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Le calvaire des combattants sénégalais sur le chemin des Jo: Le ministre Mactar Ba a encore montré ses limites


Rédigé le Samedi 6 Août 2016 à 18:39 | Lu 77 fois | 2 commentaire(s)



Une partie de la délégation sénégalaise notamment les athlètes (équipe nationale de basketball féminin) et son staff, Balla Dièye (Taekwondo) et son coach, Hawa Ly Ndiaye (natation), Amadou Ndiaye (athlétisme) et le DTN, Hortance Diédhiou (judo) a fait un périple de plus de 30 heures pour rallier Rio de Janeiro qui abrite les Jeux olympiques d'été (5 au 21 août). Partis depuis mardi 2 août au matin, certains dont Hawa Ly (natation), Amadou Ndiaye (athlétisme), Hortance Diédhiou (judo), ne sont arrivés au Brésil que le jeudi 4 août, veille de l'ouverture des JO, avec une autre partie qui s'est envolée à l'avant-veille, mercredi 3 août. Une odyssée pathétique via Bamako, Addis-Abeba-Luanda avant d'arriver à Rio.


Le calvaire des combattants sénégalais sur le chemin des Jo: Le ministre Mactar Ba a encore montré ses limites
(RIO DE JANEIRO, BRÉSIL) – Rio, c'est maintenant ! C'est le titre d'un papier que Sud Quotidien avait publié au lendemain des Jeux Olympiques de Londres en été 2012. L'objectif était d'attirer l'attention des autorités que les Olympiades nécessitent une organisation pointue, une planification minutieuse et une capacité d'anticipation hors pairs. Hélas, le Sénégal semble oublier qu'il a fallu une décennie de sacrifices et de travail sans relâche pour que El Hadji Amadou Dia Bâ remporte la seule et unique médaille de notre pays. C'était en Seoul en 1988. La façon dont les choses se sont déroulées pour les JO de Rio (5 au 21 août) démontre, si besoin en était, pourquoi notre pays court depuis plus 28 ans derrière une deuxième médaille. 

Entre pilotage à vue ou sabotage savamment orchestré, les athlètes sénégalais ont pu rallier Rio suite à une pathétique odyssée difficilement acceptable dans le haut niveau. Ils ont été contraints de passer par Bamako d'abord pour une escale d'une heure (kérosène) avant de rejoindre Addis-Abeba. Après une nuit passée dans la capitale éthiopienne (2 voire 3 heures de somme), ils ont repris les airs. Direction… Luanda. De la Corne de l'Afrique à l'Afrique australe. Puis cap sur RIO. Un rooting de plus de 30 heures de vol ponctué par des tracasseries indescriptibles, notamment à Luanda. 

Amadou Ndiaye, Hawa Ly et Hortance Diédhiou dans un centre d'accueil 

Même si elles pouvaient se plaindre de l'itinéraire, les filles de Moustapha Gaye et toute la sélection nationale de basketball devraient remercier le Ciel de n'avoir pas embarqué depuis mardi, comme initialement prévu. Amadou Ndiaye (vice-champion d'Afrique sur 400 m haies), Hawa Ly Ndiaye(natation) et Hortance Diédhiou (quadruple championne d'Afrique de judo) ne diront pas le contraire. Partis depuis mardi à bord de l'Ethiopian Airlines, ils n'ont pu rejoindre Rio que jeudi, veille de l'ouverture des JO en compagnie du directeur technique national d'athlétisme, Amadou Diouf. Les trois athlètes qui ne disposaient de visa angolais ont été contraints de passer la nuit dans un centre d'accueil à l'aéroport international de Luanda. Finalement, c'est avec une partie de la délégation sénégalaise, composée de la sélection du basket, de son staff et du président de la Fédération, Me Babacar Ndiaye, du taekwondiste, Balla Dièye et de son coach mais aussi avec des journalistes qu'ils regagneront le Brésil via TAAG. Une compagnie angolaise avec qui, Ethiopian a sous-traité pour acheminer la délégation sénégalaise. 

Des escales cumulés de 14 heures 

L'absence de planification et de contrôle a débouché sur des impairs qui se sont manifesté déjà à Addis-Abeba. De Dakar, il avait été prévu une nuitée dans la capitale éthiopienne. Il fallait donc programmer pour que toutes les Lionnes puissent être dans un seul hôtel. Si possible, avec des membres de leur encadrement. Hélas, rien n'a été fait. Les agents de l'aéroport, dont c'est le cadet de leur souci, se sont juste contentés de servir aux premiers venus. Finalement Aïda Fall s'est retrouvée seule alors que le reste de l'équipe était logée ailleurs. Ce qui a indisposé des membres du staff technique qui ont même voulu permuter avec elle. En vain ! Mais le plus pathétique s'est produit à Luanda. Lasses du voyage sans fin, pis en économique, les filles s'étalent sur le sol attendant avec impatience d'être conviées à embarquer à bord d'un avion. Elles finiront par se résigner. 

