Trois ans seulement après une grande manœuvre ayant débouché sur un fantasme national à propos la dévolution monarchique du pouvoir avec pour cible Karim Wade, le bon Dieu nous envoya Aliou Sall frère de l’actuel Président. Les mêmes Sénégalais qui avaient vu dans la candidature de ce dernier à la mairie du Point E trouvent normal l’élection de Aliou Sall à la mairie de Guédiawaye et son ascension fulgurante et incessante dans les structures décentralisées de l’État. Ce type qui n’a jamais osé se présenter dans cette localité a été élu par les mêmes Sénégalais qui ont diabolisé la candidature de Karim à la mairie de la localité où il a grandi ! Qui a jamais entendu le nom de Aliou Sall avant l’élection de son frère à la présidence de la république ? Des journalistes et de grands intellectuels de ce pays ont poussé le ridicule jusqu’à oser jouer sur l’ambigüité entre légalité et légitimité ! Puisqu’il est maire d’une localité et qu’il a été élu à la tête de l’AMS par ses collègues, il a légitimité et peut valablement diriger L’UAEL. Maire, président de L’AMS, président de L’UAEL et quoi encore ? Il faut être d’une évidente mauvaise foi pour refuser de voir que :
-D’abord ce type n’aurait jamais été élu maire si son frère n’était pas Président.
-Ensuite ce n’est pas parce qu’une action est légale qu’elle est légitime, car le ticket présidentiel imaginé par Wade était légal, mais n’avait aucune légitimité. L’Apartheid était bien institutionnel et les actions policières qu’il impliquait étaient tout à fait légales : elles n’étaient pas pour autant légitimes. La légalité regarde la conformité au droit (la loi positive qui, du reste peut être foncièrement immorale) tandis que la légitimité est un concept moral : c’est la conformité à la morale ou aux valeurs de la société. Il y a souvent un conflit entre l’État et la nation : il arrive que celle-ci rejette ce que celui-là permet.
-En outre Aliou Sall est déjà controversé : son nom a été cité dans une affaire de licence de pétrole.
-Et c’est le même Aliou Sall qui a joué un rôle actif, de premier ordre d’ailleurs, dans l’installation d’une banque au Sénégal. C’est quoi cette ubiquité ? C’est quoi cette insolente omniprésence ? C’est quoi cet instinct de l’ostentation?
-Enfin, l’élégance républicaine, et la morale démocratique récusent cet essaimage de la république par les membres d’une seule famille.
Les collectivités locales sont des démembrements de l’État : installer ce bonhomme à la tête de ces structures décentralisées c’est créer directement une dynastie avec le grand frère au somment et de l’État central et le petit frère au sommet de l’État décentralisé. C’est inacceptable, même si l’armée de laudateurs médiatiques tente de vendre ce produit illégal. Démos cratos a-t-on dit et non familia-cratos ou dynastie !
Alassane K. KITANE, professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès
-D’abord ce type n’aurait jamais été élu maire si son frère n’était pas Président.
-Ensuite ce n’est pas parce qu’une action est légale qu’elle est légitime, car le ticket présidentiel imaginé par Wade était légal, mais n’avait aucune légitimité. L’Apartheid était bien institutionnel et les actions policières qu’il impliquait étaient tout à fait légales : elles n’étaient pas pour autant légitimes. La légalité regarde la conformité au droit (la loi positive qui, du reste peut être foncièrement immorale) tandis que la légitimité est un concept moral : c’est la conformité à la morale ou aux valeurs de la société. Il y a souvent un conflit entre l’État et la nation : il arrive que celle-ci rejette ce que celui-là permet.
-En outre Aliou Sall est déjà controversé : son nom a été cité dans une affaire de licence de pétrole.
-Et c’est le même Aliou Sall qui a joué un rôle actif, de premier ordre d’ailleurs, dans l’installation d’une banque au Sénégal. C’est quoi cette ubiquité ? C’est quoi cette insolente omniprésence ? C’est quoi cet instinct de l’ostentation?
-Enfin, l’élégance républicaine, et la morale démocratique récusent cet essaimage de la république par les membres d’une seule famille.
Les collectivités locales sont des démembrements de l’État : installer ce bonhomme à la tête de ces structures décentralisées c’est créer directement une dynastie avec le grand frère au somment et de l’État central et le petit frère au sommet de l’État décentralisé. C’est inacceptable, même si l’armée de laudateurs médiatiques tente de vendre ce produit illégal. Démos cratos a-t-on dit et non familia-cratos ou dynastie !
Alassane K. KITANE, professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès