Depuis sa création en 2013 par le gouvernement du Sénégal, l’on se demande quel est l’impact réel de la bourse de sécurité familiale dans le champ de la réduction des inégalités sociales.
Le programme de bourse de sécurité familiale (O bolsa famÃlia, en portugais) créé en 2003, est l’une des grandes marques de politiques sociales du président Luiz Inácio Lula Da Silva (O Lula, O filho do Brasil, O presidente Lula, comme l’appellent affectueusement les brésiliens). Il sied de rappeler que l’objectif du programme « O bolsa famÃlia » était de réduire les inégalités sociales au Brésil.
Reconnu comme un programme d'investissement en capital humain par l'Organisation des Nations Unis (ONU), certains pays en développement à l’instar du Sénégal, le Nigéria, le Ghana l’Afrique du Sud et d'autres pays africains ont dû envoyé leurs experts au Brésil dans le but de s'enquérir des mécanismes de « O bolsa famÃlia » pour sans doute se l'appliquer.
Au Brésil, « O bolsa famÃlia » était un programme de redistribution de revenus mensuels per capita par le gouvernement fédéral brésilien aux familles pauvres, plus précisément les femmes enceintes, les enfants et les adolescents (jusqu’à 17 ans). La garantie des allocations résulte des dispositions législatives affirmant ainsi son fondement juridique.
L’administration Lula a décentralisé le processus d'inscription des ayants-droit au niveau des municipalités, en s’appuyant sur ceux qui sont en prise directe avec les problèmes des bénéficiaires, à savoir : les directeurs d’écoles, les enseignants, les personnels de santé et les élus locaux. Ainsi, les familles doivent obligatoirement inscrire et maintenir leurs enfants à l’école, tout en respectant les cycles de consultations et de vaccinations pour les enfants comme pour les femmes enceintes. L’évaluation et les réinscriptions s’effectuent en bisannuelle.
Une démarche qui incite les couches pauvres à l’éducation et à l’accès aux services de santé primaire et reproductive. En cette période lumière, les « Lulistes » s’enorgueillissaient en disant « de uma pedra, matando cobras », (tuer des serpents en un seul jet de pierre). Cela explique l’importance colossale du programme dans le circuit économique et social. D’une part, dans le volet promotion des couches démunies par l’inclusion scolaire, la scolarisation, le surpassement et l’ascension sociale, et d’autre part, dans la lutte contre la malnutrition, la sous-nutrition, la morbidité et la mortalité maternelle et infantile. Il ne s’agissait pas de créer des assistés permanents de l’Etat mais de protéger les plus pauvres et les promouvoir à la classe moyenne.
Entre 2004 et 2014, 75% de pauvres sont sortis du seuil de pauvreté (Fundação gétulio vargas, institut de recherches en économie, Rio de Janeiro). Il y a eu sans doute des résultats réels sur la qualité de vie des personnes. Selon la banque mondiale, grâce au programme « O bolsa famÃlia », il y a eu une réduction significative de l’exploration et le travail infantile ainsi que la prostitution des mineures.
En particulier, les politiques sociales doivent promouvoir la participation des différents acteurs ainsi que les bénéficiaires afin d’assurer l’inclusivité, la transparence et la responsabilité institutionnelle. Ces politiques publiques nécessitent également le concours de nombreuses compétences afin de pallier les dysfonctionnements inhérents.
Lancé au Sénégal depuis 2013, la mise en œuvre effective du programme bourse de sécurité familiale présente plusieurs dysfonctionnements allant d’ordre politique, économique et juridique. En effet, l’exclusion de certains citoyens à faible pouvoir d’achat, le versement de la modique somme de 25.000 FCFA/trimestriellement par famille illustrent des failles critiques dans un pays où le pouvoir d’achat des ménages reste un épineux problème.
La bourse de sécurité familiale comme la croissance économique chantée au Sénégal, créent plus de distorsions qu’elles ne réduisent les inégalités. L’objectif de promouvoir le succès des plus démunis à la classe moyenne suppose d’être capable à mener une politique désintéressée et non électoraliste.
