Luc, le veinard ! - Par Ibrahima Ndiaye


Rédigé le Jeudi 19 Mars 2015 à 22:55 | Lu 292 fois | 0 commentaire(s)




Luc, le veinard ! - Par Ibrahima Ndiaye
Au Sénégal, le ridicule ne tue point. Epinglé, écroulé et mis en liberté conditionnelle pour trafic de drogue, Luc Nicolaï a réussi sa reconversion avec la complicité du ministre des Sports, Matar Bâ, du Cng de lutte et du ministre conseillé, Youssou Ndour patron de Gfm, qui a signé un protocole avec Luc. Il a su utiliser le chanteur planétaire pour mieux rebondir. Et comme si de rien n’était, le promoteur de lutte a retrouvé sa licence et prépare une grande sortie à Fatick, la ville dont le maire est…le ministre Matar Bâ. Fatick, la ville du Président Macky Sall dont Luc serait un proche. 

Contrairement à Luc, le promoteur Assane Ndiaye qui a eu maille à partir avec la justice pour faux et usage de faux peine à retrouver sa licence. Y a-t-il une justice à deux vitesses? Tout porte à le croire ! le rappeur et membre du mouvement Y en a marre s’est insurgé dans une Tv privée cela en donnant l’exemple de Luc Nicolaï, de Cheikh Béthio Thioune, de Barthélemy Diaz, etc. 

Et le cas de Luc Nicolaï mérite réflexion puisqu’il a été écroulé dans une affaire de drogue dure d’un hôtel de Saly et confondu par les résultats des réquisitions faites auprès des opérateurs de téléphonie. 

En effet selon les comptes rendus de presse, dix (10) communications téléphoniques ont été relevées, la matinée de la perquisition entre 08 heures 15 et 12 heures 47 mn entre Cheikh NICOLAÏ et le douanier Abdou Khadre KEBE, qui procédait à la perquisition et six communications téléphoniques entre Cheikh NICOLAÏ et son complice et employé de l’hôtel Djibrine DIOP entre 11 heures 41 et 13 heures 57 mn. Ce qui est extraordinaire, il a été aussi noté une communication le jour de la perquisition à 11 heures 45 minutes entre cette fois-ci, Djibrine DIOP et l’agent des douanes Abdou khadre KEBE, dont il a toujours nié sa connaissance. Cet appel a été renouvelé le lendemain des faits, c’est-à-dire le 28 Septembre 2012 à 09 heures 54 mn entre Djibrine DIOP et Abdou Khadre KEBE. Dans l’après midi, Cheikh NICOLAÏ décide de changer de puce sans changer de portable, ignorant que le traçage peut se faire aussi bien sur la puce que sur le portable. Ainsi utilisant le même portable, qu’il détenait le matin, il y introduit une nouvelle puce avec un autre numéro et continue ses communications avec Abdou Khadre KEBE. 

Dans la même logique, il a été suivi par le Chef de la Douane Abdou Khadre KEBE qui, lui aussi, a changé sa puce Expresso pour y introduire une puce orange. L’identification de l’IMEI du portable de Abdou khadre KEBE a permis de constater qu’il a enlevé la puce Expresso pour y introduire une puce dont le numéro est voisin de celui de Cheikh NICOLAÏ. Entre 14 heures 14 mn et 22 heures 11 mn, Cheikh NICOLAÏ est entré en communication 15 fois avec Abdou Khadre KEBE à 14 heures 23 minutes, 14 heures 50 mn, 14 heures 55mn, 16 heures 24 mn, 17 heures 47mn, 18 heures 07 mn, 18h17 mn, 18heures 22 mn, 19heures 05 mn, 19 heures 08 mn, 19 heures 30mn, 19h 32mn, 19h57 mn, 20heures 41mn et enfin à 22 heures 11 mn. Ajouté à cela, les dix appels effectués entre 08heures 15 et 12heures 47 minutes. Dans cette même journée, les enquêteurs de la gendarmerie ont constaté que Cheikh NICOLAÏ est entré en communication 14 fois avec Djibrine DIOP, employé de l’hôtel, cité comme très proche de Cheikh NICOLAÏ, sur deux numéros différents. 

Au Total, dans la journée du 27 octobre 2012, il a été relevé 25 correspondances téléphoniques entre Cheikh NICOLAÏ et l’agent des Douanes, Chargé de la perquisition, Abdou Khadre KEBE. Toujours dans la même période, il a été aussi noté 14 communications entre Cheikh NICOLAÏ et son proche Djibrine DIOP et, extraordinairement entre les deux personnes qui ont déclaré ne pas se connaître à savoir : Abdou Khadre KEBE et celui suspecté d’avoir déposé la drogue dans le bureau de Bertrand TOULY, Djibrine DIOP. 

Les résultats des investigations ont mis en relief toutes les correspondances téléphoniques ayant existé entre le trio Djibrine DIOP, suspecté d’avoir déposé la drogue dans le bureau, Cheikh NICOLAÏ, son ami, et Abdou Khadre KEBE, ayant procédé à la perquisition au bureau du propriétaire de l’hôtel, le nommé Bertrand TOULY. 

Après avoir mené leur enquête, les enquêteurs de la Section de recherches de Thiès ont rédigé un procès verbal final dans lequel il est clairement établi que Luc Nicolaï ainsi que ses acolytes sont trempés jusqu'au cou dans cette affaire de drogue. Curieusement Luc n’a eu que 2 ans ferme et 3 ans avec sursis, et n’a fait que 14 mois avant de bénéficier d’une liberté conditionnelle. Il a été reconnu coupable de détention de cocaïne alors que pour un cornet de chanvre indien, des jeunes des milieux pauvres sont condamnés à des peines entre 5 et 10 ans ferme. 

Aujourd’hui en liberté conditionnelle, Luc nargue ses « victimes » et bénéficie d’une nouvelle virginité. Mieux il est plus qu’optimiste quant à un éventuel non lieu devant la Cour d’Appel de Dakar. 

Voilà l’image qu’offre le Sénégal ! Daffa yombu troop ! 

Ibrahima Ndiaye 

nibrahima25@gmail.com 

Fithie Mith, Guédiawaye


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