Il s’appelait Souleymane. Il était Guinéen. Il avait 18 ans. Il est mort mardi 19 janvier dans le naufrage de son embarcation au large des côtes libyennes. C’était la 4e fois qu’il tentait de traverser la mer pour rejoindre l’Europe. Le jeune homme avait témoigné en mars dernier pour InfoMigrants et avait raconté ses conditions de vie en Libye, en pleine crise sanitaire.
Arrivé dans le pays en 2018, Souleymane avait été envoyé au moins deux fois en prison après avoir été intercepté en mer par les garde-côtes libyens. Dans les centres de détention de Tajourah et Zouara, il avait expliqué avoir été torturé par les gardiens, comme bon nombre de migrants enfermés.
Lorsque Souleymane a contacté Infos migrants, il était souffrant. Il s’était fait agresser quelques mois plus tôt. "Des hommes libyens m'ont dit de venir nettoyer leur maison. Mais c'était un mensonge, ils voulaient me faire du mal. Ils m'ont frappé avec des couteaux. Depuis, j’ai mal aux côtes", avait-il expliqué.
"Je suis fatigué, je ne peux plus tenir"
Ses amis, qui ont appris sa mort à InfoMigrants, ont déclaré que Souleymane avait perdu sa mère cet été. Bloqué en Libye, il n’avait pas pu assister à l’enterrement. Mardi à l’aube, il est monté dans une embarcation depuis Zouara pour tenter une nouvelle fois d'atteindre les côtes européennes. Quelques heures après le départ, la mer s’est agitée et le canot a chaviré. Souleymane est tombé à l’eau, il ne savait pas nager. Un de ses amis, Moussa, bon nageur, l’a récupéré en mer et l’a ramené sur l’embarcation.
Mais une deuxième vague a balayé de nouveau le canot. Souleymane s’est accroché aux bouées du zodiac. "Je suis fatigué, je ne peux plus tenir", sont ses derniers mots. Il les a adressés à Moussa. Quelques secondes plus tard, son corps est tombé à l’eau. "Il n’est pas remonté", souffle Sylla, un Guinéen qui a discuté avec Moussa et qui vit également en Libye. "Avant de prendre la mer, il m’avait appelé pour me faire ses adieux. Je m’étais moqué de lui, je pensais qu’on se reverrait un jour", se souvient Sylla.
La Méditerranée demeure la route maritime migratoire la plus meurtrière au monde. Plus de 20 000 personnes s'y sont noyées ces six dernières années, d'après les chiffres de l'Organisation internationale des migrations (OIM).
Arrivé dans le pays en 2018, Souleymane avait été envoyé au moins deux fois en prison après avoir été intercepté en mer par les garde-côtes libyens. Dans les centres de détention de Tajourah et Zouara, il avait expliqué avoir été torturé par les gardiens, comme bon nombre de migrants enfermés.
Lorsque Souleymane a contacté Infos migrants, il était souffrant. Il s’était fait agresser quelques mois plus tôt. "Des hommes libyens m'ont dit de venir nettoyer leur maison. Mais c'était un mensonge, ils voulaient me faire du mal. Ils m'ont frappé avec des couteaux. Depuis, j’ai mal aux côtes", avait-il expliqué.
"Je suis fatigué, je ne peux plus tenir"
Ses amis, qui ont appris sa mort à InfoMigrants, ont déclaré que Souleymane avait perdu sa mère cet été. Bloqué en Libye, il n’avait pas pu assister à l’enterrement. Mardi à l’aube, il est monté dans une embarcation depuis Zouara pour tenter une nouvelle fois d'atteindre les côtes européennes. Quelques heures après le départ, la mer s’est agitée et le canot a chaviré. Souleymane est tombé à l’eau, il ne savait pas nager. Un de ses amis, Moussa, bon nageur, l’a récupéré en mer et l’a ramené sur l’embarcation.
Mais une deuxième vague a balayé de nouveau le canot. Souleymane s’est accroché aux bouées du zodiac. "Je suis fatigué, je ne peux plus tenir", sont ses derniers mots. Il les a adressés à Moussa. Quelques secondes plus tard, son corps est tombé à l’eau. "Il n’est pas remonté", souffle Sylla, un Guinéen qui a discuté avec Moussa et qui vit également en Libye. "Avant de prendre la mer, il m’avait appelé pour me faire ses adieux. Je m’étais moqué de lui, je pensais qu’on se reverrait un jour", se souvient Sylla.
La Méditerranée demeure la route maritime migratoire la plus meurtrière au monde. Plus de 20 000 personnes s'y sont noyées ces six dernières années, d'après les chiffres de l'Organisation internationale des migrations (OIM).