Pilotage à vue 

Et dire que cette année l'espoir était permis. D'abord, c'est le président de la République, Macky Sall qui a demandé en conseil des ministres que la délégation sénégalaise soit mise dans de conditions de performance. Son Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne s'exécute avec la tenue d'un conseil interministériel, à l'issue de laquelle, une enveloppe de 800 millions de F Cfa a été annoncée. Soit le double du budget de la campagne de 2012 à Londres. Mieux, pour 38 athlètes d'alors, cette fois, seuls 24 ont pu composter leur ticket pour RIO (réalisations de minima, titre de championnat d'Afrique ou invitations). 

Retard sur la disponibilité des fonds 

Si le Chef de l'Etat a manifesté sa volonté de mettre la délégation sénégalaise dans d'excellentes conditions, force est de reconnaître que, le conseil interministériel s'est tenu avec beaucoup de retards. Pourquoi ? En tout état de cause, c'est seulement à quinze jours de la cérémonie officielle de JO prévue ce vendredi 5 août qu'il aura une petite embellie dans la grisaille. Or, qui connaît la lourdeur administrative surtout en matière de décaissement des fonds, on pouvait s'attendre à une telle situation. Ou du moins, c'est ce qu'on avance du côté du département des sports pour justifier les dysfonctionnements liés à l'impossibilité de trouver un vol avec une seule escale (Air France, TAP, Iberia, RAM, Bruxelles Airlines, Emirates etc.). 

D'ailleurs de sources sûres, nous sommes à même de dire que c'est par tranche que les 800 millions ont été décaissés. D'abord, ce sont 300 millions qui ont été récupérés le 2 août. Puis 200 millions le 3 août. Ce qui fait un total de 500 millions. Les 300 autres restent à parvenir au département des sports. Quand ? Mystère ! Ce que déplore un agent du département des Sports. "C'est mon combat de tous les jours. Nous ne pouvons pas exécuter nos politiques sportives correctement. Nous avions fini de planifier tout depuis longtemps. Mais, nous n'avons pu disposer de l'argent pour payer les billets d'avion", confie un cadre du ministère des Sports. 

Le département des finances s'en lave les mains 

Mais plusieurs agents du département des finances soutiennent que ces couacs ne peuvent aucunement être imputés aux services de leur ministère. "Ce n'est pas possible ! La procédure est connue de tous. Ce sont les agents de ministères qui doivent exprimer leur besoin et déposer les documents nécessaires pour rentrer dans leur fonds", plaide-t-on du côté des Finances. "Je ne crois pas que les agents du ministère des Sports aientfait correctement leur boulot pour récupérer l'argent à temps. Par conséquent, qu'on ne cherche à jeter le tort dans notre département", ajoute notre source. 

La grève d'Air France, un faux débat 

La grève d'Air France avancée ça et là pour justifier les impairs notés dans le déplacement surtout des Lionnes ne tient pas la route. Sinon, ce n'est pas tôt le matin que l'équipe de basket allait se présenter à l'aéroport. Il n'y a aucun vol de Air France qui quitte Dakar à 8 heures. 

Il est certes vrai que le comité mixte (CNOSS et Département des Sports) avait à un moment donné, jeté son dévolu sur Air France, mais cette piste a été abandonnée depuis belle lurette. Aux dernières nouvelles, jusqu'à 72 heures du départ de la délégation, il avait été retenu de traiter avec la Royal Air Maroc (RAM). Mais, l'indisponibilité des fonds a poussé les marocains à dénoncer "l'accord". Finalement, les agents du département du Sports n'avaient qu'une seule option : Ethiopian Airlines. Rio étant la destination sportive de l'été, les vols étaient tous en surbooking. Ou presque. 

Et pourtant… 

Face à cet état de fait qui a fini par indisposer plus d'un et jeté un discrédit sur la gestion du sport dans notre pays, quelques pistes de solutions étaient pourtant envisageables. La première, c'est la mise à disposition de l'avion présidentielle. Au moins pour les athlètes qui ne font même pas 30. Deux navettes auraient pu aussi être organisés entre Dakar et Rio en 48 heures. 

