Dans un texte publié par le journal « Le Monde », il nous revient que Papa Massata Diack sera au cœur de la conférence de presse qui sera organisée ce jeudi 14 janvier à Munich par l’Agence mondiale antidopage (AMA).
Selon nos confrères du journal français, les juges français ont découvert des preuves accablant le fils de Lamine Diack. A en croire « Le Monde » : « Papa Massata Diack a beau plastronner, les motifs d’inquiétude s’accumulent. La justice française a beaucoup de questions à lui poser. Dans le dossier d’instruction, que Le Monde a pu consulter, il apparaît comme la pièce maîtresse – et donc manquante pour l’instant – de l’immense puzzle mêlant corruption, dopage et droits de sponsoring que tente de reconstituer Renaud Van Ruymbeke, épaulé par Stéphanie Tacheau et Charlotte Bilger. Les enquêteurs ont ainsi découvert que PMD avait dépensé 131 400 euros, les 16 et 25 juillet 2013, « auprès de l’enseigne Elysées Shopping », dans le 8e arrondissement de Paris, pour acheter « des montres et des articles de luxe ». Dans quel but ? En garde à vue, l’ancien patron de l’antidopage de l’IAAF, Gabriel Dollé, mis lui aussi en examen, a dit aux policiers avoir reçu une montre de luxe de la part de PMD. M. Dollé a déclaré que le fils de Lamine Diack lui avait également remis 50 000 euros en espèces « en une seule fois à l’Hôtel Fairmont à Monaco », où siège l’IAAF, pour avoir couvert des cas de dopage d’athlètes russes. Les 131 400 euros intéressent d’autant plus les enquêteurs que les factures ont été partiellement remboursées par un virement de 85 000 euros « émis à partir de la société Black Tidings » – « sombres nouvelles » en anglais… »
Mieux, parlant de Black Tidings, le journal révèle que » la société basée à Singapour, Black Tidings est gérée par un certain Ian Tan Tong Han. Celui-ci travaille pour Athletics Management Services (AMS), structure qui intervient pour le compte de Dentsu, la société japonaise détentrice des droits marketing de l’IAAF. Ian Tan est surtout est un très bon ami de Papa Massata Diack. A tel point qu’il a appelé son fils Massata et qu’il a déposé le nom de domaine d’une des sociétés de son ami, PMD Consulting.
Les noms de Ian Tan et de la société Black Tidings reviennent dans le dossier de la Russe Liliya Shobukhova. Cette marathonienne, finalement suspendue en avril 2014 pour dopage, a déclaré avoir payé 450 000 euros afin de pouvoir participer aux Jeux de Londres en 2012 et de cacher les données anormales de son passeport biologique, document qui rassemble tous les résultats de contrôles sanguins ».
Poussant plus loin, nos confrères de révéler que « les enquêteurs soupçonnent PMD d’avoir pris part au chantage. Selon les conclusions de la commission indépendante de l’AMA, celui-ci s’est rendu, en compagnie de l’avocat Habib Cissé – mis en examen –, à Moscou, en décembre 2012. Au luxueux Hôtel Baltschug Kempinski, les deux hommes auraient rencontré le patron de la Fédération russe, Valentin Balakhnichev, et l’entraîneur national russe, Alexeï Melnikov. Deux dirigeants dont la commission d’éthique de l’IAAF a demandé la suspension à vie, le 7 janvier.
Joint par Le Monde, M. Balakhnichev reconnaît bien un rendez-vous avec Habib Cissé et PMD à Moscou, mais assure qu’il a seulement parlé des « sujets de marketing ». Mécontente de constater que l’argent versé n’allait finalement pas l’empêcher d’être suspendue, Shobukhova a demandé à être remboursée. Et, en mars 2014, elle a touché 300 000 euros d’un virement provenant d’un certain « Ian Tan » de la société Black Tidings ».