Deux jours après la nouvelle élimination d'un candidat PS dès le premier tour au profit du Front national, un cadre de l'UMP s'interroge: "Quand on s'en tient aux chiffres, et uniquement aux chiffres, ne faut-il pas le reconnaître? Le FN est le deuxième parti de France."
24 mars et 16 juin, deux dates, qui illustrent la montée en puissance du FN. Le 24 mars, dans l'Oise, l'UMP Jean-François Mancel a été réélu de justesse après un duel face à la frontiste Florence Italiani. Le 16 juin, le PS est éliminé dès le premier tour à Villeneuve-sur-Lot. Marine Le Pen se félicite alors: son parti est "devenu le centre de gravité de la vie politique".
Dans ce qui fut le siège de Jérôme Cahuzac ancien ministre socialiste du Budget, le PS laisse donc l'UMP et le FN s'affronter au second tour, ce dimanche.
Un électrochoc qui ressemble à un avertissement à un an des municipales et surtout des élections européennes. D'après un sondage réalisé par l'institut britannique Yougov, le parti de Marine le Pen recueillerait 18% des suffrages aux prochaines européennes, juste derrière l'UMP et devant le PS. Toujours en deuxième position.
La droite comme la gauche paient leur impuissance face à la crise économique et sociale qui envoie mois après mois des dizaines de milliers de Français au chômage. Si on ajoute l'augmentation des impôts, l'immigration vécue par une partie de la population comme un problème et enfin la multiplication des affaires Cahuzac, Tapie et autres, tous les ingrédients sont réunis pour la monté des extrêmes.
Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l'innovation politique, le soulignait récemment dans Le Monde: "Le FN bénéficie d'un effet essuie-glace, qui lui permet de récupérer les déçus du gouvernement. Hier les déçus de la droite, jugée trop faible contre l'immigration; aujourd'hui, les déçus de la gauche, jugée trop faible contre le chômage. Le populisme est un opportunisme de crise, donc un fourre-tout."
Une dédiabolisation de l'extrême droite
La fille du fondateur du FN, Marine le Pen entend aussi bénéficier de sa stratégie de dédiabolisation du parti d'extrême droite. Une stratégie qui a déjà porté ses fruits selon un récent sondage. Le nombre de Français jugeant le FN comme un danger pour la démocratie est passé pour la première fois sous la barre des 50%.
Ajoutons à cela la popularité de Marine le Pen qui atteint pour la première fois les 40% et l'augmentation du nombre d'électeurs UMP favorables à des alliances avec le parti de Marine Le Pen aux élections locales. Selon une enquête Ifop, 47% des électeurs UMP souhaiteraient des accords avec le Front national aux prochaines élections locales. Ils n'étaient que 32% à plaider pour de telles alliances en 2010.
Ce sera le défi de la formation de Jean-François Copé qui a interdit les alliances avec le FN au risque de suspendre ses députés favorables à ces accords. Un élu UMP du Gard a d'ailleurs été exclu par le bureau politique de son parti puisqu'il soutenait la candidature du député FN, Gilbert Collard, dans cette ville pour les prochaines élections municipales de 2014.
L'UMP essaye donc de garder la main. Le front républicain se met en place pour contrer l'extrême droite. Mais peut-il empêcher la progression du FN. Ce n'est pas l'avis de son vice-président, Florian Philippot: "Les Français ont bien décrypté que ça n'était pas un front républicain. C'est un front des copains pour rester en place."
L'express.fr
24 mars et 16 juin, deux dates, qui illustrent la montée en puissance du FN. Le 24 mars, dans l'Oise, l'UMP Jean-François Mancel a été réélu de justesse après un duel face à la frontiste Florence Italiani. Le 16 juin, le PS est éliminé dès le premier tour à Villeneuve-sur-Lot. Marine Le Pen se félicite alors: son parti est "devenu le centre de gravité de la vie politique".
Dans ce qui fut le siège de Jérôme Cahuzac ancien ministre socialiste du Budget, le PS laisse donc l'UMP et le FN s'affronter au second tour, ce dimanche.
Un électrochoc qui ressemble à un avertissement à un an des municipales et surtout des élections européennes. D'après un sondage réalisé par l'institut britannique Yougov, le parti de Marine le Pen recueillerait 18% des suffrages aux prochaines européennes, juste derrière l'UMP et devant le PS. Toujours en deuxième position.
La droite comme la gauche paient leur impuissance face à la crise économique et sociale qui envoie mois après mois des dizaines de milliers de Français au chômage. Si on ajoute l'augmentation des impôts, l'immigration vécue par une partie de la population comme un problème et enfin la multiplication des affaires Cahuzac, Tapie et autres, tous les ingrédients sont réunis pour la monté des extrêmes.
Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l'innovation politique, le soulignait récemment dans Le Monde: "Le FN bénéficie d'un effet essuie-glace, qui lui permet de récupérer les déçus du gouvernement. Hier les déçus de la droite, jugée trop faible contre l'immigration; aujourd'hui, les déçus de la gauche, jugée trop faible contre le chômage. Le populisme est un opportunisme de crise, donc un fourre-tout."
Une dédiabolisation de l'extrême droite
La fille du fondateur du FN, Marine le Pen entend aussi bénéficier de sa stratégie de dédiabolisation du parti d'extrême droite. Une stratégie qui a déjà porté ses fruits selon un récent sondage. Le nombre de Français jugeant le FN comme un danger pour la démocratie est passé pour la première fois sous la barre des 50%.
Ajoutons à cela la popularité de Marine le Pen qui atteint pour la première fois les 40% et l'augmentation du nombre d'électeurs UMP favorables à des alliances avec le parti de Marine Le Pen aux élections locales. Selon une enquête Ifop, 47% des électeurs UMP souhaiteraient des accords avec le Front national aux prochaines élections locales. Ils n'étaient que 32% à plaider pour de telles alliances en 2010.
Ce sera le défi de la formation de Jean-François Copé qui a interdit les alliances avec le FN au risque de suspendre ses députés favorables à ces accords. Un élu UMP du Gard a d'ailleurs été exclu par le bureau politique de son parti puisqu'il soutenait la candidature du député FN, Gilbert Collard, dans cette ville pour les prochaines élections municipales de 2014.
L'UMP essaye donc de garder la main. Le front républicain se met en place pour contrer l'extrême droite. Mais peut-il empêcher la progression du FN. Ce n'est pas l'avis de son vice-président, Florian Philippot: "Les Français ont bien décrypté que ça n'était pas un front républicain. C'est un front des copains pour rester en place."
L'express.fr