Mamadou Sy Tounkara fusille Idrissa Seck et prend la défense du Pr Songué Diouf


Rédigé le Lundi 23 Avril 2018 à 18:26 | Lu 45 fois | 0 commentaire(s)




Mamadou Sy Tounkara fusille Idrissa Seck et prend la défense du Pr Songué Diouf
Le professeur Songué Diouf a droit à son opinion, par Mamadou Sy Tounkara 

  
Au cours d’une émission télévisée, le professeur Songhé Diouf a donné son opinion sur le viol. Le condamnant fermement, il ajoute que « les femmes doivent nous aider à les aider », par leurs tenues et leurs apparences. 
  
C’est son opinion, il en a le plein droit. Au Sénégal, la Constitution « garantit à tous les citoyens les libertés individuelles fondamentales, les libertés d’opinion et d’expression » (article 8). L’article 10 se fait encore plus clair : « Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public. » Ainsi, le délit d’opinion n’existe pas au Sénégal. La loi interdit les insultes publiques, la diffamation et l’apologie de crimes ou délits. 
  
Pour ce qui est du professeur Diouf, il a condamné sans équivoque le viol et fait des recommandations aux femmes pour éviter les cas de viols qui ont pour détonateur les tenues et les apparences féminines. Qu’y a t-il de mal à cela ? Contrairement à ce que dit Idrissa Seck sans apporter la moindre preuve, le professeur Diouf n’a nullement fait l’apologie du viol ni blâmé les femmes. Faire l’apologie de quelque chose c’est encenser cette chose et y inviter. Ce que personne ne pourra prouver qu’il a fait lors de cette émission. Il y condamne le viol et n’invite personne à le faire. En quoi les conseils qu’il formule pour éviter le viol sont un blâme pour les femmes ? On peut être d’accord ou pas et cela devrait être un terreau fertile de dialogue constructif, apaisé et non une foire à des condamnations intempestives sans fondements. 
  
Le viol est un crime social qui peut revêtir plusieurs aspects. Il y a des cas de viol où la tenue et l’apparence de la victime n’ont joué aucun rôle. Le violeur est juste un prédateur, pervers, déséquilibré. Mais il y a très certainement des cas de viols où la tenue et l’apparence de la femme ont détraqué les sens du violeur et l’ont poussé au crime. Ceci est étudié et documenté (Cette expérience sur le lien entre viol et tenue des femmes montre que le chemin est encore long). 
  
Tous les violeurs sont des prédateurs, pervers et déséquilibrés qu’il faut tenir à l’écart par tous les moyens. Y compris par une tenue et une apparence qui les découragent. L’Iran et L’Arabie Saoudite ont les taux de viols les plus faibles au monde pour deux raisons : les violeurs y sont exécutés publiquement et obligation est faite aux femmes de s’habiller religieusement, le corps entièrement couvert. Les Etats-Unis d’Amérique ont les taux les plus élevés, les femmes peuvent avoir l’apparence qu’elles veulent. Si le lien apparence physique/viol n’est pas automatique, dire que cela n’a rien à voir dans tous les cas de viols, n’est pas scientifiquement défendable. 
  
Le procès intenté contre le professeur Diouf est contraire à la lettre et à l’esprit de notre Constitution qui a aussi adhéré à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1789 qui dit : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit (article 19). 
  
Vouloir envoyer quelqu’un en prison et lui promettre l’enfer pour ses opinions, est une forme de dictature, un monstre hideux qui finit toujours par dévorer l’âme intolérante de ceux qui en font un cheval de bataille. 
  
Le professeur Songhé Diouf mérite, très certainement, pour tous les services rendus à la nation en tant qu’enseignant et éducateur, un bien meilleur traitement. 
  
Evelyn Beatrice Hall (1906) : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ». 


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