« Mon patron m’a proposé une forte somme pour coucher avec moi »
« Un de ses fils me détestait comme pas possible, mais a abusé de moi »
La handballeuse ivoirienne Mariam Bamba a retrouvé la joie de vivre après sa malheureuse aventure koweïtienne
Revenue de sa malheureuse aventure koweitienne, le jeudi 13 juillet 2017, la handballeuse ivoirienne, Mariam Bamba, a raconté dans les moindres détails le calvaire vécu.
La gardienne d’Elite handball, Mariam Bamba, a retrouvé la Côte d’Ivoire, son pays natal, le jeudi 13 juillet 2017, après 7 mois de calvaire au Koweït. Elle profite actuellement de sa liberté retrouvée.
En attendant de reprendre le chemin de l’entrainement, elle s’est confiée à l’hebdomadaire « Allo Police » parue le lundi 17 juillet 2017. Dans cet entretien avec le confrère, elle a raconté dans les moindres détails sa malheureuse aventure au Koweït. « Quand je suis arrivée au Koweït, mon calvaire a commencé avec d’autres Ivoiriennes, mon calvaire a commencé dès la première semaine. Madame (sa patronne : ndlr) qui ne parle que l’arabe ne m’a pas facilité la vie. Mes tâches étaient le ménage, la lessive, la cuisine et l’entretien de la maison d’une famille nombreuse. Pour m’apprendre le nom d’un ingrédient ou d’une chose, elle me tire par ma robe ou me bat. Mais je suis restée digne et polie. Deux des fils de ma patronne étaient gentils avec moi. Ce sont eux qui m’apprenaient l’anglais et l’arabe quand leurs parents étaient absents », a confié Mariam Bamba.
Traitée comme une esclave
Tout ce travail pour combien ? « Après un mois de travail, moi qui devait être payée à 140 000 francs cfa (70 dinars koweitiens), ma patronne me donnait l’argent et le reprenait. En faisant croire qu’elle allait le garder pour moi. La réalité était qu’elle ne voulait pas me payer. J’ai passé ainsi 6 mois sans salaire. Et j’ai décidé de partir. La loi là-bas le dit », a indiqué la gardienne d’Elite handball avant de raconter comment sa patronne l’a blessé au visage avec un talon aiguille : « Je lavais la douche. Quand la porte de la douche est fermée tu n’entends aucun bruit venant du dehors. Or madame m’appelait pour l’aider. Comme je n’ai rien entendu, elle est venue me taper dessus dans la douche. Avant de me lapider avec un talon aiguille qui m’a déchiré le visage. La tension était déjà pourrie dans la maison, j’ai décidé de fuguer ».
« Mon patron m’a proposé une forte somme pour coucher avec moi »
Quelles étaient les relations de l’Ivoirienne avec son patron ? « Mon patron qui est un haut gradé de l’armée m’a proposé une forte somme pour coucher avec moi, mais je l’ai pris par les sentiments. Je lui ai dit qu’il est un père pour moi et que ses enfants étaient mes frères et sœurs. Il ne m’a pas violée. Il m’a plutôt dit que j’étais une fille de bonne famille ».
« Un des fils du patron me détestait comme pas possible, mais a abusé de moi »
Et les fils de son patron ? « Il y en a un qui me détestait comme pas possible. Estimant que je suis sale, il ne mangeait jamais de ma nourriture. Quand nos chemins se croisaient, il se bouchait le nez. Mais un jour, toute la maisonnée est partie en voyage et c’est lui qui me surveillait. Ce soir-là, je n’ai pas voulu dormir dans ma chambre dont la clé de la porte est dehors par la volonté de madame. Je dormais dans un magasin. C’est au salon que je dormais quand il est venu tomber sur moi et a abusé de moi. J’ai beau lutter, il a pris le dessus… », soupire Mariam Bamba. Qui dit en avoir parlé à ses patrons, lorsqu’ils sont revenus de voyage. « Mais c’est son père seul qui a cru en ce que j’ai dit. Il m’a dit de me méfier de son fils. Sinon, si je tombe enceinte, je serai lapidée à mort. Car une servante qui tombe enceinte au Koweït est considérée comme une prostituée. Or, la prostitution est sanctionnée par la lapidation publique à mort », a révélé la gardienne, avant d’ajouter : « Après son acte, il a changé de comportement envers moi. Désormais, il mangeait ce que je préparais. Il ne m’a plus approchée pour abuser de moi ».
La témérité de Mariam Bamba a fini par payer
Après ce traumatisme, la malheureuse aventurière a échafaudé un plan pour se tailler dans la nature. « J’ai laissé la maisonnée dormir et je suis partie vers 4h du matin. Ma chance est que j’ai une voisine togolaise servante. L’immeuble de ses patrons est collé au nôtre. Je suis passée par la dalle et j’ai pris mon courage à deux mains pour sauter sur l’autre immeuble. Si je tombais, je pouvais mourir. Mais Dieu merci, ça s’est bien passé. Elle a ouvert leur portail et je suis sortie », poursuit la malheureuse qui a indiqué que ses bourreaux lui ont finalement acheté le billet d’avion pour rejoindre sa terre natale : « Ce ne sont ni mes parents, ni les autorités ivoiriennes. Ce sont mes bourreaux ».
Toutes ces souffrances morales et physiques endurées durant ces 7 mois ont fini par forger Mariam Bamba. « J’ai souffert, mais j’ai gagné en maturité. Désormais, je suis mûre pour affronter les épreuves de la vie », a dit la sportive qui compte d’ailleurs reprendre le chemin de l’entrainement : « Je vais reprendre la pratique du handball qui reste ma passion. Je vais aussi chercher à travailler comme caissière si une société me recrute ».
Adolphe Angoua