VIPEOPLE.NET – Le procès de l’animatrice de «100% People» a été renvoyé au 20 juin. La convocation de la partie civile et des témoins a motivé ce report. Mais Maty 3 Pommes reste en prison, puisque la demande de mise en liberté provisoire introduite par ses avocats a été rejetée par le juge pénal. Ce qui a poussé Me Ousmane Sèye à accuser le parquet de parti pris.
Les locaux du tribunal régional de Dakar ont revêtu des habits de «100% People». Ils avaient reçu la visite des inconditionnels de l’émission de Mame Maty Fall dite Maty 3 Pommes. Cette émission spéciale où les rôles étaient inversés ne se passait pas devant les caméras, mais à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. La prévenue, Maty 3 Pommes, n’avait rien des prévenus ordinaires, qui ont souvent la mine sombre. Elle était souriante et ne se gênait pas de lancer quelques gestes aux proches venus la soutenir. Du haut de ses… 3 pommes, l’animatrice de la Sen Tv avait son éternel foulard blanc à la tête, vêtue d’une robe rouge. Cependant, le procès de Maty 3 Pommes n’a pas été retenu par le tribunal des flagrants délits. La juridiction a renvoyé l’affaire au 20 juin prochain pour la comparution de la partie civile et des témoins. Dans la foulée, les avocats de la prévenue ont remis à ceux du plaignant la somme de 10 millions Fcfa à titre d’acompte sur le principal, qui se chiffre à 14,420 millions Fcfa. Mame Maty Fall est poursuivie pour escroquerie par le Groupe Tans-Air portant sur 14,420 millions Fcfa. L’animatrice avait pris 23 billets d’avion, à crédit, pour le Gala qu’elle co-organisait à Dubaï. Une note qu’elle peine à payer.
Le parquet s’acharne sur Maty 3 Pommes
La défense a tenté de faire bénéficier l’animatrice d’une liberté provisoire. Ainsi, les conseils de Mame Maty Fall ont-il formulé une demande de mise à liberté provisoire de leur cliente. Ils ont rappelé qu’elle présente toutes les garanties de représentation en justice. Non seulement elle est connue de tout le monde, mais l’animatrice de la Sen Tv est régulièrement domiciliée et a un travail fixe. En plus, Me Ousmane Sèye et Cie estiment qu’il n’y a aucune menace de trouble à l’ordre public, encore moins de subordination de témoins. Ils ont même expliqué qu’il était dans l’intérêt de la prévenue de venir éclairer la lanterne des Sénégalais devant le tribunal. Mais les observations des avocats de la défense ont été rejetées par le substitut du procureur de la République, Moussa Thiam. Le magistrat juge que le fait d’être régulièrement domiciliée ne suffit pas pour bénéficier de la liberté provisoire. Le maître des poursuites est d’avis que l’intégrité des témoins doit être préservée dans cette affaire et la libération de Maty 3 Pommes constituerait un risque sérieux de subordination des témoins. Ainsi, Moussa Thiam a-t-il demandé au tribunal de rejeter la demande de mise en liberté provisoire formulée par les avocats de la défense. Ce rejet a fait sortir Me Ousmane Sèye de ses gonds. L’avocat estime que la volonté du parquet est de maintenir sa cliente en prison. Ce qui est démontré par le refus de la médiation pénale par le procureur de la République. «Le parquet s’acharne complètement sur elle. Elle a même subi beaucoup de pressions de la part du parquet. Dans cette affaire, le parquet est à la solde de la partie civile. C’est comme si le parquet était l’avocat du plaignant», crache Me Sèye. Dans sa réplique, le procureur a estimé que les accusations de Me Ousmane Sèye portent un véritable coup à la dignité du parquet. Précisant que rien n’oblige le parquet à ouvrir une médiation. A l’intention de l’avocat, Moussa Thiam rappelle que le ministère public est l’avocat de la société et qu’il exerce l’action publique. Au finish, le tribunal s’est rangé du côté du ministère public, en rejetant la demande de mise en liberté provisoire.
