Le Sénégal dormait sur ses lauriers, pensant qu’il est l’inventeur du Ceebu jën sans le valoriser à travers le monde. Il a fallu la reconnaissance de l’Unesco, en érigeant le riz Jollof, version «Ceebu jën», comme patrimoine immatériel de l’humanité. Pendant ce temps, le Nigéria et le Ghana menaient une rude concurrence sur la paternité et l’art culinaire du «Jollof rice».
Le jeudi 2 février, sous une matinée fraîche, le marché Castors grouille de monde et des cris fusent de partout. Les narines sont assaillies par des odeurs de poisson sec et frais, de navets pourris, mais aussi des bonnes odeurs de feuille de menthe que les femmes proposent à la clientèle.
Sur une ruelle menant au «parc soblé», deux dames nigérianes, Tochukwu et Ngozi, sont assises côte à côte derrière leurs plateaux remplis d’épices divers et s’expriment dans leur langue, le Igbo. Très souriantes, ces deux femmes se sont vite intéressées à notre sujet, sur le pays qui détient le cordon bleu du «Ceebu jën» ou «Jollof rice». Elles reconnaissent quand même, que ce plat quotidien des Dakarois tire ses origines du Sénégal.
«Mais le Nigéria est le number one dans la cuisson de Jollof rice et personne ne peut remettre cela en cause. J’ai goûté tous les deux, mais celui du Nigeria est inégalable», insiste Ngozi, avec un chauvinisme et dans un anglais scabreux. Quant à sa camarade Tochukwu, elle tente de relativiser les choses.
«Le Nigéria et le Sénégal ne préparent pas le Jollof rice de la même façon. Ici, les femmes y ajoutent beaucoup de légumes, alors que chez nous, c’est du riz long grain, composé de ragoût de tomates aromatisé avec des épices de chez nous», dit-elle. La polémique sur le pays qui, dans la préparation de ce menu, opposait seulement le Ghana et le Nigéria, dans l’ignorance totale de «Penda Mbaye».
M. Kargbo, un ressortissant sierra-léonais, est bien au courant du débat gastronomique. Sur un ton humoristique, l’homme d’affaires pense qu’entre ces trois plats, les saveurs sont spécifiques.
«C’est le Nigéria qui a fait déguster Jollof rice aux pays anglophones et même à l’étranger. Je vous avoue que la version sénégalaise est le menu le plus convoité pendant les grandes rencontres que j’assiste. Je vois parfois mes compatriotes de l’autre côté, se bousculer pour se goinfrer de Tieppou dièn, que je trouve savoureux», se moque-t-il, en pouffant de rire.
Quand un ministre nigérian a été lynché sur les réseaux sociaux
Les choses vont prendre de l’ampleur, lorsque le ministre de la Culture nigérian avait soutenu sur la chaîne Cnn ,«que le Sénégal prépare le meilleur riz Jollof». Les internautes, pour la plupart des femmes, n’ont pas tardé à le lyncher sur les réseaux sociaux.
Mais c’est sur les réseaux sociaux d’ailleurs, que ce qu’on appelle le «Jollof war» ou la bataille du «Ceebu jën», s’est beaucoup accentuée et surtout avec cette décision irréversible de l’Unesco, qui reconnaît le «Ceebu Jën Penda Mbaye», comme patrimoine immatériel de l’humanité.
Sur Facebook et Twitter, on peut lire des commentaires comme : «Le Nigéria prépare le meilleur riz Jollof au monde», «le Jollof rice version nigériane reste et demeure le plus succulent», «la décision de l’Unesco veut tout simplement dire que le riz Jollof tire ses origines au Sénégal, mais pas qu’il est le meilleur en cuisson».
Le Sénégal remporte le «World Jollof day festival 2022»
Selon le site «Guardian Nigeria», un ressortissant nigérian résidant à Washington, s’est tellement intéressé au débat sur le «Jollof rice», qu’il a initié le «World Jollof day festival» qui se tient depuis 2017. L’idée est de savoir qui prépare mieux ce plat qui unifie et divise à la fois. Le mois de juillet dernier, il avait invité les traiteurs du Sénégal, du Libéria, du Ghana, de la Sierra Leone et du Nigéria, afin qu’ils prouvent leur savoir-faire.
Après cuisson, les invités doivent déguster chacun des plats préparés et ensuite, voter. Pour sa première participation, le restaurant sénégalais «Koité’s Kitchen» a pris la première place.
Le Ghana est venu en 2e et le Nigéria en 4e position, derrière le Libéria. Le débat sur le pays qui sait mieux préparer le «Cebbu jën» vient de commencer, car le Sénégal est maintenant dans la course.