Par ailleurs, les politiques ciblées de gratuité de soins doivent disparaitre au profit d’un régime général de la sécurité sociale plus accessible et étendue à l’ensemble des personnes précaires. Les décideurs doivent œuvrer pour garantir l’égalité d’accès de tous à la santé, au respect des principes constitutionnels (art. 8, alinéa 11, art. 17 de la constitution du Sénégal). Gérard Chambas, (CERDI) disait : la solidarité, si elle n’est pas inclusive, elle est inutile.
En amont, il faudra redresser la fiscalité et renégocier tous les contrats léonins pour pouvoir soutenir le fardeau financier de nos politiques sociales. Cette attente appelle de l’Etat une attitude volontariste au bénéfice du développement économique.
Les évidences scientifiques sur la redistribution depuis des décennies livrent un diagnostic favorable à l’économie. Le constat est fondé sur le fait que lorsque les revenus d’un individu augmentent au niveau microéconomique et que ceux d’autres individus le font aussi, cette augmentation se manifeste au niveau macroéconomique. Les individus pouvant satisfaire leurs besoins fondamentaux. Aussi, le niveau de pauvreté se réduit et l’économie se développe à partir de l’effet spirale des activités économiques initiées par la consommation (Bardhan et Udry, 1999). En outre, la redistribution est captée par la TVA sous l’aspect de la consommation des ménages.
Au Sénégal, le programme de bourse de sécurité familiale est discriminant. Il en résulte des mesures qui ne répondent pas aux causes de dysfonctionnements identifiés, laissant la situation continuer à se dégrader. A titre d’exemple, les plus pauvres sont contraints à renoncer à des soins souhaités par manque de disponibilités financières. Ces populations démunies pour lesquelles le souci de leurs santés s’estompe derrière d’autres priorités liées à la survie au quotidien, sont toujours dans l’angoisse de la vulnérabilité à dimensions multiples. Cela constitue le mal discret qui ronge silencieusement notre société.
Reste à savoir l’impact réel du programme de bourse de sécurité familiale sur les inégalités sociales croisées et croissantes existant au Sénégal, à 20 mois de la fin définitive de l’ère Macky Sall.
Arouna Sadio, Mouvement National des Cadres Patriotes-MONCAP Pastef France - La page
Le programme de bourse de sécurité familiale (O bolsa famÃlia, en portugais) créé en 2003, est l’une des grandes marques de politiques sociales du président Luiz Inácio Lula Da Silva (O Lula, O filho do Brasil, O presidente Lula, comme l’appellent affectueusement les brésiliens). Il sied de rappeler que l’objectif du programme « O bolsa famÃlia » était de réduire les inégalités sociales au Brésil.
Reconnu comme un programme d'investissement en capital humain par l'Organisation des Nations Unis (ONU), certains pays en développement à l’instar du Sénégal, le Nigéria, le Ghana l’Afrique du Sud et d'autres pays africains ont dû envoyé leurs experts au Brésil dans le but de s'enquérir des mécanismes de « O bolsa famÃlia » pour sans doute se l'appliquer.
Au Brésil, « O bolsa famÃlia » était un programme de redistribution de revenus mensuels per capita par le gouvernement fédéral brésilien aux familles pauvres, plus précisément les femmes enceintes, les enfants et les adolescents (jusqu’à 17 ans). La garantie des allocations résulte des dispositions législatives affirmant ainsi son fondement juridique.
L’administration Lula a décentralisé le processus d'inscription des ayants-droit au niveau des municipalités, en s’appuyant sur ceux qui sont en prise directe avec les problèmes des bénéficiaires, à savoir : les directeurs d’écoles, les enseignants, les personnels de santé et les élus locaux. Ainsi, les familles doivent obligatoirement inscrire et maintenir leurs enfants à l’école, tout en respectant les cycles de consultations et de vaccinations pour les enfants comme pour les femmes enceintes. L’évaluation et les réinscriptions s’effectuent en bisannuelle.
