Accusé d’avoir violé la fille de sa voyante : Ousmane Samb risque deux ans d’emprisonnement ferme
Jugé ce mardi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour viol sur mineure de 16 ans, Ousmane Samb risque cinq ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme. Il sera édifié sur son sort le 2 août prochain.
Né en 1991 et domicilié à Rufisque, Ousmane Samb aurait abusé sexuellement de l’adolescente N.C.D, fille d’une voyante dans la nuit du 22 juin dernier. Il résulte des déclarations de celle-ci, âgée de 16 ans que le mis en cause l’avait trouvé ce soir-là, à quelques encablures de chez elle, avant de lui demander de venir récupérer une commission de son père. Ce dernier, pêcheur de son état, était parti en mer.
Loin de se douter que son bourreau lui avait tendu un piège, elle l’a suivi. Arrivés dans une ruelle sombre, il lui a administré à sa grande surprise un coup de poing avant de la propulser par terre. « Là, il a ôté mon bas et mon slip. N’ayant pas réussi à me pénétrer, il a frotté son sexe sur le mien jusqu’à éjaculation. Sa libido satisfaite, il m’a remis 200 francs et un mouchoir pour que je nettoie mes parties intimes.
Avant de partir, il m’a menacé de me tuer si toutefois, je le dénonçais à mes parents. Ce n’est que le surlendemain que j’ai pris mon courage à deux mains pour le dire à ma mère sur son insistance. Parce que, je n’arrivais pas à marcher correctement », a expliqué la jeune fille.
Interrogé par le juge, Ousmane Samb tiré à quatre épingles dans son boubou traditionnel blanc s’inscrit en faux contre les déclarations de sa présumée victime. « C’est une histoire montée de toutes pièces par son père qui avait gardé une haine contre moi. Parce qu’on a eu à se bagarrer dans le passé. Malgré cela, je me rendais chez lui pour des séances de voyance auprès de sa femme. Je n’ai jamais eu à m’intéresser à leur fille qui a grandi sous mes yeux. Au contraire, je faisais tout pour elle. J’ai eu même à leur acheter un mouton de Tabaski », s’est-il dédouané, suscitant l’ire du civilement responsable de sa victime.
« Il ment ! C’est un grand violeur », a lancé M.Diagne, qui a bondi de son siège avant qu’il ne soit expulsé de la salle d’audience.
La dame Mintou Kane, mère de la victime a, quant à elle, déclaré : « C’est à 22 h que j’avais trouvé ma fille dans sa chambre en train de pleurer. Inquiéte, je lui ai demandé de quoi elle souffrait. Mais, elle a refusé de me parler. Ce n’est que le surlendemain, dimanche qu’elle a lâché le morceau, lorsque je la pressais de questions.
Le lundi suivant, je me suis rendue à l’hôpital avec elle, pour en avoir le cœur net, avant de déposer une plainte. En ce qui me concerne, je n’ai jamais eu connaissance d’un antécédent entre mon mari et le prévenu. Ce dernier, venait souvent à la maison pour solliciter mes services en tant que voyante. D’ailleurs, le dimanche même, jour précédent les faits, il est passé à la maison vers 10 h ».
Le conseil de la partie civile a par ailleurs, réclamé 2 millions de francs Cfa à titre de dommages et intérêts.
Convaincu de la culpabilité du prévenu, le représentant du Ministère public a requis cinq ans d’emprisonnement, dont deux ans contre lui.
Selon lui, même si l’homme de l’art a relevé une absence de rupture d’hymen, le viol est constant. Etant donné que le prévenu a eu à introduire son sexe sur celui de sa victime sous le coup de la contrainte. En outre, relève-t-il, les enquêteurs ont eu à retrouver son sperme sur le slip de l’adolescente.
Prenant son contre-pied, la défense a plaidé le renvoi à des fins de la poursuite sans peine ni dépens. Pour Me Mbaye Sène, il n’y a aucune once de preuve dans le dossier qui permet de retenir la culpabilité de son client. Sur l’âge de minorité de la victime, il a aussi demandé au tribunal de l’écarter. Dans la mesure où elle n’a pas été déclarée à sa naissance.
Au terme de sa plaidoirie, le juge a fixé son délibéré au 2 août prochain.
Kady FATY Leral