C'est connu. En stratégie de manipulation, la diversion est l'une des armes les plus usitées. Elle consiste à lâcher la proie pour l'ombre! À s'intéresser à l'accessoire au lieu de se focaliser sur le principal. À orienter les regards là où il ne faut pas regarder!
La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher l'opinion de s'intéresser aux choses essentielles. «Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle.» (Extrait de «Armes silencieuses pour guerres tranquilles»)
Dans ce qui est convenu d'appeler "la guerre des Cheikh", il nous faut rester sur l'essentiel. Et l'essentiel, c'est ne pas oublier que nous sommes en train de parler de marchés à milliards de francs CFA! Des dizaines de milliards de francs CFA d'ailleurs. Et il ne faut pas, et en aucun cas, que le besoin d'éclaircissements de l'opinion soit noyé dans le contre-feu allumé pour faire oublier que le problème essentiel ce sont "des marchés de gré à gré dont on sait qu'ils sont toujours la porte ouverte à toute forme de corruption".
D'ailleurs l’ex-DG de l'Onas l'a bien rappelé dans sa réponse au communiqué de la boîte qu'il a eu à diriger pour 3 mois: "Cheikh Tidiane Dièye ne répond pas à la question centrale : A-t-il oui ou non négocié 2 contrats d'Entente Directe avec DELTA et VICAS pour les envoyer à ONAS pour exécution? Le DG de ONAS, a-t-il été limogé pour avoir refusé de déférer à cette injonction"?
Si le ministre Cheikh Tidiane Dieye (auteur d'un ouvrage sur la corruption bureaucratique dont nous avons eu à assurer la promotion en tant que consultant) incarne la rupture tant prônée par les nouvelles autorités, il ne devrait pas se réfugier derrière un communiqué de l’ONAS pour ne pas apporter de réponses face aux accusations gravissimes du Dr Cheikh Dieng. En effet, dans le livre-programme de Diomaye Président intitulé «Le Projet pour un Sénégal souverain juste et prospère», le mot «transparence» est revenu plusieurs fois dans le texte comme un leitmotiv. Le Président Bassirou Diomaye s’est fait élire sur la base d’engagements dont celui relatif à la mise en place d’une «nouvelle politique de gestion de la performance visant à assurer la reddition de comptes» adossée notamment sur «le respect de la transparences, de l’éthique et des saines valeurs de gestion» (Livre-programme, page 44).
Dans ces conditions, l’exigence de «transparence» et celle de «rupture» promises aux sénégalais obligent le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, à intervenir en demandant au Procureur de la République près la Cour d’appel de Dakar de saisir le Procureur de la République financier du Pool judiciaire financier (PJF) pour le presser d’agir s’il ne s’est pas encore décidé à agir d’office conformément à la loi qui l’a institué. Si le PJF n’était pas encore opérationnel ni installé officiellement, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux devrait alors saisir, avec diligence, le Procureur de la République si celui-ci ne s’est pas encore autosaisi. Il ne doit pas laisser prospérer l’impression d’une justice à double vitesse qui commence à s'installer.
En effet, le Procureur de la République a fait récemment preuve d’une diligence remarquable et extraordinaire en s’autosaisissant sur la base de simples allégations diffusées sur les réseaux sociaux par une personne qui affirmait avoir eu à garder, pour le compte d’un ancien ministre du régime sortant, une mallette qui aurait contenu la rondelette et faramineuse somme d’un milliard de francs CFA. On ne pourrait pas attendre moins de lui eu égard à la gravité des faits liés à cette affaire qui toucherait à la corruption et à la concussion dans la gestion de marchés publics.
Il faut rappeler que nombreuses études scientifiques relatives à la corruption et à la concussion dans la gestion des marchés publics établissent que ces mauvaises pratiques entraînent, entre autres, la surfacturation, la non-qualité des prestations accomplies, la détérioration rapide (avant la fin des délais de garantie) des ouvrages réalisés, un surcoût pour les finances publiques, etc. L’absence de réaction de la part du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, pourrait accréditer l’existence d’une justice à deux vitesses, une justice de «Coumba am Ndèye et Coumba amoul Ndèye» dénoncée avec véhémence par les tenants actuels du régime lorsqu’ils étaient dans l’opposition, il n’y a guère longtemps.
À défaut d'une voie judiciaire, alors la voie parlementaire devrait être privilégiée. Et à ce sujet, il est à rappeler qu'un député a posé des questions écrites relatives à ce sujet. Donc, Ousmane Sonko, le Premier ministre et Chef du gouvernement, doit obliger son ministre de l'Assainissement à aller s'expliquer devant les députés conformément à la Loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Je rappelle que dans le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il est stipulé que les députés peuvent poser des questions écrites aux membres du gouvernement qui sont tenus d’y répondre. Et de grâce, qu’on ne vienne pas aussi nous dire que cette Assemblée nationale n’est pas légitime pour entendre un ministre. Ce serait une grave violation de la charte fondamentale et un manque de respect total au peuple.
Quand on veut faire la rupture le cheval de bataille de sa gouvernance, il faudra que le peuple soit exigeant par rapport aux questions qui touchent aux deniers publics. Si l’on n’a rien à se reprocher, il faut oser faire face à la presse, à la justice, aux députés, ... pour ne pas paraître comme de "petites gens" face au peuple qui attend des réponses qui ne sont pas noyer la vérité dans les ... égouts.
