Comme un signe prémonitoire de la tragédie de Yoff qui a vu pour l’instant 18 candidats à cette périlleuse aventure passer de vie à trépas ce lundi suite au chavirement de leur embarcation au large de Ouakam, ces acteurs ont joué à fond la carte de la sensibilisation.
Un technicien invité à ces travaux, a laissé entendre que l’argument de la rareté de la ressource halieutique souvent brandi par certains candidats au « Barca ou Barzaq » n’a jamais tenu la route. C’est un travail sociologique de profondeur à faire, a-t-il suggéré
Le retour en force depuis quelques temps des vagues de départ pour l’Espagne dansle cadre de l’émigration clandestine, fait réfléchir l’Association nationale des mareyeurs du Sénégal (Anms). Cette structure faitière dirigée par Thierno Mbengue, membre du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) a posé le débat ce dimanche à Mbour à l’occasion d’une journée de réflexion et de sensibilisation tenue au quartier Diamaguéne 2.
Pour Thierno Mbengue et compagnie, cette initiative, au-delà des raisons émotionnelles crées par le lot de désolation semé par ces « embarcations de la mort » depuis quelque temps, c’est la réputation du secteur de la pêche qui est en jeu parce qu’étant considéré à tort ou à raison comme le secteur par où cette tendance des jeunes à s’aventurer dans les eaux troubles de l’Atlantique en vue d’un eldorado hypothétique s’est développé et continue de faire des victimes innocentes.
C’est donc pour déconstruire ce postulat que ces mareyeurs pourtant pas concernés forcément directement par ces méfaits, ont convié parmi leurs invités un technicien des pêches, en l’occurrence l’Inspecteur régional des pêches et de la surveillance côtière de Dakar pour se prêter à l’exercice. Ismaïla Ndiaye, dans sa communication, s’est voulu tranché.
Le secteur de la pêche n’est point le laboratoire de l’émigration clandestine, s’est-il offusqué.
« Je suis affirmatif, l’émigration n’est pas due par la pêche, c’est plutôt l’affaire de tout le Sénégal. En réalité ceux qui partent ce ne sont pas les pêcheurs, ce sont plutôt des paysans issus des régions de l’intérieur du pays qui se font transporter par quelques pêcheurs aguerris. C’est au début du phénomène peut être qu’il y avait quelques pêcheurs qui partaient mais aujourd’hui ce n’est plus le cas parce qu’aujourd’hui on estime le parc piroguier à près de 25000 embarcations alors que par le passé on était à 13000 vers les années 2000. Cela veut dire que les pêcheurs croient toujours à la pêche, ils construisent des pirogues, travaillent avec la pêche et pour la pêche. Et donc, si on dit que ce sont les pêcheurs qui partent, ça pose problème », s’est défendu le technicien des pêches.
Il estime que pour prendre à bras le corps cette problématique, il urge de soigner le mal à la racine c’est-à-dire, dit –il qu’il faut aller à l’intérieur du pays, œuvrer là-bas pour que les gens restent sur place et travaillent. C’est parce, a-t-il martelé, la pêche constituait un refuge pour les paysans, un refuge pour les gens déshérités.
« Parce que si l’agriculture ne marchait pas, les gens venaient toujours vers la pêche pour y constituer une main d’œuvre. Ce phénomène a été encouragé par la générosité des Lébous qui donnaient leurs terres, et offraient du travail aux arrivants. Mais il est arrivé un moment où la mer ne parvenait plus à supporter l’effort de pêche et les gens étaient obligés d’aller trouver autre chose et c’est ça qui a expliqué la fréquence de ce phénomène de l’émigration clandestine », a encore expliqué M. Ndiaye.
Dès lors, pense-t-il, il faut essayer de fixer les gens dans leurs terroirs. Mais, pour arriver à cela il faut beaucoup de travail, il faut un travail généralisé, il ne faut pas uniquement se focaliser sur la pêche mais plutôt aller vers les terroirs, essayer de parler avec les gens, essayer de les fixer sur place en leur trouvant le minimum d’occupation et le minimum de confort pour qu’ils puissent rester, a-t-il préconisé. Le reprenant au mot, Thierno Mbengue a offert aux jeunes son propre exemple, lui qui a démarré dans le mareyage avec une modique somme de 80.000 Frs en 1986, a-t-il révélé et qui quatorze ans plus tard seulement s’est retrouvé avec un chiffre d’affaire de 20 millions de FCFA.