Makhaly Ndiack Ndoye
ENCADRE
Ces témoins à charge que le tribunal compte (ré) entendre
Hier, le tribunal a renvoyé le procès de Mame Maty Fall alias Maty 3 pommes, pour la comparution de la partie civile et surtout des deux témoins : Ndèye Awa Diop, coorganisatrice de la soirée de gala de Dubaï et Adama Soumaré, patron de la société Ajar, qui aurait délivré le bon de commande des billets d’avion à Mame Maty Fall. Mais, en attendant le jour du procès, prévu demain, 20 juin 2014, L’Observateur vous livre les déclarations à charge des deux témoins devant les enquêteurs de la Sr. Exclusif !
NDEYE AWA DIOP, HOTESSE DE L’AIR ET CO-ORGANISATRICE DU GALA
«Mame Maty m’avait assuré qu’il n’y aurait aucun problème…»
«Je suis coorganisatrice avec Mame Maty Fall de la soirée de gala suivie d’un forum des affaires à Dubaï. L’événement a été prévu le 31 janvier 2014 avant d’être reporté au mois de mai 2014. Etant hors du Sénégal, nous avons partagé les tâches. Mame Maty Fall devait se charger de tout ce qui est communication, diffusion et presse au Sénégal. En plus du parrainage et du sponsoring. C’est moi qui ai mis en rapport Mame Maty Fall et Adama Soumaré pour qu’il l’aide à rédiger les correspondances. Par la suite, Maty m’a appelée pour me dire qu’elle avait des problèmes avec Adama Soumaré et qu’elle avait trouvé une autre personne pour l’aider. C’est ainsi que j’ai demandé à Adama de m’aider dans mes correspondances de Dubaï. Je précise qu’après la rupture avec Mame Maty, j’ai demandé à Adama Soumaré de mettre des spécimens de correspondances dans la boîte email qu’il a créée pour l’organisation de la soirée. Mame Maty Fall m’avait assuré qu’il n’y aurait aucun problème en ce qui concerne les billets d’avion, parce que c’est le sponsor principal, la compagnie Transe-Fret, qui allait s’en charger. Ce n’est qu’après la soirée, qui a été un échec total, que j’ai su que Maty avait pris les billets à crédit. Je n’étais pas au Sénégal quand Mame Maty remettait le bon de commande à l’agence de voyage. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il n’a jamais été question qu’Adama Soumaré signe des bons de commande. Et je crois que si Adama avait signé un bon de commande, il me l’aurait dit. La soirée a été un échec total et j’ai déboursé mon propre argent pour payer nos dettes à Dubaï.»
ADAMA SOUMARE, DIRECTEUR DE LA SOCIETE AJAR
«Je l’ai appelée pour lui signifier mon recul»
«Au mois de février dernier, Awa Diop, résidant à Abu Dhabi, était venue en vacances au Sénégal. C’est ainsi qu’elle m’a présenté à Mame Maty Fall. Cette dernière m’a demandé si je pouvais les aider à rédiger des correspondances pour le gala qu’elles organisent à Dubaï, d’autant plus que je suis administrateur de patrimoine. Par la suite, elle m’a sollicité pour l’aider à trouver des sponsors. A chaque fois que Maty trouvait un sponsor ou décrochait un rendez-vous, elle me contactait pour que je lui fasse la correspondance. Au début du mois de mars 2014, Maty est venue chez moi pour me parler des parrains de la soirée de gala. Au juste, elle voulait que je lui rédige des lettres de parrainage. Ce que j’ai fait. Quelques jours plus tard, elle vient me voir pour que je l’accompagne à la Tfm pour qu’elle signe un accord de partenariat. J’ai refusé, parce que je ne faisais pas partie de l’organisation et je ne représentais pas Ndèye Awa Diop. Mécontente, elle est allée se plaindre auprès de Ndèye Awa, qui m’a supplie de continuer à rédiger les correspondances. Ce qui ne m’a pas empêché d’appeler Mame Maty pour lui signifier mon recul. Par la suite, j’ai appris qu’elle était aidée par une autre personne pour les correspondances. Pour le bon de commande qu’aurait délivré ma société, Ajar, je ne peux pas me l’expliquer, dans la mesure où je viens de voir ce bon de commande aujourd’hui même (durant son audition par les gendarmes, Ndlr). Je n’ai pas livré un bon de commande à Maty ni à qui que ce soit. Mame Maty Fall a usé de faux en imitant ma signature. Et je précise que ce bon de commande est dépourvu du cachet de mon entreprise. D’ailleurs, elle m’a dit que c’est Tamsir Ousmane Traoré du Groupe Trans-Fret qui allait se charger des billets d’avion.»
