Le constat est le même : la pauvreté ainsi que les conditions de vie sont extrêmes. Un constat fait par Serigne Abdou Samad MBACKE Sonhibou qui, dans un document intitulé « surpeuplement dans les prisons, enfants de la rue et déficients mentaux errants : analyse et solutions » estime qu’il est urgent d’agir. Selon lui, « l’encombrement et le surpeuplement dans les prisons, la problématique des talibés ou «ndongo-daara», la situation des déficients mentaux » sont autant problèmes majeurs qui gangrènent la société sénégalaise en particulier et celle africaine en général auxquels il importe de trouver des solutions.
Pour cela, le guide religieux, qui a fini de diagnostiquer le mal, esquisse des pistes de solution « qui pourraient permettre à l’Etat une prise en charge correcte de tous les cas ». Mais aussi d’avoir des solutions pouvant permettre aux autorités étatiques, d’asseoir une stratégie durable et efficiente durant cinq prochaines années afin de sortir chacune de ces franges de la société de sa situation.
« Si l’on disposait d’un périmètre de 5000 à 3000 hectares dans un endroit centré, entre le Saloum, le Cayor, et le Nord sans hautes températures, avec des sols favorables à toutes les cultures. Ces terres seraient viabilisées et dotées d’adduction en eau potable. Les enfants de la rue et les «ndongo» fugueurs récalcitrants pourraient être logés dans un endroit à part, avec des champs où ils s’adonneraient à des travaux adaptés à leurs forces. Ils pourraient ainsi s’adonner à des activités physiques tout en étudiant des programmes dont le Coran en premier lieu, les langues locales et étrangères, dans des établissements appropriés », explique Serigne Abdou Samad MBACKE. Et le fils de Serigne Sonhibou MBACKE d’ajouter : « Ils pourraient également bénéficier de formation professionnelle dans les domaines de leurs activités, à la mesure de leurs capacités physiques. Cela permettrait à l’enfant qui passait son temps à vagabonder, d’étudier et d’être capable d’enseigner à sa sortie, de travailler et d’être capable, à terme, de former d’autres personnes et de créer sa propre entreprise ». Et à l’en croire, « tout cela pourrait se faire en 05 années ».
Pour le marabout, ceux qui souffrent de maladie mentale et qui disposent d’une force de travail pourraient être mobilisés mais « à condition que l’on mette à leur disposition des personnels soignants spécialisés pour les accompagner dans les mêmes conditions que dans les établissements similaires de Fann et Dalal xel ».
Selon le guide religieux, « si l’on arrive à les soigner, à désintoxiquer les drogués, même s’il le faut avec le concours de la médecine traditionnelle dans ce domaine, le malade guéri pourrait rester pour travailler ou même allier le travail et les soins. Pour ce qui concerne les détenus coupables de méfaits ou non, ils pourraient être placés dans les mêmes conditions de travail. Ces activités professionnelles pourraient les délivrer d’influences négatives; et, dans les gains réalisés, une partie reviendrait à l’intéressé, dans un compte ouvert dans un établissement bancaire; une partie pourrait être envoyée à ses parents et une troisième partie versée au Trésor public ».
Serigne Abdou Samad MBACKE estime que cette solution pourrait est une alternative pour rehausser l’économie sénégalaise. Puisque, selon lui, grâce à ce travail fait par ces enfants de la rue, ces déficients mentaux et détenus ouvrirait la voie à l’autosuffisance alimentaires avec du riz, des légumes et autres produits tirés de l’élevage. En outre, indique-t-il, ces ressources pourraient prendre en charge la construction d’écoles coraniques, sans avoir besoin de tendre la main ».
Et le marabout de conclure : « si des experts dans ces domaines exploitaient ces propositions, ils pourraient élaborer un projet utile à la Nation, qui réglerait la problématique des prisons, éradiquerait le vagabondage, tout en rentabilisant la détention des malfaiteurs en les rendant utiles à eux-mêmes et à la Nation »