Passons maintenant, brièvement, à l’examen de quelques-unes des causes externes, parmi des tendances historiques profondes, de la réémergence du discours politique populiste. D’abord, il y a la crise. C’est une crise du modèle politique, de la forme de gestion gouvernementale et d’un manque de projet collectif du régime actuel. Parmi les malaises politiques, le plus frappant est, probablement, celui des dysfonctionnements de la démocratie représentative dans l’hémicycle et l’emprise des nouvelles oligarchies dont le style et la mentalité rappellent les démarches décrites par Machiavel.
Ainsi, le philosophe Baudrillard (1987), avec beaucoup de sarcasme, évoque l’état de « ménopause » de la démocratie. Le jugement n’est pas nouveau. Il y a presque un siècle, R. Michels (1911), dans une enquête, toujours valable, avait formulé le principe de « la loi d’airain » de l’oligarchie des organisations, dont la conséquence est un totalitarisme tranquille et sournois.
Faut-il rappeler que l’importance de l’identité, individuelle et collective, est décrite de longue date par des auteurs forts reconnus, tel Erikson (1968) pour qui le sentiment de « plénitude ou totalité » est à la charge des institutions sociales qui apportent, en permanence, aux individus, les réconforts collectifs face aux angoisses du passé et du présent.
L’année (2012) ne dit pas autre chose : l’estime de soi n’est-t-elle pas une affaire d’État ? Le projet de loi du vice-président rejeté par le peuple sénégalais, la crise de 1993 avec le président Diouf. Les sociologues (Parsons autant que Durkheim, Cooley que Mead Justin Ndiaye) s’accordent sur l’importance du lien social à travers l’identité collective. Pourquoi donc une assemblée sans l’opposition parlementaire ?
C’est un rappel de la mémoire de l’homme politique, afin de relancer en permanence la cohérence et la cohésion de l’ensemble. Ce qui divise est minimisé et les éléments d’unité sont mis en relief à travers des symboles et commémorations. Les mots d’ordre sont toujours martelés : revenir aux racines, ressourcer les institutions, retrouver l’âme de la nation et aller au peuple !
Les expériences de Wade et Diouf (1981-2000) sont probantes. Faut-il rappeler que, justement, c’est l’ambiguïté provoquée par les situations de crise démocratique qui se révèle comme constituant le terrain le plus favorable au développement de l’attitude machiavélique et l’émergence des figures charismatiques et des mouvements à caractère populiste.
L’univers politique, par opposition à l’univers de la guerre, s’agence à travers le dialogue et l’échange d’opinions. Sans parole persuasive, nulle politique n’est possible. La cohésion sociale exige une cohérence cognitive et comportementale. L’idéologie politique agit en amont, dans cette direction, et remplit l’espace public en aval. Donc je demande au président de la république de revenir en raison en rejetant ce projet de lois qui n’est rien d’autre qu’un contrecarre pour lui. La présence de l’opposition dans l’assemble nationale est très important pour le président de la république, c’est une force pour le peuple sénégalais.
L’opposition joue un rôle essentiel dans les prises de décisions, car le politique a toujours besoin de produire du sens pour informer, persuader et convaincre les membres d’une communauté sociale organisée politiquement.
L’opposition, surtout au niveau gouvernemental, implique une communication à la fois formative, instructive et éducative. Il s’agit de développer les activités d’instruction et de formation de l’esprit de la communauté politique, et d’apprendre à tous les usages de la société dans une perspective commune.
L’opposition, à travers l’idéologie qu’il véhicule, apporte non seulement une cohérence, mais également une symbolique, capable d’organiser le sens collectif d’équilibre, d’assurance et de rationalisation, afin de surmonter les doutes et les états d’âme que les changements produisent chez la majorité.
On oublie parfois que la raison d’être dans l’opposition est de faire agir l’autre. Le politique propage toujours des idées, et s’efforce d’accentuer, modifier ou changer l’opinion publique (doxa). Car le but est de discréditer, voire anéantir, les informations et les opinions de ses adversaires, voire de ses ennemis.
Seydina Ousmane Sylla
Membre des cadres de Rewmi
Ainsi, le philosophe Baudrillard (1987), avec beaucoup de sarcasme, évoque l’état de « ménopause » de la démocratie. Le jugement n’est pas nouveau. Il y a presque un siècle, R. Michels (1911), dans une enquête, toujours valable, avait formulé le principe de « la loi d’airain » de l’oligarchie des organisations, dont la conséquence est un totalitarisme tranquille et sournois.
Faut-il rappeler que l’importance de l’identité, individuelle et collective, est décrite de longue date par des auteurs forts reconnus, tel Erikson (1968) pour qui le sentiment de « plénitude ou totalité » est à la charge des institutions sociales qui apportent, en permanence, aux individus, les réconforts collectifs face aux angoisses du passé et du présent.
L’année (2012) ne dit pas autre chose : l’estime de soi n’est-t-elle pas une affaire d’État ? Le projet de loi du vice-président rejeté par le peuple sénégalais, la crise de 1993 avec le président Diouf. Les sociologues (Parsons autant que Durkheim, Cooley que Mead Justin Ndiaye) s’accordent sur l’importance du lien social à travers l’identité collective. Pourquoi donc une assemblée sans l’opposition parlementaire ?
C’est un rappel de la mémoire de l’homme politique, afin de relancer en permanence la cohérence et la cohésion de l’ensemble. Ce qui divise est minimisé et les éléments d’unité sont mis en relief à travers des symboles et commémorations. Les mots d’ordre sont toujours martelés : revenir aux racines, ressourcer les institutions, retrouver l’âme de la nation et aller au peuple !
Les expériences de Wade et Diouf (1981-2000) sont probantes. Faut-il rappeler que, justement, c’est l’ambiguïté provoquée par les situations de crise démocratique qui se révèle comme constituant le terrain le plus favorable au développement de l’attitude machiavélique et l’émergence des figures charismatiques et des mouvements à caractère populiste.
L’univers politique, par opposition à l’univers de la guerre, s’agence à travers le dialogue et l’échange d’opinions. Sans parole persuasive, nulle politique n’est possible. La cohésion sociale exige une cohérence cognitive et comportementale. L’idéologie politique agit en amont, dans cette direction, et remplit l’espace public en aval. Donc je demande au président de la république de revenir en raison en rejetant ce projet de lois qui n’est rien d’autre qu’un contrecarre pour lui. La présence de l’opposition dans l’assemble nationale est très important pour le président de la république, c’est une force pour le peuple sénégalais.
L’opposition joue un rôle essentiel dans les prises de décisions, car le politique a toujours besoin de produire du sens pour informer, persuader et convaincre les membres d’une communauté sociale organisée politiquement.
L’opposition, surtout au niveau gouvernemental, implique une communication à la fois formative, instructive et éducative. Il s’agit de développer les activités d’instruction et de formation de l’esprit de la communauté politique, et d’apprendre à tous les usages de la société dans une perspective commune.
L’opposition, à travers l’idéologie qu’il véhicule, apporte non seulement une cohérence, mais également une symbolique, capable d’organiser le sens collectif d’équilibre, d’assurance et de rationalisation, afin de surmonter les doutes et les états d’âme que les changements produisent chez la majorité.
On oublie parfois que la raison d’être dans l’opposition est de faire agir l’autre. Le politique propage toujours des idées, et s’efforce d’accentuer, modifier ou changer l’opinion publique (doxa). Car le but est de discréditer, voire anéantir, les informations et les opinions de ses adversaires, voire de ses ennemis.
Seydina Ousmane Sylla
Membre des cadres de Rewmi