Massage ! Doux, relax, ou je ne sais quoi encore… Elles sont nombreuses à offrir le « service ». « Venez-vous détendre après une longue journée de travail dans un coin très discret. Une, Deux superbes filles vous propose des massages très sensuel et très relaxant, très fabuleux jusqu’à satisfaction appelez vite au : 7……….
Un package ! Tout y est. Il suffit juste de composer un des numéros affichés sur un site internet, dans un journal ou magasine de pub, souvent gratuite. Ensuite écouter la liste des services offerts, à des prix à débattre. Le plus élevé est de 25.000f, le moins cher, 10.000 f. Une petite immersion virtuelle nous a permis de connaître, un peu, un milieu, où le périmètre global, dans la société, est encore méconnu. Nous avons appelé trois filles, pour confirmer ou infirmer nos soupçons.
La première nous dit qu’elle ne peut pas expliquer le contenu du package au téléphone. Seul un déplacement sur les lieux me permettrait de mieux appréhender l’offre. Une belle voix, chatoyante, douce, sensuelle ! Comme un homme aimerait l’entendre. Au téléphone, je propose un prix dérisoire, dans l’espoir que ma future « masseuse » refuse de rendre le servie à ce prix. La stratégie, au bout du compte, finira par payer, difficilement. Après moult négociations, convoquant la dèche, elle cède, la mort dans l’âme, de me « masser », à 7.500f. Je prends congés d’elle, promettant de me rendre à son domicile. Le rendez-vous est pris pour dix huit heures.
La seconde, sur un numéro de téléphone affiché sur un site web sénégalais d’annonces gratuites, nous répond avec une autre voix, aussi « provocante » que la première. Elle n’a pas le temps de baratiner. Elle va droit au but. « Quel type de massage voulez-vous. Relax, sensuel, doux, pierre chaude », me demande la voix féminine. « Ben, juste un bon truc. Je ressens des fatigues ces temps-ci, je veux un massage pour me remettre à jour », réponds-je. Elle saute sur l’occasion. « Tout ce que vous voulez, vous en trouverez ici, faites juste le déplacement, vous serez servi à souhait », me rassure-t-elle, la voix clinquante. Rendez-vous est prix pour dix huit heures aussi. Jusque là, il y a des imprécisions et des interrogations dans « les services ».
La troisième ? Une lionne. Elle n’a pas froid aux yeux, bien que prudente au téléphone. D’une voix réservée, elle rassure tout de suite que la discrétion et la satisfaction y sont garanties. Je décline l’origine de son numéro que j’ai composé, elle confirme en être l’auteur sur le site web. Sur le prix, elle m’interroge si je veux « tomber ou chuter, une ou deux fois ». Comprenez éjaculer une ou deux fois. A vingt cinq mille francs, à débattre. Je propose dix mille, vue que les temps sont durs. Elle me rétorque qu’aller à un campement ou hôtel me reviendrait plus coûteux, alors qu’elle, offre un package, massage, relation intime, chez elle, en toute discrétion. Elle répond sans gène, explique avec clarté et donne son adresse, non sans réclamer l’heure ma venue. Là aussi, dix huit heures.
A dix huit heures trente, l’une d’elle me rappelle. Je réponds que je suis indisponible, pour raison professionnelle. La deuxième, le troisième que j’ai contactée, me rappelle et commence à étaler son arsenal romantique au téléphone. Je résigne pour la tester. Elle me lance un défi : « Boo begé défar ba mu baax, jubelel fii, bul xalaat dem feneen » (si tu as envie de t’adoucir, files vite chez moi, ne penses à aller ailleurs), avec des tendresses sans communes mesures.
Au bout de mes enquêtes, je finis par me rassurer de l‘idée que je me faisais. Une petite investigation, d’échanges avec des filles et des garçons, je comprends comment, des filles qui avaient loué des appartements chers dans des quartiers luxueux, du temps du régime libéral, peinant à continuer à payer les loyers comme avant, sont passées du « mbaraan (collection de copains) à une activité sexuelle rémunérée déguisée derrière l’huile de massage ».
Si la baisse du loyer a atténué les choses, certaines, une grande majorité, qui n’ont pas voulu « fermer boutique » et retourner dans leurs quartiers ou maisons natals, ses sont reconverties dans « le massage ». Un pied dans la débauche. Un tour chez un sociologue nous a permis de saisir les raisons sociales et sociologiques qui ont poussé ces filles ou dames à s’adonner à de telles pratiques. Vivre dans un quartier dit « chic », leur procure un certain statut social élevé aux yeux des voisins, des amis et la société, généralement. Et que retourner à la « case » de départ, est synonyme d’une chute libre, qu’elles sont tenues, explicitement ou implicitement, de clarifier aux yeux de l’opinion.
Sur une éventuelle évolution ou régression du phénomène, le scientifique renseigne que la tendance est, à ce jour, en croissance. Il convoque une tendance mondiale ; dans un contexte de « mondialisation », qui ne connaitra pas de recul de sitôt. Cependant, il nourrit de l’espoir que des éboulements peuvent surgir. Dans la société, tout peut arriver, de manière risque, comme tout peut tomber en un laps de temps. Mais en attendant, les « professionnelles continuent de « masser ».