Une démarche qui incite les couches pauvres à l’éducation et à l’accès aux services de santé primaire et reproductive. En cette période lumière, les « Lulistes » s’enorgueillissaient en disant « de uma pedra, matando cobras », (tuer des serpents en un seul jet de pierre). Cela explique l’importance colossale du programme dans le circuit économique et social. D’une part, dans le volet promotion des couches démunies par l’inclusion scolaire, la scolarisation, le surpassement et l’ascension sociale, et d’autre part, dans la lutte contre la malnutrition, la sous-nutrition, la morbidité et la mortalité maternelle et infantile. Il ne s’agissait pas de créer des assistés permanents de l’Etat mais de protéger les plus pauvres et les promouvoir à la classe moyenne.
Entre 2004 et 2014, 75% de pauvres sont sortis du seuil de pauvreté (Fundação gétulio vargas, institut de recherches en économie, Rio de Janeiro). Il y a eu sans doute des résultats réels sur la qualité de vie des personnes. Selon la banque mondiale, grâce au programme « O bolsa famÃlia », il y a eu une réduction significative de l’exploration et le travail infantile ainsi que la prostitution des mineures.
En particulier, les politiques sociales doivent promouvoir la participation des différents acteurs ainsi que les bénéficiaires afin d’assurer l’inclusivité, la transparence et la responsabilité institutionnelle. Ces politiques publiques nécessitent également le concours de nombreuses compétences afin de pallier les dysfonctionnements inhérents.
Lancé au Sénégal depuis 2013, la mise en œuvre effective du programme bourse de sécurité familiale présente plusieurs dysfonctionnements allant d’ordre politique, économique et juridique. En effet, l’exclusion de certains citoyens à faible pouvoir d’achat, le versement de la modique somme de 25.000 FCFA/trimestriellement par famille illustrent des failles critiques dans un pays où le pouvoir d’achat des ménages reste un épineux problème.
La bourse de sécurité familiale comme la croissance économique chantée au Sénégal, créent plus de distorsions qu’elles ne réduisent les inégalités. L’objectif de promouvoir le succès des plus démunis à la classe moyenne suppose d’être capable à mener une politique désintéressée et non électoraliste.
Par ailleurs, les politiques ciblées de gratuité de soins doivent disparaitre au profit d’un régime général de la sécurité sociale plus accessible et étendue à l’ensemble des personnes précaires. Les décideurs doivent œuvrer pour garantir l’égalité d’accès de tous à la santé, au respect des principes constitutionnels (art. 8, alinéa 11, art. 17 de la constitution du Sénégal). Gérard Chambas, (CERDI) disait : la solidarité, si elle n’est pas inclusive, elle est inutile.
En amont, il faudra redresser la fiscalité et renégocier tous les contrats léonins pour pouvoir soutenir le fardeau financier de nos politiques sociales. Cette attente appelle de l’Etat une attitude volontariste au bénéfice du développement économique.
Les évidences scientifiques sur la redistribution depuis des décennies livrent un diagnostic favorable à l’économie. Le constat est fondé sur le fait que lorsque les revenus d’un individu augmentent au niveau microéconomique et que ceux d’autres individus le font aussi, cette augmentation se manifeste au niveau macroéconomique. Les individus pouvant satisfaire leurs besoins fondamentaux. Aussi, le niveau de pauvreté se réduit et l’économie se développe à partir de l’effet spirale des activités économiques initiées par la consommation (Bardhan et Udry, 1999). En outre, la redistribution est captée par la TVA sous l’aspect de la consommation des ménages.
Au Sénégal, le programme de bourse de sécurité familiale est discriminant. Il en résulte des mesures qui ne répondent pas aux causes de dysfonctionnements identifiés, laissant la situation continuer à se dégrader. A titre d’exemple, les plus pauvres sont contraints à renoncer à des soins souhaités par manque de disponibilités financières. Ces populations démunies pour lesquelles le souci de leurs santés s’estompe derrière d’autres priorités liées à la survie au quotidien, sont toujours dans l’angoisse de la vulnérabilité à dimensions multiples. Cela constitue le mal discret qui ronge silencieusement notre société.
Reste à savoir l’impact réel du programme de bourse de sécurité familiale sur les inégalités sociales croisées et croissantes existant au Sénégal, à 20 mois de la fin définitive de l’ère Macky Sall.
Arouna Sadio, Mouvement National des Cadres Patriotes-MONCAP Pastef France - La page