«Beaucoup reste à faire et le sentiment de déception, est plus partagé chez les Sénégalais, que celui de la satisfaction», a déclaré, hier, lundi 3 juin, Mamadou Mbodj, coordonnateur du M23, lors d’une conférence de presse du dit mouvement. Mais il reconnait au moins une chose : «Il reste vrai que les ruptures attendues de la part des dirigeants politiques ne sauraient être effectives et profondes que si les citoyens aussi acceptent et assument les changements de mentalité et de comportement, à la hauteur des défis actuels du développement». Et d’ajouter : «Les ruptures doivent se donner à lire dans les actes de gouvernance, aussi bien dans l’exemplarité du comportement des dirigeants que dans les sanctions portées sur les actes défiant les lois et l’éthique, quelle que puisse être l’identité des citoyens qui en sont les auteurs».
Le coordonnateur du M23 de noter que les Sénégalais en portant leur choix sur Macky Sall, le 25 mars 2012, ils attendaient de lui des ruptures capables de les sortir de la pauvreté et du chômage. Et aussi de mettre fin à l’impunité et à l’injustice.
Par ailleurs, Mamadou Mbodj s’est réjoui de la décision gouvernementale relative à la baisse des prix de certaines denrées de première nécessité et des poursuites judiciaires en cours, dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis et visant les proches de l'ex-président de la République, Abdoulaye Wade.
Le M23 est pour l’élargissement de l’assiette des produits concernés par la baisse et la régulation des prix de tous les produits de première nécessité. Et pour cela, il convient, dira Mamadou Mbodj, d’user du pouvoir régalien de l’Etat pour assurer le contrôle strict et sans complaisance des tarifs en vigueur.
Sur un autre registre, le M23 a lancé un appel en faveur de la suspension des mesures interdisant les marches de protestation. Car, dira son coordonnateur, elles sont en contradiction avec la Constitution sénégalaise. Et pour Mamadou Mbodj «Des moyens doivent être donnés aux forces de l’ordre, pour leur permettre d'encadrer et de canaliser les citoyens désireux de manifester pacifiquement leur mécontentement». Enfin, le coordonnateur du M23 a déclaré que cette structure va se prononcer, tous les 45 jours, sur la situation nationale du pays, aux fins de prendre publiquement position.