Le Magal de Porokhane célébré ce jeudi : Mame Diarra Bousso, l’éternelle valeur religieuse
Rédigé le Jeudi 2 Février 2023 à 13:15 | Lu 88 fois |
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La communauté musulmane, notamment les Mourides, célèbre ce jeudi (2 février 2023) le Magal de Porokhane, qui rend hommage à Sokhna Diarra Bousso, la mère du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba. Ce Magal dédié à une femme, revêt dans la sociologie mouride, un caractère particulier, d’autant qu’il exalte les vertus d’une croyante qui a voué son existence à l’adoration de son Seigneur. Porokhane est une petite localité du Saloum, sortie de l’anonymat grâce à l’aura de Mame Diarra.
La vie de Mame Diarra qui n’aura duré que 33 ans, malgré son œuvre monumentale, doit faire école chez la femme musulmane en général et mouride en particulier.
Elle fut la fille du très pieux Serigne Mouhamadou Bousso et de la très vertueuse Sokhna Asta Walô Mbacké. Le premier est un descendant de Sayyidina Hassan, petit-fils direct du Prophète (Psl). Quant à sa mère Sokhna Asta Walô, elle est la fille de Serigne Ahmadou Sokhna Bousso, fils du grand homme de Dieu Mame Maharam Mbacké. Mame Diarra apprit le Coran qu’elle écrivit de mémoire plusieurs fois auprès de sa mère. Cette dernière était un professeur émérite en matière d’enseignements coraniques et des sciences religieuses. Mariée à Mame Mor Anta Sally, Mame Diarra Bousso eut quatre enfants, tous exceptionnels. Serigne Mame Mor Diarra, le fils aîné priait cent rakka chaque nuit. Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme. Quant à Serigne Habîboullah et Sokhna Faty, ils disparurent durant leur enfance, raconte "L'As".
La pieuse
Toute sa vie, elle n’a jamais raté de prières. Chacune de ses prières était précédée d’ablutions purement accomplies et terminée par des wird et zikr. Elle consacrait ses moments libres à la lecture du Coran, aux «salatou alaNabi» (prières sur le Prophète Psl), pour fuir les papotages et commérages. Elle ne gardait rien pour sa propre personne. « Dieu dit que rassasier une seule personne vaut mieux que la construction de mille mosquées. De même qu’une mosquée construite équivaut à une villa au Paradis ». Elle avait l’habitude d’observer des jeûnes méritoires et surérogatoires.
L’épouse exemplaire
En bonne tradition sénégalaise, au moment de rejoindre le domicile conjugal, les parents prodiguent des conseils à leur fille mariée. Ils l’exhortent à toujours être au service de son époux, pour ainsi à la fois, avoir des enfants modèles et obtenir son agrément et de la même manière, celui d’Allah. Mariama Bousso, quant à elle, venu son jour, après avoir écouté patiemment et religieusement les conseils, ouvrit le Saint Coran. Tombant sur le verset qui apprend que Mouhamed (PSL) est le dernier messager d’Allah, elle dit: «N’eût été ce verset du Saint Coran qui témoigne de la fin de la liste des messagers d’Allah, je promets de compter dans ma progéniture, l’un d’entre eux».
Mame Mariama est l’exemple typique de l’épouse parfaite. A la période des vaches maigres, elle a donné en gage ses bijoux à la vendeuse de lait caillé, juste pour préparer un succulent «laax» (bouillie de mil) à son époux. Un jour pluvieux où le bois sec était rarissime, ne voulant pas que le repas de son époux tarde, elle prit sa malle en bois qui contenait ses habits et la cassa en morceaux pour en faire du bois. Mariama n’était pas la seule épouse de Mame Mor, mais elle considérait ses coépouses comme des sœurs.
Ses sacrifices à la quête de l’agrément d’Allah par le service rendu à son époux ne seront point vains. Et comme elle l’avait dit dans son fameux vœu, Mariama a donné naissance à Serigne Touba, un nom qui s’entendra. Mariama Bousso accomplissait bien son devoir maternel, avec une discrétion hors du commun. Etre la mère de Serigne Touba, qui dès son bas âge s’était démarqué des enfants «normaux», n’est pas évident. Elle n’a jamais parlé du comportement miraculeux de son fils. Mariama Bousso s’est éteinte en 1866 à l’âge de 33 ans. Partie à la fleur de l’âge, elle est restée à jamais à Porokhane.
L’origine du Magal de Porokhane
Alors que Mame Diarra Bousso est presque oubliée à Porokhane plus de 70 ans après, Serigne Bassirou, sous l’ordre de son père, est allé « tenir compagnie à sa grand-mère». Il a suivi les premiers missionnaires de Serigne Touba, qui ont pu repérer la tombe à l’intérieur du cimetière, et avec l’aide de leur mandataire. Ce dernier, âgé d’environ treize ans au moment de l’inhumation de sa mère, avait pris la précaution de mettre des indications sur sa tombe. Ce que son fils Serigne Bassirou a découvert dès son arrivée dans les lieux. Mais Serigne Bassirou ne s’est pas installé directement à Porokhane, il a sillonné presque tout le Saloum et a créé des localités comme Darou Minam Pakathiar. A la demande des talibés, il a présidé le premier Magal en 1952.
L’As