Dans la bouillonnante banlieue dakaroise qui s’étend de Keur Massar jusqu’aux Parcelles assainies, les rues grouillent de monde. Le taxi clando que nous avons emprunté ce samedi, avance à un rythme de tortue. Comme tous les soirs, invariablement, la banlieue entière est paralysée dans la fumée bleue des moteurs.
Autour de nous, dans le soleil incandescent de fin de journée, une joyeuse pagaille : des taxis collectifs archibondés, de jeunes vendeurs d’articles de toutes sortes, de journaux, de briquets, ou d'autres colifichets qui cherchent mon regard, des femmes avançant dans la poussière de la banlieue avec de larges plateaux remplis de fruits, de cacahuètes et de toutes sortes de produits sur la tête, des enfants qui courent partout, des cris, des klaxons.
Nous voilà à Guédiawaye, quartier grouillant de la banlieue comme on dit ici
Le taxi clando s'engouffre dans une rue crevassée de cette vaste aggolémation, bordée de boutiques, de gargotes et de «tanganas» à "Maïga" de tous genres. Tout autour, de jeunes femmes et des filles à peine sorties de la majorité, divaguent. Il faut être un bon observateur pour se rendre compte qu’elles se livrent à un racolage qui ne dit pas son nom.
L'histoire de la plupart d’entre elles se résume ainsi : elles ont quitté la campagne avec l’espoir d'un emploi de domestique et celle d'une vie meilleure. Une vie meilleure ? Oui, simplement pouvoir dormir dans un vrai lit et manger tous les jours.
Avant, personne ne parlait de ce fléau qui touche la banlieue comme bon nombre d'autres quartiers de Dakar. Elles sont nombreuses à être prises dans les filets du commerce du sexe. «Je suis obligée de sortir avec des hommes que je n’aime même pas, pour pouvoir subvenir à mes besoins», se désole une fille mère, la vingtaine un peu dépassée. «Cela me fait mal, mais je fais comment», murmure-t-elle, dépitée.
À l’image de cette dernière, nombre de jeunes filles et des fois même des lycéennes et étudiantes de bonne famille, font le trottoir, ou s’adonnent à la prostitution déguisée ou "off", comme par exemple, avoir beaucoup de petits amis en même temps. Le risque est grand d’attraper le sida, mais les candidates semblent n’en avoir cure. Il y a aussi que pour ces femmes qui s’adonnent à cette forme de prostitution "informelle", la police les repère difficilement dans une atmosphère d’ambiance érotique, où péripatéticiennes, clients et passants se croisent.
Tribune
Autour de nous, dans le soleil incandescent de fin de journée, une joyeuse pagaille : des taxis collectifs archibondés, de jeunes vendeurs d’articles de toutes sortes, de journaux, de briquets, ou d'autres colifichets qui cherchent mon regard, des femmes avançant dans la poussière de la banlieue avec de larges plateaux remplis de fruits, de cacahuètes et de toutes sortes de produits sur la tête, des enfants qui courent partout, des cris, des klaxons.
Nous voilà à Guédiawaye, quartier grouillant de la banlieue comme on dit ici
Le taxi clando s'engouffre dans une rue crevassée de cette vaste aggolémation, bordée de boutiques, de gargotes et de «tanganas» à "Maïga" de tous genres. Tout autour, de jeunes femmes et des filles à peine sorties de la majorité, divaguent. Il faut être un bon observateur pour se rendre compte qu’elles se livrent à un racolage qui ne dit pas son nom.
L'histoire de la plupart d’entre elles se résume ainsi : elles ont quitté la campagne avec l’espoir d'un emploi de domestique et celle d'une vie meilleure. Une vie meilleure ? Oui, simplement pouvoir dormir dans un vrai lit et manger tous les jours.
Avant, personne ne parlait de ce fléau qui touche la banlieue comme bon nombre d'autres quartiers de Dakar. Elles sont nombreuses à être prises dans les filets du commerce du sexe. «Je suis obligée de sortir avec des hommes que je n’aime même pas, pour pouvoir subvenir à mes besoins», se désole une fille mère, la vingtaine un peu dépassée. «Cela me fait mal, mais je fais comment», murmure-t-elle, dépitée.
À l’image de cette dernière, nombre de jeunes filles et des fois même des lycéennes et étudiantes de bonne famille, font le trottoir, ou s’adonnent à la prostitution déguisée ou "off", comme par exemple, avoir beaucoup de petits amis en même temps. Le risque est grand d’attraper le sida, mais les candidates semblent n’en avoir cure. Il y a aussi que pour ces femmes qui s’adonnent à cette forme de prostitution "informelle", la police les repère difficilement dans une atmosphère d’ambiance érotique, où péripatéticiennes, clients et passants se croisent.
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