Bachir Fofana
La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher l'opinion de s'intéresser aux choses essentielles. «Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle.» (Extrait de «Armes silencieuses pour guerres tranquilles»)
Dans ce qui est convenu d'appeler "la guerre des Cheikh", il nous faut rester sur l'essentiel. Et l'essentiel, c'est ne pas oublier que nous sommes en train de parler de marchés à milliards de francs CFA! Des dizaines de milliards de francs CFA d'ailleurs. Et il ne faut pas, et en aucun cas, que le besoin d'éclaircissements de l'opinion soit noyé dans le contre-feu allumé pour faire oublier que le problème essentiel ce sont "des marchés de gré à gré dont on sait qu'ils sont toujours la porte ouverte à toute forme de corruption".
D'ailleurs l’ex-DG de l'Onas l'a bien rappelé dans sa réponse au communiqué de la boîte qu'il a eu à diriger pour 3 mois: "Cheikh Tidiane Dièye ne répond pas à la question centrale : A-t-il oui ou non négocié 2 contrats d'Entente Directe avec DELTA et VICAS pour les envoyer à ONAS pour exécution? Le DG de ONAS, a-t-il été limogé pour avoir refusé de déférer à cette injonction"?
Si le ministre Cheikh Tidiane Dieye (auteur d'un ouvrage sur la corruption bureaucratique dont nous avons eu à assurer la promotion en tant que consultant) incarne la rupture tant prônée par les nouvelles autorités, il ne devrait pas se réfugier derrière un communiqué de l’ONAS pour ne pas apporter de réponses face aux accusations gravissimes du Dr Cheikh Dieng. En effet, dans le livre-programme de Diomaye Président intitulé «Le Projet pour un Sénégal souverain juste et prospère», le mot «transparence» est revenu plusieurs fois dans le texte comme un leitmotiv. Le Président Bassirou Diomaye s’est fait élire sur la base d’engagements dont celui relatif à la mise en place d’une «nouvelle politique de gestion de la performance visant à assurer la reddition de comptes» adossée notamment sur «le respect de la transparences, de l’éthique et des saines valeurs de gestion» (Livre-programme, page 44).
Dans ces conditions, l’exigence de «transparence» et celle de «rupture» promises aux sénégalais obligent le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, à intervenir en demandant au Procureur de la République près la Cour d’appel de Dakar de saisir le Procureur de la République financier du Pool judiciaire financier (PJF) pour le presser d’agir s’il ne s’est pas encore décidé à agir d’office conformément à la loi qui l’a institué. Si le PJF n’était pas encore opérationnel ni installé officiellement, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux devrait alors saisir, avec diligence, le Procureur de la République si celui-ci ne s’est pas encore autosaisi. Il ne doit pas laisser prospérer l’impression d’une justice à double vitesse qui commence à s'installer.
En effet, le Procureur de la République a fait récemment preuve d’une diligence remarquable et extraordinaire en s’autosaisissant sur la base de simples allégations diffusées sur les réseaux sociaux par une personne qui affirmait avoir eu à garder, pour le compte d’un ancien ministre du régime sortant, une mallette qui aurait contenu la rondelette et faramineuse somme d’un milliard de francs CFA. On ne pourrait pas attendre moins de lui eu égard à la gravité des faits liés à cette affaire qui toucherait à la corruption et à la concussion dans la gestion de marchés publics.
Il faut rappeler que nombreuses études scientifiques relatives à la corruption et à la concussion dans la gestion des marchés publics établissent que ces mauvaises pratiques entraînent, entre autres, la surfacturation, la non-qualité des prestations accomplies, la détérioration rapide (avant la fin des délais de garantie) des ouvrages réalisés, un surcoût pour les finances publiques, etc. L’absence de réaction de la part du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, pourrait accréditer l’existence d’une justice à deux vitesses, une justice de «Coumba am Ndèye et Coumba amoul Ndèye» dénoncée avec véhémence par les tenants actuels du régime lorsqu’ils étaient dans l’opposition, il n’y a guère longtemps.
À défaut d'une voie judiciaire, alors la voie parlementaire devrait être privilégiée. Et à ce sujet, il est à rappeler qu'un député a posé des questions écrites relatives à ce sujet. Donc, Ousmane Sonko, le Premier ministre et Chef du gouvernement, doit obliger son ministre de l'Assainissement à aller s'expliquer devant les députés conformément à la Loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Je rappelle que dans le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il est stipulé que les députés peuvent poser des questions écrites aux membres du gouvernement qui sont tenus d’y répondre. Et de grâce, qu’on ne vienne pas aussi nous dire que cette Assemblée nationale n’est pas légitime pour entendre un ministre. Ce serait une grave violation de la charte fondamentale et un manque de respect total au peuple.
Quand on veut faire la rupture le cheval de bataille de sa gouvernance, il faudra que le peuple soit exigeant par rapport aux questions qui touchent aux deniers publics. Si l’on n’a rien à se reprocher, il faut oser faire face à la presse, à la justice, aux députés, ... pour ne pas paraître comme de "petites gens" face au peuple qui attend des réponses qui ne sont pas noyer la vérité dans les ... égouts.
Bachir Fofana