la recette de feu le président Senghor. «Il avait mis en place un programme d’octroi de crédit de taureaux pour les paysans qui le désiraient», a-t-il dit.
Cette terre, objet de toutes sortes de convoitises, pourrait régler la question de l’emploi des jeunes. C’est parce que, informe Khadim Sèye, 2ème adjoint au maire de Taïba Moutoupha, «depuis 2017, il y a un accord entre la commune et l’Agence nationale pour l’intensification et le développement agricole (Anida) pour la mise en place d’une ferme Naatangué».
M. Sèye plaide aussi pour le bitumage de la route : «Il est important de le réaliser en ce sens que c’est une route de développement. Elle relie six communes. On ne peut pas parler d’élevage et d’agriculture sans des routes bien faites parce que ces dernières permettent l’écoulement à temps des produits. D’ailleurs, afin d’aider les agriculteurs, la commune, sous l’égide du maire, a décidé d’acquérir un tracteur qu’elle va mettre à leur disposition».
Potentiel agricole
Au plan sanitaire, il n’y a qu’un seul poste de santé dans toute la commune. Au niveau du secteur de l’éducation, Taïba Moutoupha dispose d’un lycée qui ne répond pas aux normes. C’est l’ancien collège d’enseignement moyen qui a été érigé en lycée. Yankhoba Sané, son proviseur, liste les manquements :
«Nous avons un déficit d’enseignants et de salles de classe. Pour un effectif de 477 élèves, nous avons 16 classes, 9 salles physiques et 2 abris provisoires. Le bloc administratif n’existe que de nom. Le surveillant général et l’intendant n’ont pas de bureaux. Nous demandons aux autorités de nous aider en construisant le lycée.»
Mais, Taïba Moutoupha, peuplée à majorité de sérères et de wolofs, peut valoir beaucoup à l’Etat du Sénégal si ses potentialités étaient exploitées à bon escient. Si le bitumage de la route était fait, les cultures maraichères développées, cette collectivité territoriale dirigée depuis 2014 par Ibrahima Ndour, ancien directeur de l’Enseignement moyen, secondaire général, avec ses terres, pourrait constituer une zone de développement de beaucoup de spéculations.
Bes Bi