« Tant que j’aurai la capacité d’écrire, j’écrirai car c’est la passion qui me guide », avait l’habitude de dire le journaliste centenaire qui, à 87 ans, était toujours actif et continuait d’exercer son métier. L’illustre défunt reporter a été témoin de tous les faits historiques qui ont marqué le Sénégal : crash d’un avion à Thiès, clash entre le président Senghor et Mamadou Dia, assassinat du maire de Mbour Demba Diop.
«Ce qui m’a surtout marqué dans mon enfance vers les années 1942, c’est le crash d’un avion militaire qui avait décollé de la base aérienne de Thiès dans le village de Diokoul, vers Khombole. L’avion s’était écrasé vers 10 heures, dans le champ de «Maindop ». C’était un désastre parce que les 7 membres de l’équipage avaient perdu la vie. J’avais juste 14 ans ».
Il confiait un jour : «Je fais partie de la 1ère génération de journalistes sénégalais. Aujourd’hui, malgré mes 86 ans, je n’ai pas pris ma retraite et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. Je suis originaire de Saint Louis. Mon nom à l’état civil est Maguette Bâ mais mon pseudonyme dans la presse est Ben Cheikh. A Mbour, il m’arrivait de signer plusieurs articles avec mon nom Maguette Bâ. J’ai alors pensé signer certains papiers avec le sobriquet Ben Cheikh Bâ pour ressusciter ce sobriquet de ma jeunesse parce que j’étais gêné de voir plusieurs de mes articles paraitre sous la même signature dans « Dakar Matin », ancêtre du « Soleil ».
Je suis né en 1928 à Saint Louis mais déclaré à Khombole où mes parents s’étaient établis. Je continue d’exercer jusqu’à présent le métier de journaliste et tant que j’aurai la capacité d’écrire, j’écrirai car c’est la passion qui me guide. Présentement, je ne fais que du bénévolat à la Rts depuis ma retraite administrative en 1984.
Par rapport au quotidien « Le Soleil », je continue mes prestations en qualité de pigiste. La rémunération que je perçois ne couvre même pas mes frais de reportage et de déplacement encore moins mes charges ménagères. Tout cela résulte du fait que pour moi la vocation prime sur le gain ».
Mon ancrage au quotidien « Le Soleil » se justifie par le fait que je ne peux pas faire partie des journalistes transhumants attirés par des prébendes. Quand j’ai quitté l’école en 1947, je suis entré dans la vie active en qualité d’aide-géomètre dans une entreprise française dénommée «Soliditi Français» sur la route de Rufisque à Dakar. J’ai alors intégré l’équipe des techniciens exerçant derrière M. Claude, ingénieur des travaux publics chargé de la reconstruction et du bitumage de la route nationale n°1 transgambienne partant de Diamnadio jusqu’à Kaolack en passant par Fatick.
C’est en arrivant dans la zone du Sine que j’avais connu Mamadou Sall (père du président Macky Sall) appelé affectueusement Thierno Amadi par ses proches, recruté à la demande de son protégé Macky Gassama, agent technique d’agriculture en qualité de gardien de l’entrepôt du matériel destiné à la réalisation des travaux. Le père de Macky Sall avait toujours un exemplaire du Coran et un chapelet enrôlé autour du bras droit, signes distinctifs à partir desquels on reconnait un érudit avéré. Il nous servait comme imam et dirigeait les prières sur le chantier.
J’ai connu Amadi Sall en 1947, un homme affable et de paix. C’est pourquoi, les thèses qui présentent Macky Sall comme un homme méchant, je ne peux pas les admettre car connaissant les qualités de son père ». Déroulant toujours le fil de son riche parcours, le doyen Maguette Bâ Ben Cheikh confiait que « 1947 me rappelle aussi mon compagnonnage avec Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. Je suis un fervent talibé Tidjane et mon guide et maître à penser est Khalifa Ababacar Sy. Bon nombre de mes enfants, dont six jumeaux parmi lesquels une institutrice, une infirmière d’Etat et un élève à l’Ena ont tous pris le « wird » auprès de leur oncle Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine.
Mon fils aîné, Oumar Ngaty Bâ, est le chef du bureau régional du quotidien « Le Soleil » à Fatick. Une forte amitié me lie à Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine de telle sorte que nous nous appelons affectueusement « La classe », ce du fait que nous avons passé ensemble, à deux reprises, la visite militaire en 1947 et 1948 à l’école des filles de Thiès en tant que citoyens français descendant des quatre communes avant que le médecin ne nous déclare inaptes tout comme notre aîné Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, pendant que mon frère aîné Moustapha Bâ et Serigne Mansour Sy reconnus aptes étaient enrôlés dans l’armée française, de même que l’ex- chef d’Etat Me Abdoulaye Wade.