Quant à la diaspora sénégalaise, elle se donne à fond pour montrer son savoir-faire. Dans les restaurants «Koumba Kane» à Johannesburg, «Teranga» à New York, «Chez Ya Bigué», à Tokyo…, le «Ceebu jën» est plus qu’apprécié.
Bes Bi
Le jeudi 2 février, sous une matinée fraîche, le marché Castors grouille de monde et des cris fusent de partout. Les narines sont assaillies par des odeurs de poisson sec et frais, de navets pourris, mais aussi des bonnes odeurs de feuille de menthe que les femmes proposent à la clientèle.
Sur une ruelle menant au «parc soblé», deux dames nigérianes, Tochukwu et Ngozi, sont assises côte à côte derrière leurs plateaux remplis d’épices divers et s’expriment dans leur langue, le Igbo. Très souriantes, ces deux femmes se sont vite intéressées à notre sujet, sur le pays qui détient le cordon bleu du «Ceebu jën» ou «Jollof rice». Elles reconnaissent quand même, que ce plat quotidien des Dakarois tire ses origines du Sénégal.
«Mais le Nigéria est le number one dans la cuisson de Jollof rice et personne ne peut remettre cela en cause. J’ai goûté tous les deux, mais celui du Nigeria est inégalable», insiste Ngozi, avec un chauvinisme et dans un anglais scabreux. Quant à sa camarade Tochukwu, elle tente de relativiser les choses.
«Le Nigéria et le Sénégal ne préparent pas le Jollof rice de la même façon. Ici, les femmes y ajoutent beaucoup de légumes, alors que chez nous, c’est du riz long grain, composé de ragoût de tomates aromatisé avec des épices de chez nous», dit-elle. La polémique sur le pays qui, dans la préparation de ce menu, opposait seulement le Ghana et le Nigéria, dans l’ignorance totale de «Penda Mbaye».
M. Kargbo, un ressortissant sierra-léonais, est bien au courant du débat gastronomique. Sur un ton humoristique, l’homme d’affaires pense qu’entre ces trois plats, les saveurs sont spécifiques.
«C’est le Nigéria qui a fait déguster Jollof rice aux pays anglophones et même à l’étranger. Je vous avoue que la version sénégalaise est le menu le plus convoité pendant les grandes rencontres que j’assiste. Je vois parfois mes compatriotes de l’autre côté, se bousculer pour se goinfrer de Tieppou dièn, que je trouve savoureux», se moque-t-il, en pouffant de rire.
Quand un ministre nigérian a été lynché sur les réseaux sociaux
Les choses vont prendre de l’ampleur, lorsque le ministre de la Culture nigérian avait soutenu sur la chaîne Cnn ,«que le Sénégal prépare le meilleur riz Jollof». Les internautes, pour la plupart des femmes, n’ont pas tardé à le lyncher sur les réseaux sociaux.
Mais c’est sur les réseaux sociaux d’ailleurs, que ce qu’on appelle le «Jollof war» ou la bataille du «Ceebu jën», s’est beaucoup accentuée et surtout avec cette décision irréversible de l’Unesco, qui reconnaît le «Ceebu Jën Penda Mbaye», comme patrimoine immatériel de l’humanité.
Sur Facebook et Twitter, on peut lire des commentaires comme : «Le Nigéria prépare le meilleur riz Jollof au monde», «le Jollof rice version nigériane reste et demeure le plus succulent», «la décision de l’Unesco veut tout simplement dire que le riz Jollof tire ses origines au Sénégal, mais pas qu’il est le meilleur en cuisson».
Le Sénégal remporte le «World Jollof day festival 2022»
Selon le site «Guardian Nigeria», un ressortissant nigérian résidant à Washington, s’est tellement intéressé au débat sur le «Jollof rice», qu’il a initié le «World Jollof day festival» qui se tient depuis 2017. L’idée est de savoir qui prépare mieux ce plat qui unifie et divise à la fois. Le mois de juillet dernier, il avait invité les traiteurs du Sénégal, du Libéria, du Ghana, de la Sierra Leone et du Nigéria, afin qu’ils prouvent leur savoir-faire.
Après cuisson, les invités doivent déguster chacun des plats préparés et ensuite, voter. Pour sa première participation, le restaurant sénégalais «Koité’s Kitchen» a pris la première place.
Le Ghana est venu en 2e et le Nigéria en 4e position, derrière le Libéria. Le débat sur le pays qui sait mieux préparer le «Cebbu jën» vient de commencer, car le Sénégal est maintenant dans la course.
Quant à la diaspora sénégalaise, elle se donne à fond pour montrer son savoir-faire. Dans les restaurants «Koumba Kane» à Johannesburg, «Teranga» à New York, «Chez Ya Bigué», à Tokyo…, le «Ceebu jën» est plus qu’apprécié.
Bes Bi