Avant la prononciation du fameux verdict par le Président Henry Grégoire Diop, les candidatures les plus attendues en plus de celle de l’actuel locataire du Palais de la République, le Président Macky Sall, étaient, dans le désordre et parmi les plus en vue, celles de Khalifa Sall, Idrissa Seck, Karim Wade, Pape Diop, Abdoulaye Baldé, El Hadj Malick Gakou, Ibrahima Sall, etc.
LA DYNASTIE DES SALL
Des esprits trop futuristes se sont permis de faire des projections dans l’avenir électoral du Sénégal pour dire qu’après le règne d’un SENGHOR pendant 21 ans, d’un DIOUF durant 19 ans, d’un WADE pendant 12 ans, le Sénégal est parti pour rester 30 ans sous les SALL : dix ans pour Macky Sall dont trois déjà consommés, suivis de dix ans pour Khalifa Sall et complétés en fin par le très peu connu mais très probable Ibrahima Sall, jeune ministre du Plan sous la dernière magistrature de Diouf.
Selon les auteurs de cette thèse, Macky garde toutes ses chances d’être réélu en 2017 puisqu’il est inimaginable qu’un président perde dans ce Sénégal, les élections après seulement un premier mandat et avec tous les moyens à sa disposition : matériels, humains, financiers et surtout le capital sympathie et espérance qui l’a élu en 2012. Il faut au minimum dix ans pour que le mythe de tous ces facteurs ne résiste plus à la volonté populaire et s’écroule comme ce fut le cas lors des deux alternances.
Quand à Khalifa Sall, il n’y a que ces facteurs qui pourraient lui ôter ce privilège de monter sur la plus haute marche de la République. Présent sur la scène politique depuis près de trente ans, il a participé à l’ère de la gouvernance Diouf jusqu’à sa déchéance en réussissant la prouesse d’en sortir indemne. Il a réussi à déboulonner le puissant maire PDS Pape Diop soutenu par le Président Wade au milieu de sa forme. Il a littéralement battu Mme Mimi Touré alors Premier ministre du Sénégal bien coachée par un Macky Sall tombeur du phénoménal Wade. Un tel challenger peut défier n’importe quel champion.
Ibrahima Sall, président du parti demain l’Afrique a été bien inspiré de choisir un tel sigle. S’il a la patience d’un Mitterrand, il sera un De Gaulle version Sénégal, puisqu’il réunit en lui, la culture de Senghor, la diplomatie de Diouf, le génie de Wade et le bonus de la spiritualité qui manque à ses devanciers.
REBELLOTTE, LA CREI CASSE LA DYNASTIE
Hélas, le verdict de la CREI jette le pavé dans la marre et bouleverse ces tendances. Le candidat du PDS Karim Wade sous les verrous pendant les élections impactera négativement sur les chances de son ‘bourreau’. L’expérience a montré que le cœur des Sénégalais bascule le plus souvent vers les candidats non pas parce qu’ils sont les meilleurs mais parce qu’ils ont subi à leurs yeux des injustices. C’était le cas de Moustapha Niasse et de Djibo Ka éjectés du parti socialiste avant l’an 2000, d’Idrissa Seck devenu maire et seconde personnalité du pays après sa diabolisation et son emprisonnement en 2005 mais surtout de l’actuel Président Macky Sall, poussé en 2009 sans retenue vers la sortie par des partenaires devenus adversaires politiques.
En s’acharnant sur la personne de cet ancien Premier ministre, ancien Président de l’Assemblée nationale pourtant à l’époque sans ambition présidentielle mais redouté et gênant, ses antagonistes ne pouvaient imaginer qu’ils étaient en train de le positionner sur la piste du meilleur raccourci pour accéder au pouvoir. Aujourd’hui, on a l’impression que c’est ce syndrome des opprimés plébiscités qui s’extirpe de Macky pour s’engouffrer vers Karim en tenue de victime d’un règlement de compte et non d’une reddition des comptes.
