La rencontre entre le président de la transition le colonel Assimi Goïta et le représentant de la Cédéao, Goodluck Jonathan, était attendu et aura duré près de deux heures au palais présidentiel de Koulouba. Au sortir de cette réunion l’ancien président nigérian a préféré rester discret sur les échanges tout comme la présidence malienne qui évoque sobrement sur Twitter l'évolution de la situation politique au Mali, selon notre correspondant à Bamako, Kaourou Magassa. Au cœur des échanges, il y avait pourtant la proposition de chronogramme prévoit un prolongement de la transition de cinq ans.
Lors d'une réunion avec le corps diplomatique accrédité au Mali et les émissaires de la Cédéao, cette proposition a été rejetée par une majorité des personnalités présentes dans la salle. Un rejet exprimé également par plusieurs partis politiques et associations qui organisait dans le même temps une conférence de presse.
À des diplomates accrédités à Bamako, Goodluck Jonathan, a clairement affirmé que la transition politique d’une durée de cinq ans proposée par la junte malienne ne passe pas. Un membre de la délégation de la médiation a ajouté devant des journalistes : « Cinq ans de transition pour des putschistes ? C’est par exemple plus que le mandat d’un président démocratiquement élu au Nigeria ». L’envoyé de l’institution sous-région a donc suggérer à ces interlocuteurs de revoir la copie, résume notre correspondant à Bamako, Serge Daniel. Goodluck Jonathan a livré le fond de sa pensée en une phrase : « The clock is ticking ». Le compte à rebours a commencé.
Cinq ans, une base de discussion pour les autorités de transition
Dans l'optique du sommet extraordinaire des chefs d'État de la Cédéao, les autorités de la transition jouent la carte de la diplomatie pour faire en sorte d'expliquer leur priorité de mettre en œuvre les réformes issues des Assises nationales de la refondation avant toute élection. Le chronogramme est « une base de discussions entre le souhait des Maliens et les exigences de la Cédéao » ont expliqué le ministre de l'Administration territoriale et celui des Affaires étrangères lors d’un point de presse à l'aéroport de Bamako. Après la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et la Sierra Leone, des délégations maliennes seront dépêchées en Algérie, au Nigeria ainsi que dans d'autres capitales pour continuer ce plaidoyer.