Le procès de l’imam Ndao et de ses co-accusés a vu défiler à la barre un élève en classe de Terminale S2. Pape Kibily Coulibaly, né en 1993, a été arrêté alors qu’il se préparait à passer l’examen du Baccalauréat, en 2016.
« Ce qui m’a le plus choqué, c’est qu’après avoir échoué une première fois aux examens du bac, je faisais de petits boulots pour payer mon inscription. Et c’est à 3 semaines des examens, que j’ai été arrêté », a-t-il fait savoir.
« J’ai été suivi par plusieurs hommes »
Devant la barre, Pape Kibily Coulibaly raconte le film de son arrestation. Il fait savoir qu’à 3 semaines du Bac, il était parti à Grand-Yoff récupérer des colis pour sa mère. « C’est au retour que j’ai été suivi par plusieurs hommes. Ils m’ont interpellé et m’ont demandé si tel ou tel était dans la maison. Je leur ai dit que je ne connaissais pas ces noms-là . Ils m’ont alors arrêté puis sont entrés dans ma chambre. (…) Ils ont, ensuite, récupéré mon ordinateur. C’était un ordinateur fixe avec lequel on ne pouvait se connecter. En sortant, nous avons croisé ma mère. Ils lui ont notifié qu’ils voulaient juste m’auditionner. Après 8 jours de détention, j’ai été déféré au parquet ».
L’accusé n’a pu passer l’examen du Bac
Lorsqu’il a été placé sous mandat de dépôt, Pape Coulibaly dit avoir écrit au responsable en charge du volet social pour avoir l’autorisation de passer son Bac. Une demande qui n’a pas eu de suite. « Je n’ai même pas pu passer mon examen du Bac », se désole-t-il.
Ensuite, il dit ne pas du tout comprendre pourquoi il avait été arrêté.
« Je conteste ce qu’on me reproche. (…). Je ne suis affilié à aucune association religieuse. Lamine Coulibaly (un autre accusé) est un cousin à moi. Cheikh Abdallah Coulibaly (il serait dans les rangs des combattants de Boko Haram) est mon frère ainé. Les nouvelles que nous avons eues de lui renseignent qu’il est en Turquie pour les études. Ce sont les seules informations que nous détenons le concernant », a-t-il prononcé à la barre.
« Le jihadisme, je n’en parle jamais. Je n’en sais rien même », renchérit Coulibaly.
Au moment de l’enquête, un dispositif qui rend intraçables les appels émis ou reçus a été trouvé dans sa chambre. Il se défend, disant qu’il s’agit d’un téléphone de secours que les membres de sa famille se faisaient passer en cas de besoin.