Mamadou Lamine BA
ballamine@gmail.com
Un package ! Tout y est. Il suffit juste de composer un des numéros affichés sur un site internet, dans un journal ou magasine de pub, souvent gratuite. Ensuite écouter la liste des services offerts, à des prix à débattre. Le plus élevé est de 25.000f, le moins cher, 10.000 f. Une petite immersion virtuelle nous a permis de connaître, un peu, un milieu, où le périmètre global, dans la société, est encore méconnu. Nous avons appelé trois filles, pour confirmer ou infirmer nos soupçons.
La première nous dit qu’elle ne peut pas expliquer le contenu du package au téléphone. Seul un déplacement sur les lieux me permettrait de mieux appréhender l’offre. Une belle voix, chatoyante, douce, sensuelle ! Comme un homme aimerait l’entendre. Au téléphone, je propose un prix dérisoire, dans l’espoir que ma future « masseuse » refuse de rendre le servie à ce prix. La stratégie, au bout du compte, finira par payer, difficilement. Après moult négociations, convoquant la dèche, elle cède, la mort dans l’âme, de me « masser », à 7.500f. Je prends congés d’elle, promettant de me rendre à son domicile. Le rendez-vous est pris pour dix huit heures.
La seconde, sur un numéro de téléphone affiché sur un site web sénégalais d’annonces gratuites, nous répond avec une autre voix, aussi « provocante » que la première. Elle n’a pas le temps de baratiner. Elle va droit au but. « Quel type de massage voulez-vous. Relax, sensuel, doux, pierre chaude », me demande la voix féminine. « Ben, juste un bon truc. Je ressens des fatigues ces temps-ci, je veux un massage pour me remettre à jour », réponds-je. Elle saute sur l’occasion. « Tout ce que vous voulez, vous en trouverez ici, faites juste le déplacement, vous serez servi à souhait », me rassure-t-elle, la voix clinquante. Rendez-vous est prix pour dix huit heures aussi. Jusque là, il y a des imprécisions et des interrogations dans « les services ».
La troisième ? Une lionne. Elle n’a pas froid aux yeux, bien que prudente au téléphone. D’une voix réservée, elle rassure tout de suite que la discrétion et la satisfaction y sont garanties. Je décline l’origine de son numéro que j’ai composé, elle confirme en être l’auteur sur le site web. Sur le prix, elle m’interroge si je veux « tomber ou chuter, une ou deux fois ». Comprenez éjaculer une ou deux fois. A vingt cinq mille francs, à débattre. Je propose dix mille, vue que les temps sont durs. Elle me rétorque qu’aller à un campement ou hôtel me reviendrait plus coûteux, alors qu’elle, offre un package, massage, relation intime, chez elle, en toute discrétion. Elle répond sans gène, explique avec clarté et donne son adresse, non sans réclamer l’heure ma venue. Là aussi, dix huit heures.
A dix huit heures trente, l’une d’elle me rappelle. Je réponds que je suis indisponible, pour raison professionnelle. La deuxième, le troisième que j’ai contactée, me rappelle et commence à étaler son arsenal romantique au téléphone. Je résigne pour la tester. Elle me lance un défi : « Boo begé défar ba mu baax, jubelel fii, bul xalaat dem feneen » (si tu as envie de t’adoucir, files vite chez moi, ne penses à aller ailleurs), avec des tendresses sans communes mesures.
Au bout de mes enquêtes, je finis par me rassurer de l‘idée que je me faisais. Une petite investigation, d’échanges avec des filles et des garçons, je comprends comment, des filles qui avaient loué des appartements chers dans des quartiers luxueux, du temps du régime libéral, peinant à continuer à payer les loyers comme avant, sont passées du « mbaraan (collection de copains) à une activité sexuelle rémunérée déguisée derrière l’huile de massage ».
Si la baisse du loyer a atténué les choses, certaines, une grande majorité, qui n’ont pas voulu « fermer boutique » et retourner dans leurs quartiers ou maisons natals, ses sont reconverties dans « le massage ». Un pied dans la débauche. Un tour chez un sociologue nous a permis de saisir les raisons sociales et sociologiques qui ont poussé ces filles ou dames à s’adonner à de telles pratiques. Vivre dans un quartier dit « chic », leur procure un certain statut social élevé aux yeux des voisins, des amis et la société, généralement. Et que retourner à la « case » de départ, est synonyme d’une chute libre, qu’elles sont tenues, explicitement ou implicitement, de clarifier aux yeux de l’opinion.
Sur une éventuelle évolution ou régression du phénomène, le scientifique renseigne que la tendance est, à ce jour, en croissance. Il convoque une tendance mondiale ; dans un contexte de « mondialisation », qui ne connaitra pas de recul de sitôt. Cependant, il nourrit de l’espoir que des éboulements peuvent surgir. Dans la société, tout peut arriver, de manière risque, comme tout peut tomber en un laps de temps. Mais en attendant, les « professionnelles continuent de « masser ».
Mamadou Lamine BA
ballamine@gmail.com