Les sanctions économiques décidées par la Cédéao risquent de porter un coup dur à l’économie du Mali rudement éprouvée pour le moment. Déjà, comme dans tous les pays, le Mali fait face aux effets de la pandémie de Covid-19. Bamako est passé à un taux de croissance de près de 5% en 2019 à une récession de 2% en 2020.
Avec les mesures économiques et sociales, le déficit budgétaire est passé à 5,5% du Pib en 2020. Il s’est réduit d’un point en 2021 pour s’arrêter à 3,1% en 2022, selon une note du Groupe de la Banque africaine de développement. Aujourd’hui, la dette publique du Mali s’élève à 4 757 milliards en fin 2020, loin des 10 000 milliards du Sénégal.
Du côté des entreprises, les conséquences sont durement ressenties. « 12 % des entreprises ont mis la clé sous la porte en 2020. Les recettes fiscales sont insuffisantes, car la masse salariale de la fonction publique équivaut à près de la moitié de ces recettes », souligne Jeune Afrique. Les ménages aussi sont fortement impactés par la hausse des prix. En guise d’exemple un bidon d’huile de 5 litres à connu au moins une hausse de 2 000 F Cfa.
Le tout sans compter les sanctions des puissances étrangères depuis le deuxième coup d’Etat. Lorsque Assimi Goïta a déposé Bah N’daw et Moctar Ouane en mai 2021, l’Union européenne et les Etats Unis ont décidé de sanctionner le Mali. La Banque mondiale, le Fmi ainsi que la Banque africaine de développement ont coupé les robinets. Même si quelques initiatives ont été reprises par la suite.
C’est dans ce contexte déjà assez difficile que la Cedeao décide de fermer les frontières à Bamako, de suspendre les échanges commerciaux, sauf pour les produits jugés nécessaires, mais surtout de bloquer les comptes du Mali à la Bceao. Une mesure qui ressemble à bien des égards à un coup de grâce pour une économie déjà fragile.