Le tribunal des flagrants délits de Diourbel vient à l’instant de prononcer son verdict dans l’affaire Henri Ndiaye, du nom de cet enseignant mortellement poignardé par Henriette Juliette Sambou, une lycéenne de 21 ans qui fréquente les cours privés Nelson Mandela dans la commune de Diourbel.
La Cour qui a reconnu la candidate au baccalauréat de cette année coupable de coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner, a retenu au bénéfice de l’accusée l’excuse de provocation. Pour la sentence, elle a été condamnée à une peine d’un an dont trois mois ferme. Une peine plutôt clémente du tribunal qui va à l’élève en classe de terminale de faire son bac puisqu’elle va être élargie de prison pour avoir déjà purgé la peine à la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel.
C’est également la même sentence pour Mélanie Diatta, la soixantaine, mère d’Henriette Juliette Sambou, qui était poursuivie dans ce même dossier pour exploitation irrégulière de débit de boissons alcoolisées. Quant à l’aide-soignant Jean Marie Ngom et Philippe Bernard Diop, qui étaient présents sur les lieux au moment des faits et poursuivis pour non-assistance à personne à danger, ils ont été relaxés. Pour rappel, les faits ont eu lieu le dimanche 17 mars 2019 dans le bar de Mélanie Diatta situé dans la commune de Ngohé, à cinq kilomètres de la commune de Diourbel.
Ce jour-là, Henriette avait commis l’irréparable en portant un coup de couteau à Henry Ndiaye, alors que ce dernier ne cessait de la tapoter pendant un bon moment. Très énervée et contrariée par l’attitude de celui-ci, Henriette qui menaçait de le poignarder finit par mettre à exécution ses menaces, en le poignardant à la cuisse. La blessure même bénigne, finit par entrainer la mort d’Henri faute d’assistance dans l’immédiat.
Il se mit à saigner abondamment et décède plusieurs heures après. « Pas une seule fois je n’ai eu l’intention d’intenter à la vie d’oncle Henry. Ce jour-là, j’étais excédée par ses gestes et paroles déplacés à mon encontre. C’est pourquoi j’ai saisi un couteau de cuisine avec lequel je l’ai menacé. Mais il n’a voulu rien entendre. Au contraire, il continuait à me papoter avec ses mains baladeuses.
C’est dans un élan de colère que je lui ai planté le couteau à la jambe », avait expliqué la lycéenne en larmes après avoir demandé pardon au tribunal et à la famille de sa victime. Portant son deuil, Elisabeth, l’épouse du défunt a déclaré à la barre qu’elle avait accordé son pardon à Henriette Juliette Sambou. Mieux, elle a indiqué qu’elle ne lui réclame pas de dommages et intérêts pour compenser la mort de son époux.p Pour le procureur, «la matérialité des faits, le lien de causalité et l’imputabilité des faits reprochés à l’accusé ne souffrent d’aucun doute».
Il a ainsi requis contre Henriette Juliette Sambou une peine de deux ans ferme, non sans demander à la Cour des «circonstances atténuantes». Le représentant du ministère public avait requis six mois de prison contre Mélanie Diatta et une peine d’avertissement contre Jean-Marie Ngom et Philippe Bernard Diop.
Seneweb