A Monsieur le Premier Ministre du Sénégal,
Votre réaction face au rapport d’Amnesty International 2017/2018 a retenu notre attention. Monsieur le Premier Ministre, vous avez affirmé qu’il y'a une partie volontairement omise dans ce rapport et que les causes réelles de l’attaque d’Amnesty sur la situation au Sénégal seraient dues aux conditions des homosexuels et lesbiennes qui sont obligés de s’exporter pour vivre leurs déviances.
Monsieur le Premier Ministre, votre réaction a motivé nos encouragements même si dans la pratique nous attendons que vous usiez des pouvoirs que vous confère la loi pour mettre un terme à la passivité et à la complaisance affichée précédemment par certains de vos ministres à ce sujet. Déjà en 2015, le représentant de la Raddho déclarait qu'une dizaine d’associations étaient reconnues par le ministère sénégalais de l'intérieur. Celles-ci œuvrent et militent pour l’harmonisation de leurs droits par rapport à certains pays européens ; ayant des activités qui sont différentes à celles constitutives sur leurs récépissés et financées pour la plupart par des organisations extérieures qui luttent pour la légalisation et la promotion de l'homosexualité dans notre pays.
Monsieur le Premier Ministre, votre collègue Sidiki Kaba affirmait devant la commission des nations unies des droits de l’homme pour son examen périodique universel (Epu) en qualité de ministre de la justice, qu’il n’y a aucun texte qui réprime l’homosexualité au Sénégal et qu’aucune personne n’y est détenue pour sa déviance sexuelle.
Monsieur le Premier Ministre, permettez-nous de vous rappeler la loi 66-16 du 1 février 1966, reprise dans le code pénal sénégalais en son article 319, alinéa 3, que les actes contre-nature sont punis d’emprisonnement d’une à cinq années et d’une amende allant jusqu’à 1.500.000 FCFA.
Monsieur le Premier Ministre, la constitution de notre pays dispose en son article 12 que « Tous les citoyens ont le droit de constituer librement des associations, des groupements économiques, culturels et sociaux ainsi que des sociétés, sous réserve de se conformer aux formalités édictées par les lois et règlements. Les groupements dont le but ou l’activité est contraire aux lois pénales ou dirigé contre l’ordre public sont prohibés». Eu égard à tout cela, la délivrance de récépissé à ces associations susmentionnées est illégale et en totale contradiction avec notre constitution ; ces structures ne peuvent pas exister dans un Sénégal qui déclare sa profonde attache à ses valeurs culturelles qui fondent le ciment de son unité nationale
Monsieur le Premier Ministre, savoir que certaines organisations étrangères installées au Sénégal militent ouvertement pour fortifier, promouvoir et défendre un acte prohibé par nos textes et nos valeurs intrinsèques, devrait inviter le Chef du gouvernement que vous êtes, républicain de surcroît, à prendre les mesures idoines et mettre un terme à cette provocation manifeste pouvant entrainer de graves troubles à l'ordre public.
Monsieur le Premier Ministre, le Collectif NON à la franc-maçonnerie et à l’homosexualité, outré par cette négligence du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique qui porte atteinte à nos valeurs historico-religieuses et à la consolidation d’un état de droit, vous saisit d’un recours en dissolution de ces associations illégalement constituées.
La non satisfaction de notre requête ouvrira droit à une saisine de la Cour suprême conformément aux dispositions spéciales relatives aux recours en matière administrative de la loi organique 2008-35 du 08 Août 2008 sur la Cour Suprême.
Il est vrai qu'Amnesty international, depuis quelques années, affiche ouvertement son militantisme pour la fin de tout ordre moral en prenant systématiquement la défense des individus sans foi ni loi qui vont en contresens de ce dernier ; mais ledit rapport qui s’est appesanti sur la situation au Sénégal a par ailleurs formulé d'autres recommandations à multiples intérêts pour la paix et la cohésion sociale qu’il urge de mettre en œuvre afin de mieux servir les populations.
Dans l'attente d'une suite favorable à notre requête nous vous prions, Monsieur le Premier Ministre, de croire à l'expression de nos sentiments distingués.
Contacts : collectifnon@yahoo.com
Par le Comité de pilotage.
Fait à Dakar le 8 mars 2018