L’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a appelé mercredi ses concitoyens et ceux du Bélarus à braver les intimidations des autorités et à manifester chaque jour contre l’invasion de l’Ukraine. “Ne devenons pas une nation de sans-voix apeurés, une nation de peureux qui font semblant de ne pas voir la guerre brutale déclenchée contre l’Ukraine par notre petit tsar complètement fou”, a-t-il écrit, faisant référence au président russe Vladimir Poutine, dans un message publié sur les réseaux sociaux.
“Nous, la Russie, souhaitons être une nation de paix. Malheureusement, maintenant, peu de gens vont nous appeler comme ça”, a regretté le principal opposant au Kremlin. Depuis le début de l’invasion le 24 février, plus de 6.800 personnes ont été arrêtées en Russie, selon l’ONG spécialisée OVD-Info, lors de manifestations antiguerre ayant rassemblé plusieurs milliers de personnes. “Tout a un prix maintenant, et, au printemps 2022, nous devons payer ce prix”, a lancé Alexeï Navalny.
“Si, pour arrêter la guerre, nous devons remplir les prisons et les fourgons cellulaires, alors nous remplirons les prisons et les fourgons cellulaires.” Manifester le week-end à 14h et à 19h en semaine Il a ainsi appelé tous les Russes à se réunir tous les jours de la semaine à 19H00 locales sur la place principale de leur ville, ainsi que les week-ends à 14H00. Il a également exhorté à manifester les habitants du Bélarus, pays allié de Moscou d’où une partie des troupes russes sont parties pour attaquer l’Ukraine.
“Je suis d’URSS. Je suis né là-bas”, a poursuivi M. Navalny. Emprisonné depuis janvier 2021, à son retour en Russie après un grave empoisonnement qui a failli lui coûter la vie, Alexeï Navalny purge une peine de prison de deux ans et demi pour une affaire de fraude qu’il dénonce comme motivée politiquement. Il est actuellement jugé, depuis sa prison près de Moscou, dans une autre affaire qui pourrait le maintenir derrière les barreaux pour dix années de plus. En juin 2021, son mouvement a été déclaré “extrémiste” par la justice russe, entraînant l’incarcération de plusieurs de ses militants et l’exil à l’étranger de nombreux autres.