Il est le «roi» incontestable du Grand théâtre. Et il l’a confirmé dimanche, au lendemain de la fête de Tabaski, lors de sa soirée «rakaju» de Prince Pabc Event. Le lead vocal de la «Génération consciente» a encore une fois de plus, marqué ses empreintes. Il a ravi ses fans et autres mélomanes venus assister à son show du Grand Théâtre de Dakar.
Avant 22 heures, la grande salle était pleine comme un œuf. Les chaises du Grand théâtre toutes ou presque, remplies. Riche en couleurs et sons, ce spectacle l’était. Le «Narrou Guoor» de Bébé Basse a ravi ses milliers fans qui ont fait le déplacement pour venir écouter ses douces mélodies.
A minuit passé de quelques minutes, alors que les rideaux s’ouvrent et laissent apparaître l’orchestre de la Génération consciente bien en place, le public est aux anges. Pape Diouf, drapé d’un grand boubou trois pièces de couleur blanche assorti d’un design doré, avance tout doucement et fait monter l’adrénaline. L’ambiance est à son paroxysme. La salle du Grand théâtre s’enflamme ! Il ne restait plus aux sapeurs pompiers qu’à se transporter sur place. Pour limiter les dégâts. Du bonheur !
Par ailleurs, face à plusieurs impairs d’organisation, Prince Pabc Event en prend un sacré coup. Mais Pape Diouf parvient à noyer le spleen de certains de ses admirateurs qui se plaignaient déjà de cette organisation et du retard. Pour les calmer, le poulain de Youssou Ndour a offert une prestation de haute facture.
Faisant parler son patriotisme, l’artiste débuta son spectacle en chantant «Sénégal», une manière de montrer l’unité du peuple sénégalais. Après s’être illustré pendant 13 minutes, le leader de la «Génération consciente» corse la note avec «Rassatou, Déma Rée» entres autres tube de son riche répertoire.
Comme une maladie contagieuse, Pape Diouf a entraîné, dans un mouvement dansant, la salle composée en majorité, de la gente féminine qui se trémousse dans tous les sens. Ses pas endiablés sont appréciés. L’auteur de «Boul song» est adulé. Les fans jubilent. Ses décibels bercent dans la nuit noire dakaroise au lendemain de cette fête de Tabaski.
D’énormes couacs
Après la première édition marquée par des failles au niveau de l’organisation, son promoteur, Prince Event, n’a toujours pas retenu les leçons du passé pour savoir : comment organiser une soirée. Comme l’an dernier, des failles sur l’organisation ont été notées çà-et-là.
Pour commencer, c’est le comportement des agents préposés pour la sécurité qui est à déplorer. Tout au long de la soirée, les agents de sécurité de la manifestation ont fait souffrir le martyre aux personnes venues assister à ce spectacle. Si ce n’est pas par des «passez par-là », c’est plutôt par «les sorties sont fermées». On pouvait sentir le désintéressement et la fatigue du public par le biais de ces va-et-vient interminables.
En outre, l’énorme retard du show. Pour une soirée qui devrait commencer à 21heures ou 22 heures au plus tard, les spectateurs ont langui près de trois heures dans la chaleur et l’ennui. Las d’attendre, ils ont crié et imploré Pape Diouf à démarrer la soirée. Chose qui était impossible, car l’organisateur Prince n’avait pas payé le reliquat du BSDA.
Et ces derniers avaient donné l’ordre de ne pas commencer la soirée, avant la paie effective du reliquat qu’ils jugent être un droit. C’est par la suite que le promoteur n’ayant aucune autre issue, s’est décidé à payer, afin que la soirée puisse commencer.
Heureusement pour lui que ce désastre sera vite étouffé par la prestation de Pape Diouf, qui a fait voyager le public durant trois tours d’horloge dans d’autres vibes. Un dernier morceau titré «merci», pas encore maîtrisé, dira-t-il, est chanté pour remercier ses fans. «Du Degn et Rakadiou» ont été servis pour clôturer cette soirée qui s’est terminée vers 4 heures du matin.
Nafissatou DIEYE (Actusen.com)