Depuis le Prophète Youssoufa d’après le Coran dit Joseph selon la Bible, jusqu’à Nelson Mandela, que de personnalités ont été purifiées par les prisons pour arpenter les marches de la royauté ou de la république!
Mais Karim Meissa ne peut jouir de ces faveurs que s’il bénéficie de la grâce présidentielle que nul autre que Macky Sall ne peut lui délivrer. Mais ce dernier va-t-il prendre le risque de le sortir de prison pour lui céder son fauteuil ?
Cependant, s’il le garde dans les liens de la détention, il court le grand risque de voir s’évaporer le capital estime de la population qui l’a élu parce qu’opprimé et qui n’hésiterait pas à le sanctionner face à d’autres prétendants aux préjugés favorables. Ce risque serait aussi grand devant un Khalifa Sall candidat du Parti socialiste ou allié à Idrissa Seck (peu importe le leader), que devant la coalition des libéraux réunis autour de Pape Diop, Idrissa Seck ou un autre candidat du PDS au rang desquels pourraient s’ajouter d’autres présidentiables frustrés ou pas.
Libérer Karim l’installerait d’office dans la première loge des candidats de l’opposition mais libèrerait Macky du péché des leaders sanguinaires et froids qui doivent leur règne et leur déchéance à l’emprisonnement de leurs adversaires.
En clair, Karim sous les verrous propulse les autres prétendants et adversaires de Macky qui bénéficieraient de l’éclatement de Benno justifié et renforcé par l’ambition présidentielle des socialistes, la volonté annoncée de retrouvaille de la grande gauche non moins prétendante et la fin de l’hibernation de tous ces partis, organes de presse et souteneurs de l’actuel régime qui ont participé à sa victoire en 2012.
Le seul frein à ce scénario est la libération anticipée de Wade fils, qui éclipserait de fait toute autre candidature de l’opposition.
C’est pourquoi les saltigués blancs sont convaincus que le Président Macky ne garde intactes ses chances d’être réélu qu’en accordant aujourd’hui ou demain la grâce présidentielle à Karim adulé mais victime de son sérieux handicape de nos langues nationales.
Cheikh Bamba DIOUM
bambadioum@gmail.com
LA DYNASTIE DES SALL
Des esprits trop futuristes se sont permis de faire des projections dans l’avenir électoral du Sénégal pour dire qu’après le règne d’un SENGHOR pendant 21 ans, d’un DIOUF durant 19 ans, d’un WADE pendant 12 ans, le Sénégal est parti pour rester 30 ans sous les SALL : dix ans pour Macky Sall dont trois déjà consommés, suivis de dix ans pour Khalifa Sall et complétés en fin par le très peu connu mais très probable Ibrahima Sall, jeune ministre du Plan sous la dernière magistrature de Diouf.
Selon les auteurs de cette thèse, Macky garde toutes ses chances d’être réélu en 2017 puisqu’il est inimaginable qu’un président perde dans ce Sénégal, les élections après seulement un premier mandat et avec tous les moyens à sa disposition : matériels, humains, financiers et surtout le capital sympathie et espérance qui l’a élu en 2012. Il faut au minimum dix ans pour que le mythe de tous ces facteurs ne résiste plus à la volonté populaire et s’écroule comme ce fut le cas lors des deux alternances.
Quand à Khalifa Sall, il n’y a que ces facteurs qui pourraient lui ôter ce privilège de monter sur la plus haute marche de la République. Présent sur la scène politique depuis près de trente ans, il a participé à l’ère de la gouvernance Diouf jusqu’à sa déchéance en réussissant la prouesse d’en sortir indemne. Il a réussi à déboulonner le puissant maire PDS Pape Diop soutenu par le Président Wade au milieu de sa forme. Il a littéralement battu Mme Mimi Touré alors Premier ministre du Sénégal bien coachée par un Macky Sall tombeur du phénoménal Wade. Un tel challenger peut défier n’importe quel champion.
