L’alerte résonne gravissime et ne porte pas les empreintes de n’importe qui. Pour cause, c’est la Banque Mondiale, qui, ergotant sur le bilan des entreprises au Sénégal, soutient que celles-ci procèdent souvent à du maquillage des chiffres.
Le journal Le Quotidien qui rend compte de cet avis de Louis Cord, Directrice des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal, révèle que l’information financière présente quelques faiblesses, notamment en termes de fiabilité et de sincérité.
A cela, s’ajoute, selon le canard, le manque d’ouverture de la profession de comptable qui limite ses ressources, sa crédibilité et son poids. Autant de manquements révélés, selon le journal, par une étude de la Banque mondiale sur les normes et pratiques en matière d’audit au Sénégal.
La transparence de l’information financière est une grosse équation au Sénégal. C’est l’une des principales conclusions qui ressort de la restitution de l’étude sur les normes et pratiques en matière de comptabilité et d’audit au Sénégal faite par une équipe de la Banque mondiale. Selon cette étude, il existe au Sénégal, des entreprises qui produisent trois bilans. «Un bilan pour la banque qui montre des profits généreux, un bilan pour la fiscalité qui montre des pertes et un vrai bilan qui se situe entre les deux», révèle Renaud Seligmann, responsable du département de la gouvernance région Afrique, à la Banque mondiale. Pour l’économiste en chef, «cette situation porte préjudice aux intérêts de la stabilité du secteur financier, à la fiscalité, à la mobilisation des ressources internes ainsi qu’à la qualité de gestion des entreprises et à la création des emplois». Il propose comme solution l’unicité du bilan, ce qui selon lui, permettrait à tout un chacun, en toute transparence de savoir quel est le bilan et les résultats d’une entreprise qui a été auditée par un commissaire aux comptes. Renaud Seligmann propose également, une autre solution, la dématérialisation de la centrale des bilans. Celle-ci, suggère-t-il, «pourra être disponible en ligne pour que chacun puisse connaître la vraie situation financière des entreprises qui produisent ce bilan».
Pour sa part, la présidente de l’Ordre national des experts comptables et des comptables agréés du Sénégal, Marie Bâ, propose, en attendant d’aller vers ces réformes que les états financiers qui seront déposés au niveau de la Direction générale des impôts et domaines fassent l’objet d’un visa obligatoire d’un expert comptable ou par le commissaire aux comptes de l’entreprise. «C’est une première étape vers la création du portail télé-déclaratif et vers la dématérialisation», note-t-elle. C’est important car, ajoute-t-elle, le visa «va permettre aux experts d’intervenir sur les états financiers avant son dépôt à la Dgid. Cela va permettre une amélioration de la qualité des états financiers et aussi sera un moyen de lutter contre la multiplicité des bilans et la pratique de l’exercice illégal du métier».
Manque d’ouverture de l’Ordre des comptables
Comme autre faiblesse de l’information financière, l’étude montre qu’il y a des problèmes dans la structure et l’ouverture de la profession de comptable et d’audit au Sénégal et dans d’auÂtres pays francophones aussi. Le Sénégal compte entre 160 et 170 personnes membres de l’Ordre pour environ 14 millions d’habitants, alors qu’au Ghana, on compte 3 800 membres de l’Ordre. Expliquant cet écart, l’économiste en chef à la Banque mondiale pour la région Afrique souligne que dans notre pays, seuls les membres de la profession qui exercent à titre libéral sont membres de l’Ordre. Contrairement au Ghana, où l’Ordre s’ouvre aux membres de la profession d’experts comptables qui exercent dans le secteur privé ou bien dans l’industrie, la finance, les banques ou dans le secteur public. Là aussi, il souhaite l’ouverture de la profession à l’ensemble des personnes qui constituent la chaîne de production de l’information financière. Pour lui, cela renforcerait le poids de la profession et donnerait davantage de ressources financières et une assise plus importante, davantage de crédibilité. Concernant le volet de la formation continue, l’étude révèle qu’il faut pour une profession comptable de qualité que les experts comptables réalisent 40 heures de formation continue par an. Et le Sénégal n’est pas encore à ce niveau.
En dépit de toutes ces faiblesses, il faut dire que notre pays a fait des progrès significatifs. Aujourd’hui, l’Ordre a un statut de membre plein à la Fédération internationale des experts comptables. Ainsi, le Sénégal est le 3ème Ordre d’Afrique francophone à atteindre ce statut.
