Monsieur le Président de la République,
Vous avez exprimé le désir d’envoyer 2.000 de nos soldats pour aller se battre au Yémen, bombardé depuis le 26 mars par une coalition de 8 pays du Maghreb et du Machrek dirigée par l’Arabie Saoudite et appelée à l’aide par le Président Ali Abdallah Saleh, renversé et refugié à Riyad après 32 ans de pouvoir. Ce conflit, sur fond d’opposition tribale et religieuse entre Nord et Sud, Sunnites et Chiites, de lutte d’influence entre l’Arabie Saoudite et l’Iran aurait fait plus de 10.000 morts et déplacé 300.000 personnes depuis 2004, selon l’ONU.
Que va faire le Sénégal dans ce bourbier ?
Se lancer dans une aventure guerrière ne devrait jamais se faire légèrement car le sang et le trésor de la nation y sont engagés. C’est une décision très grave prise par des hommes politiques (qui ne connaissent pas les affres de la guerre) pouvant avoir toutes sortes de conséquences dramatiques à court, moyen et long termes.
Deux raisons fondamentales devraient motiver une entrée en guerre : la défense contre une agression et la poursuite d’intérêts vitaux. Les Yéménites ne nous ont jamais attaqués et n’en n’ont jamais exprimé l’intention ; nous n’avons aucun intérêt vital à préserver dans ce pays éloigné, pauvre et chaotique. Si nous y entrons en guerre, nous n’en tirons qu’un seul avantage : plaire aux Saoudiens, ce qui peut se traduire en espèces sonnantes et trébuchantes. Aucune vie sénégalaise ne devrait être sacrifiée pour un tel objectif.
Si nos soldats sont envoyés, ils ne peuvent que jouer les seconds rôles car notre armée n’a pas pris part à la planification stratégique et opérationnelle de cette guerre, nous n’avons pas de moyens sophistiqués à y déployer et nous n’aurons aucune prise sur quand elle prendra fin. Et, en guerre, jouer les seconds rôles, c’est servir de chair à canon. Ce à quoi nous ne devrions jamais accepter de réduire nos valeureux soldats, respectés de par le monde entier.
A notre humble avis, nous ne devrions pas prendre part à cette guerre. Contentons-nous d’envoyer à tous les belligérants de ferventes prières pour que la paix et la stabilité soient de retour au plus vite.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos sentiments patriotiques.
Mamadou Sy Tounkara, Présentateur de « Senegaal ca kanam »
Vous avez exprimé le désir d’envoyer 2.000 de nos soldats pour aller se battre au Yémen, bombardé depuis le 26 mars par une coalition de 8 pays du Maghreb et du Machrek dirigée par l’Arabie Saoudite et appelée à l’aide par le Président Ali Abdallah Saleh, renversé et refugié à Riyad après 32 ans de pouvoir. Ce conflit, sur fond d’opposition tribale et religieuse entre Nord et Sud, Sunnites et Chiites, de lutte d’influence entre l’Arabie Saoudite et l’Iran aurait fait plus de 10.000 morts et déplacé 300.000 personnes depuis 2004, selon l’ONU.
Que va faire le Sénégal dans ce bourbier ?
Se lancer dans une aventure guerrière ne devrait jamais se faire légèrement car le sang et le trésor de la nation y sont engagés. C’est une décision très grave prise par des hommes politiques (qui ne connaissent pas les affres de la guerre) pouvant avoir toutes sortes de conséquences dramatiques à court, moyen et long termes.
Deux raisons fondamentales devraient motiver une entrée en guerre : la défense contre une agression et la poursuite d’intérêts vitaux. Les Yéménites ne nous ont jamais attaqués et n’en n’ont jamais exprimé l’intention ; nous n’avons aucun intérêt vital à préserver dans ce pays éloigné, pauvre et chaotique. Si nous y entrons en guerre, nous n’en tirons qu’un seul avantage : plaire aux Saoudiens, ce qui peut se traduire en espèces sonnantes et trébuchantes. Aucune vie sénégalaise ne devrait être sacrifiée pour un tel objectif.
Si nos soldats sont envoyés, ils ne peuvent que jouer les seconds rôles car notre armée n’a pas pris part à la planification stratégique et opérationnelle de cette guerre, nous n’avons pas de moyens sophistiqués à y déployer et nous n’aurons aucune prise sur quand elle prendra fin. Et, en guerre, jouer les seconds rôles, c’est servir de chair à canon. Ce à quoi nous ne devrions jamais accepter de réduire nos valeureux soldats, respectés de par le monde entier.
A notre humble avis, nous ne devrions pas prendre part à cette guerre. Contentons-nous d’envoyer à tous les belligérants de ferventes prières pour que la paix et la stabilité soient de retour au plus vite.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos sentiments patriotiques.
Mamadou Sy Tounkara, Présentateur de « Senegaal ca kanam »