Ibrahima Sall, président du parti demain l’Afrique a été bien inspiré de choisir un tel sigle. S’il a la patience d’un Mitterrand, il sera un De Gaulle version Sénégal, puisqu’il réunit en lui, la culture de Senghor, la diplomatie de Diouf, le génie de Wade et le bonus de la spiritualité qui manque à ses devanciers.
REBELLOTTE, LA CREI CASSE LA DYNASTIE
Hélas, le verdict de la CREI jette le pavé dans la marre et bouleverse ces tendances. Le candidat du PDS Karim Wade sous les verrous pendant les élections impactera négativement sur les chances de son ‘bourreau’. L’expérience a montré que le cœur des Sénégalais bascule le plus souvent vers les candidats non pas parce qu’ils sont les meilleurs mais parce qu’ils ont subi à leurs yeux des injustices. C’était le cas de Moustapha Niasse et de Djibo Ka éjectés du parti socialiste avant l’an 2000, d’Idrissa Seck devenu maire et seconde personnalité du pays après sa diabolisation et son emprisonnement en 2005 mais surtout de l’actuel Président Macky Sall, poussé en 2009 sans retenue vers la sortie par des partenaires devenus adversaires politiques.
En s’acharnant sur la personne de cet ancien Premier ministre, ancien Président de l’Assemblée nationale pourtant à l’époque sans ambition présidentielle mais redouté et gênant, ses antagonistes ne pouvaient imaginer qu’ils étaient en train de le positionner sur la piste du meilleur raccourci pour accéder au pouvoir. Aujourd’hui, on a l’impression que c’est ce syndrome des opprimés plébiscités qui s’extirpe de Macky pour s’engouffrer vers Karim en tenue de victime d’un règlement de compte et non d’une reddition des comptes.
Depuis le Prophète Youssoufa d’après le Coran dit Joseph selon la Bible, jusqu’à Nelson Mandela, que de personnalités ont été purifiées par les prisons pour arpenter les marches de la royauté ou de la république!
Mais Karim Meissa ne peut jouir de ces faveurs que s’il bénéficie de la grâce présidentielle que nul autre que Macky Sall ne peut lui délivrer. Mais ce dernier va-t-il prendre le risque de le sortir de prison pour lui céder son fauteuil ?
Cependant, s’il le garde dans les liens de la détention, il court le grand risque de voir s’évaporer le capital estime de la population qui l’a élu parce qu’opprimé et qui n’hésiterait pas à le sanctionner face à d’autres prétendants aux préjugés favorables. Ce risque serait aussi grand devant un Khalifa Sall candidat du Parti socialiste ou allié à Idrissa Seck (peu importe le leader), que devant la coalition des libéraux réunis autour de Pape Diop, Idrissa Seck ou un autre candidat du PDS au rang desquels pourraient s’ajouter d’autres présidentiables frustrés ou pas.
Libérer Karim l’installerait d’office dans la première loge des candidats de l’opposition mais libèrerait Macky du péché des leaders sanguinaires et froids qui doivent leur règne et leur déchéance à l’emprisonnement de leurs adversaires.
En clair, Karim sous les verrous propulse les autres prétendants et adversaires de Macky qui bénéficieraient de l’éclatement de Benno justifié et renforcé par l’ambition présidentielle des socialistes, la volonté annoncée de retrouvaille de la grande gauche non moins prétendante et la fin de l’hibernation de tous ces partis, organes de presse et souteneurs de l’actuel régime qui ont participé à sa victoire en 2012.
Le seul frein à ce scénario est la libération anticipée de Wade fils, qui éclipserait de fait toute autre candidature de l’opposition.
C’est pourquoi les saltigués blancs sont convaincus que le Président Macky ne garde intactes ses chances d’être réélu qu’en accordant aujourd’hui ou demain la grâce présidentielle à Karim adulé mais victime de son sérieux handicape de nos langues nationales.
Cheikh Bamba DIOUM
bambadioum@gmail.com