«Il est minuit moins une sur l’horloge de l’apocalypse», a prophétisé le Premier ministre britannique Boris Johnson, hôte de la Cop26. Le Pacte de Glasgow, édulcoré à la dernière minute suite aux pressions de l’Inde, de l’Arabie saoudite, entre autres, mentionne pour la première fois les énergies fossiles et demande l’accélération de la «réduction» du charbon et l’arrêt des subventions aux énergies fossiles (gaz, pétrole).
Une décision qui fait grincer des dents au Sénégal, qui nourrit l’espoir de profiter pleinement de ses énormes gisements de gaz et de pétrole pour lancer définitivement son développement.
En effet, prenant la balle au bond, le président de la République Macky Sall pique une colère noire contre «les pays pollueurs». De l’autre côté de La Manche, où il se trouvait pour les besoins du Forum pour la paix, Macky Sall a abordé cette question qui est une menace sérieuse sur les ambitions du Sénégal.
«C’est l’arrêt de mort de notre développement qui est ainsi signé»
«Avant-hier, j’ai fait un plaidoyer sur la transition énergétique. Vous avez suivi qu’à Glasgow, 29 pays se sont engagés pour dire qu’ils ne vont plus financer les énergies fossiles. C’est l’arrêt de mort de notre développement qui est ainsi signé. On ne peut pas l’accepter», a martelé Macky Sall.
Le président sénégalais trouve cette décision injuste et ne comprend pas que les gros pollueurs imposent leur loi à l’Afrique qui est la plus disciplinée en termes d’émission de gaz à effet de serre (Ges) avec un maximum d’émission de 3 % et qui subit, paradoxalement, les conséquences du réchauffement climatique.
«Les conséquences, on les voit partout en Afrique, avec notamment l’avancée du désert, la sécheresse, les inondations, etc. Pour notre développement, nous avons besoin d’énergie et par la grâce de Dieu, nous avons des sources d’énergie. Je ne comprends pas alors pourquoi, avec ces pays qui ont ces richesses, on les prive de financement ?», s'étrangle-t-il.
«Nous avons atteint les objectifs en matière d’énergie renouvelable. Nous voulions passer du gaz à l’électricité (Gas to Power). Une énergie plus propre que le charbon et d’autres types d’énergie. Le temps que l’hydrogène soit au point et que le stockage du solaire soit compétitif, il nous faut une période de transition pour laquelle le gaz doit être financé», argue le président sénégalais.