C’est ce témoin de l’histoire du Sénégal de ces 70 à 80 dernières années qui vient de tirer sa révérence. Le « Témoin » salue la mémoire de ce doyen de la presse et prie le Bon Dieu pour qu’Il l’accueille dans son paradis de Firdawsi. Adieu, doyen ben Cheikh !
Le Témoin
«Ce qui m’a surtout marqué dans mon enfance vers les années 1942, c’est le crash d’un avion militaire qui avait décollé de la base aérienne de Thiès dans le village de Diokoul, vers Khombole. L’avion s’était écrasé vers 10 heures, dans le champ de «Maindop ». C’était un désastre parce que les 7 membres de l’équipage avaient perdu la vie. J’avais juste 14 ans ».
Il confiait un jour : «Je fais partie de la 1ère génération de journalistes sénégalais. Aujourd’hui, malgré mes 86 ans, je n’ai pas pris ma retraite et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. Je suis originaire de Saint Louis. Mon nom à l’état civil est Maguette Bâ mais mon pseudonyme dans la presse est Ben Cheikh. A Mbour, il m’arrivait de signer plusieurs articles avec mon nom Maguette Bâ. J’ai alors pensé signer certains papiers avec le sobriquet Ben Cheikh Bâ pour ressusciter ce sobriquet de ma jeunesse parce que j’étais gêné de voir plusieurs de mes articles paraitre sous la même signature dans « Dakar Matin », ancêtre du « Soleil ».
Je suis né en 1928 à Saint Louis mais déclaré à Khombole où mes parents s’étaient établis. Je continue d’exercer jusqu’à présent le métier de journaliste et tant que j’aurai la capacité d’écrire, j’écrirai car c’est la passion qui me guide. Présentement, je ne fais que du bénévolat à la Rts depuis ma retraite administrative en 1984.
Par rapport au quotidien « Le Soleil », je continue mes prestations en qualité de pigiste. La rémunération que je perçois ne couvre même pas mes frais de reportage et de déplacement encore moins mes charges ménagères. Tout cela résulte du fait que pour moi la vocation prime sur le gain ».
Mon ancrage au quotidien « Le Soleil » se justifie par le fait que je ne peux pas faire partie des journalistes transhumants attirés par des prébendes. Quand j’ai quitté l’école en 1947, je suis entré dans la vie active en qualité d’aide-géomètre dans une entreprise française dénommée «Soliditi Français» sur la route de Rufisque à Dakar. J’ai alors intégré l’équipe des techniciens exerçant derrière M. Claude, ingénieur des travaux publics chargé de la reconstruction et du bitumage de la route nationale n°1 transgambienne partant de Diamnadio jusqu’à Kaolack en passant par Fatick.
C’est en arrivant dans la zone du Sine que j’avais connu Mamadou Sall (père du président Macky Sall) appelé affectueusement Thierno Amadi par ses proches, recruté à la demande de son protégé Macky Gassama, agent technique d’agriculture en qualité de gardien de l’entrepôt du matériel destiné à la réalisation des travaux. Le père de Macky Sall avait toujours un exemplaire du Coran et un chapelet enrôlé autour du bras droit, signes distinctifs à partir desquels on reconnait un érudit avéré. Il nous servait comme imam et dirigeait les prières sur le chantier.
J’ai connu Amadi Sall en 1947, un homme affable et de paix. C’est pourquoi, les thèses qui présentent Macky Sall comme un homme méchant, je ne peux pas les admettre car connaissant les qualités de son père ». Déroulant toujours le fil de son riche parcours, le doyen Maguette Bâ Ben Cheikh confiait que « 1947 me rappelle aussi mon compagnonnage avec Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. Je suis un fervent talibé Tidjane et mon guide et maître à penser est Khalifa Ababacar Sy. Bon nombre de mes enfants, dont six jumeaux parmi lesquels une institutrice, une infirmière d’Etat et un élève à l’Ena ont tous pris le « wird » auprès de leur oncle Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine.
Mon fils aîné, Oumar Ngaty Bâ, est le chef du bureau régional du quotidien « Le Soleil » à Fatick. Une forte amitié me lie à Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine de telle sorte que nous nous appelons affectueusement « La classe », ce du fait que nous avons passé ensemble, à deux reprises, la visite militaire en 1947 et 1948 à l’école des filles de Thiès en tant que citoyens français descendant des quatre communes avant que le médecin ne nous déclare inaptes tout comme notre aîné Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, pendant que mon frère aîné Moustapha Bâ et Serigne Mansour Sy reconnus aptes étaient enrôlés dans l’armée française, de même que l’ex- chef d’Etat Me Abdoulaye Wade.
C’est ce témoin de l’histoire du Sénégal de ces 70 à 80 dernières années qui vient de tirer sa révérence. Le « Témoin » salue la mémoire de ce doyen de la presse et prie le Bon Dieu pour qu’Il l’accueille dans son paradis de Firdawsi. Adieu, doyen ben Cheikh !
Le Témoin