Entre exploitation de licence et revente du fonds de commerce, le restaurant-bar FIVE est l’objet d’une féroce bataille judiciaire entre les deux ex-associés, Sakhir Kéké et Latyr Diop. Le premier nommé accuse son ex- partenaire d’affaires d’avoir revendu à un tiers le domaine du litige qu’il lui avait cédé, ce avec la complicité du bailleur et d’un prête-nom, tous assignés à comparaitre. En attendant le débat de fond pour vider cette arnaque, ce dossier cache bien la mafia des cadres aux Almadies.
L’affaire appelée par le tribunal de grande instance hors classe de Dakar le jeudi 19 dernier a été renvoyée au 21 juillet pour plaidoiries des parties. Entre temps, c’est un lobbying d’enfer que mènent les parties pour avoir gain de cause devant le juge. Mais qu’est ce qui est à l’origine de la brouille entre les deux ex-associés ? Tout est parti de l’acte de vente du cadre abritant le restaurant Five. Ayant conclu la vente du cadre avec son associé Sakhir Kébé courant 2012, il est reproché à Latyr Diop d’avoir revendu le même espace moyennant de faux documents. En effet, pendant l’absence du nouveau propriétaire , Sakhir Kébé, résidant en France et qui a acquis le domaine avec toutes pièces justificatives, le sieur Latyr Diop aurait revendu à un tiers, falsifiant du coup les papiers de la première transaction actée avec son ancien partenaire d’affaires. Un délit de faux d’usage de faux qui tombe sous le coup des articles 379, 137 et 45 du code de procédure pénal et qui risque de couter cher à Latyr Diop qui avait, dans l’assignation de justice, déjà encaissé 75 millions des mains de Sakhir Kébé. Dans le dossier de justice, les susnommés Abdou Makhane Owens Ndiaye et Alioune Fall sont cités comme complices dans la confection de faux documents administratifs. A ces deux, il est reproché d’avoir aidé le sieur Latyr Diop a spolié son partenaire, usant de faux et documents falsifiés. Dans cette affaire de gros sous qui met en scène les deux barons des Almadies, bien des questions ont intrigué l’opinion dans la procédure. En effet, le contentieux a déjà fait l’objet d’appréciations de la part du préfet comme des autorités de justice. Seulement, devant les injonctions de la justice, les mis en cause ont toujours trouvé le moyen de prolonger le suspens et de continuer, par ricochet, à exploiter le cadre en arbitrage au niveau du tribunal. Bien plus, les actes administratifs, comme l’arrêt préfectoral fermant le local pour procédure, ont été corrigés en la faveur des accusés. Ce qui fait que dans sa requête diligentée par le cabinet de Maitre Aloyse Ndong, le plaignant Sakhir Kébé demande que les prévenus soient condamnés à payer un million par jour depuis la date du 25 Mars 2014, en plus du milliard réclamé à titre de dommages et intérêts. Nous y reviendrons.