En 2012,dans un immense élan populaire, le Peuple sénégalais a confié les rênes du pouvoir à Macky SALL sur la base d’un engagement de rupture auquel l’actuel locataire du Palais avait librement souscrit. Plus de trois ans après, à l’épreuve de l’exercice du pouvoir par le nouveau Chef de l’Etat, l’on est malheureusement obligé de constater que la volonté de rupture clamée sous tous les cieux s’arrête à ce jour au stade des slogans. Manifestement, le Président de la République est un fervent adepte des slogans. Mais, un slogan n’a de sens que par les actes qui lui donnent un contenu pratique sans quoi il devient du verbiage inutile. « La patrie avant le parti », « Une gouvernance sobre et vertueuse », « La préférence nationale »…, que de slogans si chers au Chef de l’Etat mais qui sont totalement en décalage avec les actes posés au quotidien au sommet de l’Etat !
« La patrie avant le parti »
Il faut tout de même admettre la beauté de ce slogan avec lequel le Président de la République a inauguré son mandat. Mais, quel meilleur moyen pour le Chef de l’Etat de donner un contenu pratique à ce slogan que de démissionner de la tête de son parti pour prendre la hauteur qu’exige la fonction présidentielle ! Une décision d’une si haute portée républicaine permettrait au Chef de l’Etat de se conformer aux conclusions des Assises Nationales et d’établir en même temps une nécessaire ligne de démarcation entre les questions de son parti qui relèvent du domaine privé et les affaires de l’Etat qui sont par essence du domaine public. La vérité est que le Président Macky SALL assume très mal ce dédoublement fonctionnel. C’est un scandale que le Palais de la République, patrimoine commun à tous les Sénégalais, continue d’abriter les réunions du directoire de l’APR et de la coalition présidentielle. C’est tout aussi un scandale que le Chef de l’Etat profite de ses « tournées économiques » organisées aux frais du contribuable pour recevoir des transhumants qui finissent par grossir les rangs de son parti.
Le slogan « la patrie avant le parti » ne se manifeste pas non plus dans les nominations lors des réunions du Conseil des Ministres. Combien de proches du Chef de l’Etat sont-ils à ne devoir leur présence dans les Institutions de la Républiques à aucune compétence précise, sinon qu’au zèle qu’ils mettent à injurier publiquement d’honnêtes citoyens dont le seul tort est de porter un regard critique sur la gestion du pays ? La présence envahissante de la famille du Président de la République au cœur de l’Etat n’est pas non plus de nature à donner une portée significative au slogan cité plus haut.
« Une gouvernance sobre et vertueuse »
Ce slogan s’accommode mal de l’opacité qui continue d’entourer les « fonds politiques » logés à la Présidence de la République. Ces fonds, normalement destinés à des « actions républicaines » et des « dépenses de souveraineté », ont toujours été et demeurent plus que jamais une source de financement pour le parti au pouvoir créant ainsi une rupture d’égalité entre les citoyens d’un même pays qui doivent pourtant avoir un accès égal aux ressources publiques. Si tant est que le Président de la République est animé d’une volonté de « gestion sobre et vertueuse », qu’attend-il pour instaurer un mécanisme de contrôle parlementaire de ces fonds ? La nécessité d’un contrôle de ces fonds devenus un grenier à milliards au profit d’un clan est d’autant plus impérieuse que certains Hommes politiques se sont réfugiés derrière ces fonds pour justifier leur fortune devant la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite. D’où provient l’argent que Macky SALL déclare avoir reçu de Maitre WADE ? A quel titre lui a-t-il attribué cet argent ?
« La préférence nationale »
La manière la plus pédagogique de donner un contenu sérieux à ce slogan aurait été de faire confiance à l’expertise et au secteur privé nationaux dans la conception et la mise en œuvre des politiques économiques. Or, à ce sujet, le Président de la République a donné le parfait contre-exemple. Plus de deux milliards de nos francs ont été gracieusement payés à un cabinet étranger –le cabinet McKinsey- pour l’élaboration du PSE censé rythmer la vie économique de notre pays jusqu’en 2035. Pourtant, le pays ne manque pas de cadres au fait des réalités économiques et sociales de notre pays et capables de concevoir un plan de développement économique adapté au contexte sénégalais. Comment le Chef de l’Etat peut-il convaincre les ménages sénégalais de choisir le riz de la Vallée plutôt que celui importé si lui-même doute de la compétence de ses compatriotes ? Comment peut-on promouvoir le « consommer local » à l’heure où le gouvernement confine les entreprises nationales à des tâches de sous-traitance au profit d’entreprises étrangères qui contrôlent ainsi les secteurs les plus névralgiques de notre économie ?