​
Le Quotidien
Le journal Le Quotidien qui rend compte de cet avis de Louis Cord, Directrice des Opérations de la Banque mondiale au Sénégal, révèle que l’information financière présente quelques faiblesses, notamment en termes de fiabilité et de sincérité.
A cela, s’ajoute, selon le canard, le manque d’ouverture de la profession de comptable qui limite ses ressources, sa crédibilité et son poids. Autant de manquements révélés, selon le journal, par une étude de la Banque mondiale sur les normes et pratiques en matière d’audit au Sénégal.
La transparence de l’information financière est une grosse équation au Sénégal. C’est l’une des principales conclusions qui ressort de la restitution de l’étude sur les normes et pratiques en matière de comptabilité et d’audit au Sénégal faite par une équipe de la Banque mondiale. Selon cette étude, il existe au Sénégal, des entreprises qui produisent trois bilans. «Un bilan pour la banque qui montre des profits généreux, un bilan pour la fiscalité qui montre des pertes et un vrai bilan qui se situe entre les deux», révèle Renaud Seligmann, responsable du département de la gouvernance région Afrique, à la Banque mondiale. Pour l’économiste en chef, «cette situation porte préjudice aux intérêts de la stabilité du secteur financier, à la fiscalité, à la mobilisation des ressources internes ainsi qu’à la qualité de gestion des entreprises et à la création des emplois». Il propose comme solution l’unicité du bilan, ce qui selon lui, permettrait à tout un chacun, en toute transparence de savoir quel est le bilan et les résultats d’une entreprise qui a été auditée par un commissaire aux comptes. Renaud Seligmann propose également, une autre solution, la dématérialisation de la centrale des bilans. Celle-ci, suggère-t-il, «pourra être disponible en ligne pour que chacun puisse connaître la vraie situation financière des entreprises qui produisent ce bilan».
Pour sa part, la présidente de l’Ordre national des experts comptables et des comptables agréés du Sénégal, Marie Bâ, propose, en attendant d’aller vers ces réformes que les états financiers qui seront déposés au niveau de la Direction générale des impôts et domaines fassent l’objet d’un visa obligatoire d’un expert comptable ou par le commissaire aux comptes de l’entreprise. «C’est une première étape vers la création du portail télé-déclaratif et vers la dématérialisation», note-t-elle. C’est important car, ajoute-t-elle, le visa «va permettre aux experts d’intervenir sur les états financiers avant son dépôt à la Dgid. Cela va permettre une amélioration de la qualité des états financiers et aussi sera un moyen de lutter contre la multiplicité des bilans et la pratique de l’exercice illégal du métier».
Manque d’ouverture de l’Ordre des comptables
Comme autre faiblesse de l’information financière, l’étude montre qu’il y a des problèmes dans la structure et l’ouverture de la profession de comptable et d’audit au Sénégal et dans d’auÂtres pays francophones aussi. Le Sénégal compte entre 160 et 170 personnes membres de l’Ordre pour environ 14 millions d’habitants, alors qu’au Ghana, on compte 3 800 membres de l’Ordre. Expliquant cet écart, l’économiste en chef à la Banque mondiale pour la région Afrique souligne que dans notre pays, seuls les membres de la profession qui exercent à titre libéral sont membres de l’Ordre. Contrairement au Ghana, où l’Ordre s’ouvre aux membres de la profession d’experts comptables qui exercent dans le secteur privé ou bien dans l’industrie, la finance, les banques ou dans le secteur public. Là aussi, il souhaite l’ouverture de la profession à l’ensemble des personnes qui constituent la chaîne de production de l’information financière. Pour lui, cela renforcerait le poids de la profession et donnerait davantage de ressources financières et une assise plus importante, davantage de crédibilité. Concernant le volet de la formation continue, l’étude révèle qu’il faut pour une profession comptable de qualité que les experts comptables réalisent 40 heures de formation continue par an. Et le Sénégal n’est pas encore à ce niveau.
En dépit de toutes ces faiblesses, il faut dire que notre pays a fait des progrès significatifs. Aujourd’hui, l’Ordre a un statut de membre plein à la Fédération internationale des experts comptables. Ainsi, le Sénégal est le 3ème Ordre d’Afrique francophone à atteindre ce statut.
​
Le Quotidien