D'apres lesarguments avancés par le gouvernement sénégalais, c’est l’Arabie Saoudite qui a sollicité l’armée sénégalaise pour renforcer la coalition internationale arabe en guerre contre les « rebelles » houthis. Le royaume saoudien n’a sollicité aucunement le Sénégal. C’est le président sénégalais qui s’est rendu en Arabie Saoudite pour quémander quelques pétrodollars, le 02 avril 2015, contre 2100 soldats sénégalais.
Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, devant les députés ce lundi 04 mai, a dit : « L’engagement du Sénégal est naturellement conforme aux dispositions de la Charte des Nations Unies et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité adoptées sous le chapitre VII de ladite Charte ». Quelle est la valeur d’un engagement conforme aux dispositions des Nations Unies alors que la guerre déclarée aux « rebelles » houthis, par l’Arabie Saoudite, s’est faite sans l’aval des Nations Unies et non encadrée par une résolution ? Ce passage montre que les arguments, avancés par les autorités sénégalaises, pour justifier l’engagement de l’armée nationale, sont trop légers et foncièrement fallacieux.
L’appartenance du Sénégal à l’Organisation de la Coopération Islamique (Oci) a été également convoquée pour renforcer le léger argumentaire du gouvernement sénégalais. L’appartenance de notre pays à cette Oci, qui ne brille que dans l’organisation des sommets de plaisance, n’est pas une raison convaincante pour faire avaler au peuple sénégalais cette décision injustifiable.
La lutte contre le terrorisme fait partie aussi des arguments du gouvernement. Des proches de la majorité soutiennent que cet engagement sénégalais est une façon de couper le mal du terrorisme à la racine. Excellent ! Mais, à mon humble avis, la menace terroriste la plus proche et la plus imminente pour le Sénégal se trouve en Afrique : les jihadistes au Sahel, Boko Haram, etc. Sans oublier aussi que nous avons notre mal à couper. Un mal vieux de 33 ans : le conflit en Casamance.
La vocation première de l’armée sénégalaise ce n’est pas de jouer aux « policiers de la Mecque », en protégeant les Lieux saints de l’Islam qui ne sont pas du tout menacés, mais de défendre l’intégrité du territoire national. Cette intégrité territoriale est malmenée depuis plus de trois décennies. Et nous peinons à rétablir la paix au sud du pays malgré le « professionnalisme » tant chanté de notre vaillante armée nationale.
Cet engagement aux allures d’ingérence dans un conflit qui n’est pas le nôtre est dangereux et plein de conséquences. Le Sénégal a tout le temps dénoncé les supposées ingérences gambiennes et bissau-guinéennes dans le conflit en Casamance. Il serait contradictoire et complètement insensé d’user des mêmes procédés pour « légaliser » une lointaine ingérence dans un conflit aux soubassements complexes et particuliers.
Avec cet engagement, le Sénégal, pays pauvre, deviendra une potentielle cible des groupes terroristes. Et notre armée sous équipée n’a pas les moyens de faire face à une telle « guerre ». Les populations seront très exposées et paieront sans nul les pots qu’ils n’ont pas cassés.
Et depuis « Tempête du désert » jusqu’à « Tempête décisive », la vérité sur l’engagement des soldats sénégalais dans les théâtres d’opération du Golfe n’a jamais été dite. Soit elle s’enfouit dans le désert d’Arabie, soit elle se noie dans la mer Rouge. Cette couleur qui est celle du sang nous fait penser que ces engagements ne sont qu’un vil échange : pétrodollars contre vie des Jambaar (soldats sénégalais).
Papa M. SELANE
Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, devant les députés ce lundi 04 mai, a dit : « L’engagement du Sénégal est naturellement conforme aux dispositions de la Charte des Nations Unies et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité adoptées sous le chapitre VII de ladite Charte ». Quelle est la valeur d’un engagement conforme aux dispositions des Nations Unies alors que la guerre déclarée aux « rebelles » houthis, par l’Arabie Saoudite, s’est faite sans l’aval des Nations Unies et non encadrée par une résolution ? Ce passage montre que les arguments, avancés par les autorités sénégalaises, pour justifier l’engagement de l’armée nationale, sont trop légers et foncièrement fallacieux.
L’appartenance du Sénégal à l’Organisation de la Coopération Islamique (Oci) a été également convoquée pour renforcer le léger argumentaire du gouvernement sénégalais. L’appartenance de notre pays à cette Oci, qui ne brille que dans l’organisation des sommets de plaisance, n’est pas une raison convaincante pour faire avaler au peuple sénégalais cette décision injustifiable.
La lutte contre le terrorisme fait partie aussi des arguments du gouvernement. Des proches de la majorité soutiennent que cet engagement sénégalais est une façon de couper le mal du terrorisme à la racine. Excellent ! Mais, à mon humble avis, la menace terroriste la plus proche et la plus imminente pour le Sénégal se trouve en Afrique : les jihadistes au Sahel, Boko Haram, etc. Sans oublier aussi que nous avons notre mal à couper. Un mal vieux de 33 ans : le conflit en Casamance.
La vocation première de l’armée sénégalaise ce n’est pas de jouer aux « policiers de la Mecque », en protégeant les Lieux saints de l’Islam qui ne sont pas du tout menacés, mais de défendre l’intégrité du territoire national. Cette intégrité territoriale est malmenée depuis plus de trois décennies. Et nous peinons à rétablir la paix au sud du pays malgré le « professionnalisme » tant chanté de notre vaillante armée nationale.
Cet engagement aux allures d’ingérence dans un conflit qui n’est pas le nôtre est dangereux et plein de conséquences. Le Sénégal a tout le temps dénoncé les supposées ingérences gambiennes et bissau-guinéennes dans le conflit en Casamance. Il serait contradictoire et complètement insensé d’user des mêmes procédés pour « légaliser » une lointaine ingérence dans un conflit aux soubassements complexes et particuliers.
Avec cet engagement, le Sénégal, pays pauvre, deviendra une potentielle cible des groupes terroristes. Et notre armée sous équipée n’a pas les moyens de faire face à une telle « guerre ». Les populations seront très exposées et paieront sans nul les pots qu’ils n’ont pas cassés.
Et depuis « Tempête du désert » jusqu’à « Tempête décisive », la vérité sur l’engagement des soldats sénégalais dans les théâtres d’opération du Golfe n’a jamais été dite. Soit elle s’enfouit dans le désert d’Arabie, soit elle se noie dans la mer Rouge. Cette couleur qui est celle du sang nous fait penser que ces engagements ne sont qu’un vil échange : pétrodollars contre vie des Jambaar (soldats sénégalais).
Papa M. SELANE