En définitive, le Président Macky SALL entend gouverner le pays simplement par des mots. Or, les maux dont souffre ce pays sont tellement profonds qu’il ne suffit pas de simples mots pour les guérir, mais d’actes concrets.
Serigne Assane KANE
Membre de la Jeunesse pour la Démocratie et le Socialisme (JDS)
assanekane2012@yahoo.fr
« La patrie avant le parti »
Il faut tout de même admettre la beauté de ce slogan avec lequel le Président de la République a inauguré son mandat. Mais, quel meilleur moyen pour le Chef de l’Etat de donner un contenu pratique à ce slogan que de démissionner de la tête de son parti pour prendre la hauteur qu’exige la fonction présidentielle ! Une décision d’une si haute portée républicaine permettrait au Chef de l’Etat de se conformer aux conclusions des Assises Nationales et d’établir en même temps une nécessaire ligne de démarcation entre les questions de son parti qui relèvent du domaine privé et les affaires de l’Etat qui sont par essence du domaine public. La vérité est que le Président Macky SALL assume très mal ce dédoublement fonctionnel. C’est un scandale que le Palais de la République, patrimoine commun à tous les Sénégalais, continue d’abriter les réunions du directoire de l’APR et de la coalition présidentielle. C’est tout aussi un scandale que le Chef de l’Etat profite de ses « tournées économiques » organisées aux frais du contribuable pour recevoir des transhumants qui finissent par grossir les rangs de son parti.
Le slogan « la patrie avant le parti » ne se manifeste pas non plus dans les nominations lors des réunions du Conseil des Ministres. Combien de proches du Chef de l’Etat sont-ils à ne devoir leur présence dans les Institutions de la Républiques à aucune compétence précise, sinon qu’au zèle qu’ils mettent à injurier publiquement d’honnêtes citoyens dont le seul tort est de porter un regard critique sur la gestion du pays ? La présence envahissante de la famille du Président de la République au cœur de l’Etat n’est pas non plus de nature à donner une portée significative au slogan cité plus haut.
« Une gouvernance sobre et vertueuse »
Ce slogan s’accommode mal de l’opacité qui continue d’entourer les « fonds politiques » logés à la Présidence de la République. Ces fonds, normalement destinés à des « actions républicaines » et des « dépenses de souveraineté », ont toujours été et demeurent plus que jamais une source de financement pour le parti au pouvoir créant ainsi une rupture d’égalité entre les citoyens d’un même pays qui doivent pourtant avoir un accès égal aux ressources publiques. Si tant est que le Président de la République est animé d’une volonté de « gestion sobre et vertueuse », qu’attend-il pour instaurer un mécanisme de contrôle parlementaire de ces fonds ? La nécessité d’un contrôle de ces fonds devenus un grenier à milliards au profit d’un clan est d’autant plus impérieuse que certains Hommes politiques se sont réfugiés derrière ces fonds pour justifier leur fortune devant la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite. D’où provient l’argent que Macky SALL déclare avoir reçu de Maitre WADE ? A quel titre lui a-t-il attribué cet argent ?
« La préférence nationale »
La manière la plus pédagogique de donner un contenu sérieux à ce slogan aurait été de faire confiance à l’expertise et au secteur privé nationaux dans la conception et la mise en œuvre des politiques économiques. Or, à ce sujet, le Président de la République a donné le parfait contre-exemple. Plus de deux milliards de nos francs ont été gracieusement payés à un cabinet étranger –le cabinet McKinsey- pour l’élaboration du PSE censé rythmer la vie économique de notre pays jusqu’en 2035. Pourtant, le pays ne manque pas de cadres au fait des réalités économiques et sociales de notre pays et capables de concevoir un plan de développement économique adapté au contexte sénégalais. Comment le Chef de l’Etat peut-il convaincre les ménages sénégalais de choisir le riz de la Vallée plutôt que celui importé si lui-même doute de la compétence de ses compatriotes ? Comment peut-on promouvoir le « consommer local » à l’heure où le gouvernement confine les entreprises nationales à des tâches de sous-traitance au profit d’entreprises étrangères qui contrôlent ainsi les secteurs les plus névralgiques de notre économie ?
En définitive, le Président Macky SALL entend gouverner le pays simplement par des mots. Or, les maux dont souffre ce pays sont tellement profonds qu’il ne suffit pas de simples mots pour les guérir, mais d’actes concrets.
Serigne Assane KANE
Membre de la Jeunesse pour la Démocratie et le Socialisme (JDS)
assanekane2012@yahoo.fr