Il a martelé que si les jeunes s’arment d’abnégation et de patriotisme, ils pourront s’éloigner des sirènes de cette émigration clandestine qui n’est pas à coup sur la meilleure solution à son avis pour faire de notre pays une nation émergente.
Le Témoin
Un technicien invité à ces travaux, a laissé entendre que l’argument de la rareté de la ressource halieutique souvent brandi par certains candidats au « Barca ou Barzaq » n’a jamais tenu la route. C’est un travail sociologique de profondeur à faire, a-t-il suggéré
Le retour en force depuis quelques temps des vagues de départ pour l’Espagne dansle cadre de l’émigration clandestine, fait réfléchir l’Association nationale des mareyeurs du Sénégal (Anms). Cette structure faitière dirigée par Thierno Mbengue, membre du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) a posé le débat ce dimanche à Mbour à l’occasion d’une journée de réflexion et de sensibilisation tenue au quartier Diamaguéne 2.
Pour Thierno Mbengue et compagnie, cette initiative, au-delà des raisons émotionnelles crées par le lot de désolation semé par ces « embarcations de la mort » depuis quelque temps, c’est la réputation du secteur de la pêche qui est en jeu parce qu’étant considéré à tort ou à raison comme le secteur par où cette tendance des jeunes à s’aventurer dans les eaux troubles de l’Atlantique en vue d’un eldorado hypothétique s’est développé et continue de faire des victimes innocentes.
C’est donc pour déconstruire ce postulat que ces mareyeurs pourtant pas concernés forcément directement par ces méfaits, ont convié parmi leurs invités un technicien des pêches, en l’occurrence l’Inspecteur régional des pêches et de la surveillance côtière de Dakar pour se prêter à l’exercice. Ismaïla Ndiaye, dans sa communication, s’est voulu tranché.
Le secteur de la pêche n’est point le laboratoire de l’émigration clandestine, s’est-il offusqué.
« Je suis affirmatif, l’émigration n’est pas due par la pêche, c’est plutôt l’affaire de tout le Sénégal. En réalité ceux qui partent ce ne sont pas les pêcheurs, ce sont plutôt des paysans issus des régions de l’intérieur du pays qui se font transporter par quelques pêcheurs aguerris. C’est au début du phénomène peut être qu’il y avait quelques pêcheurs qui partaient mais aujourd’hui ce n’est plus le cas parce qu’aujourd’hui on estime le parc piroguier à près de 25000 embarcations alors que par le passé on était à 13000 vers les années 2000. Cela veut dire que les pêcheurs croient toujours à la pêche, ils construisent des pirogues, travaillent avec la pêche et pour la pêche. Et donc, si on dit que ce sont les pêcheurs qui partent, ça pose problème », s’est défendu le technicien des pêches.
Il estime que pour prendre à bras le corps cette problématique, il urge de soigner le mal à la racine c’est-à-dire, dit –il qu’il faut aller à l’intérieur du pays, œuvrer là-bas pour que les gens restent sur place et travaillent. C’est parce, a-t-il martelé, la pêche constituait un refuge pour les paysans, un refuge pour les gens déshérités.
« Parce que si l’agriculture ne marchait pas, les gens venaient toujours vers la pêche pour y constituer une main d’œuvre. Ce phénomène a été encouragé par la générosité des Lébous qui donnaient leurs terres, et offraient du travail aux arrivants. Mais il est arrivé un moment où la mer ne parvenait plus à supporter l’effort de pêche et les gens étaient obligés d’aller trouver autre chose et c’est ça qui a expliqué la fréquence de ce phénomène de l’émigration clandestine », a encore expliqué M. Ndiaye.
Dès lors, pense-t-il, il faut essayer de fixer les gens dans leurs terroirs. Mais, pour arriver à cela il faut beaucoup de travail, il faut un travail généralisé, il ne faut pas uniquement se focaliser sur la pêche mais plutôt aller vers les terroirs, essayer de parler avec les gens, essayer de les fixer sur place en leur trouvant le minimum d’occupation et le minimum de confort pour qu’ils puissent rester, a-t-il préconisé. Le reprenant au mot, Thierno Mbengue a offert aux jeunes son propre exemple, lui qui a démarré dans le mareyage avec une modique somme de 80.000 Frs en 1986, a-t-il révélé et qui quatorze ans plus tard seulement s’est retrouvé avec un chiffre d’affaire de 20 millions de FCFA.
Il a martelé que si les jeunes s’arment d’abnégation et de patriotisme, ils pourront s’éloigner des sirènes de cette émigration clandestine qui n’est pas à coup sur la meilleure solution à son avis pour faire de notre pays une nation émergente.
Le Témoin