A défaut, de la Pointe Sarène, payer des billets business qui ne manquent jamais, aux quelques athlètes et laisser l'autre partie de la délégation faire ce périple de plus de 36 heures avec des risques de conséquences néfastes sur leur rendement sportif. Surtout pour les "Lionnes" de basketball qui affrontent ce dimanche l'ogre américain qui a fini de vampiriser les trophées dans les JO. 

ÉCHOS… ÉCHOS… ÉCHOS… 

Marie Julie Gomis : C'est un nom à retenir dans la participation du Sénégal dans les Jeux olympiques. Marie Julie Gomis (100 m haies) est la première femme a brisé le tabou dans notre pays. Il a fallu pourtant trois olympiades, notamment Tokyo en 1964, date de la première participation du Sénégal aux JO, puis 1968 et 1972, pour voir une femme goûtait aux délices des JO. C'était à Montréal en 1976. Une date symbolique, parce qu'elle coïncide avec l'entrée de la politique dans les JO. 

L'Afrique avait décidé de boycotter ces JO à cause d'un match de rugby que la Nouvelle Zélande avait livré avec l'Afrique du Sud. La Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny et le Sénégal de Léopold Sédar Senghor avaient refusé toute idée de boycotter. Le président Lamine Diack y jouera d'ailleurs un très grand rôle pour convaincre Senghor de ne pas boycotter. Après Marie Julie Gomis, une autre femme, Aïssatou Tandian (100 et 200 mètres) sera témoin de la victoire d'El Hadji Amadou Dia Bâ. C'était à Seoul en 1988. 

Sécurité : La ville de Rio de Janeiro qui abrite les JO de 2016 est sous haute surveillance. Une sécurité au maximum qui frôle même la paranoïa. Il est certes vrai que les Olympiades de cet été se déroulent dans un contexte de terreur et de menace tous azimuts des intégristes, des terroristes mais les moyens mis en place pour parer à toute éventualité sont tous simplement extraordinaires. En plus des empreintes, c'est la reconnaissance faciale qui est mise en avant dans certains endroits notamment à l'aéroport. Pour l'accès internet aussi, il faut le numéro de passeport. 

Porte drapeaux : Sur les 207 nations qui ont défilé hier, vendredi 5 août, au mythique stade de Maracana au Brésil, seules 79 ont porté leur choix sur les femmes comme porte-drapeaux. Parmi elles, le Sénégal avec Isabelle Sambou (lutte). Ce sont d'ailleurs les troisièmes olympiades d'affilées que notre pays porte son choix sur les femmes. En 2008, c'était Hortance Diédhiou (judo) ; 2012 avec Bineta Diédhiou (taekwondo). 

Message de Bineta Diédhiou : L'athlète sénégalaise, Bineta Diédhiou (Taekwondo) a envoyé un message d'encouragement à toute la délégation sénégalaise présentement à Rio pour les besoins des Jeux olympiques. La championne a souhaité bonne chance à tous les athlètes. Bel état d'esprit. 

Programme complet des athlètes sénégalais (GMT) 

BASKET (tournoi féminin) 

Groupe B 
Dimanche 7 août 2016 

15h00 Etats-Unis / Sénégal 
Lundi 8 août 2016 

22h45 Sénégal / Chine 
Mercredi 10 août 2016 

20h45 Sénégal / Canada 
Vendredi 12 août 2016 

20h45 Espagne / Sénégal 
18h 30 : Sénégal/Serbie 
JUDO 
Lundi 8 août 2016 

Hortance Diédhiou (-57 kg) 
ESCRIME 
Mardi 9 août 2016 

Alexandre Bouzaïd (épée individuel hommes) 
NATATION 
Jeudi 11 août 2016 

Abdoul Khadre Mbaye Niane (50 m nage libre) 
Vendredi 12 août 2016 

Awa Ly Ndiaye (50 m nage libre) 
ATHLETISME 
Samedi 13 août 2016 

Amy Sène (lancer marteau) 
Lundi 15 août 2016 

Amadou Ndiaye (400 m haies) 
TAEKWONDO 
Jeudi 18 août 2016 

Balla Dièye (-68 kg) 
CANOË-KAYAK 

Jean Pierre Bourhis (slalom) 
LUTTE LIBRE 
Le jeudi 18 août 

Isabelle Sambou (53 kg) 
Le vendredi 19 août 

Adama Diatta (57 kg) 
Source: Sud Quotidien



1.Posté par natel le 06/08/2016 21:26
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2.Posté par natel le 06/08/2016 22:11
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