Introduction : juifs et chrétiens face au Temple de Salomon
L’annonce de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël par le président américain Donald Trump le mercredi 06 décembre 2017, a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Elle a provoqué un regain d’intérêt relativement aux prophéties de l’Ancien comme du nouveau Testament sur le destin d’Israël et sa relation avec ce qui est communément appelé dans la littérature eschatologique, « la fin des temps ».
Selon le judaïsme rabbinique, Israël est en attente du Messie qui viendra le sauver, vaincre ses ennemis et lui restituer sa totale souveraineté politique et religieuse. Ce Messie sera en charge de la reconstruction du Temple et du retour de tous les juifs de la diaspora sur la « terre promise » Etant entendu que le Messie qui est attendu, est un descendant du roi David (paix sur lui).
Ce Messie aura donc un père issu de la lignée de David (paix sur lui) et une mère comme tout le monde (de quelle lignée !). Cette attente messianique dure depuis la première destruction du Temple de Salomon (paix sur lui) et la déportation de la majeure partie des israélites habitant le royaume de Juda en 587-586 avant l’ère grégorienne. L’assaut final sur Jérusalem par les forces babyloniennes, a fait suite à un conflit d’une dizaine d’années entre elles et les israélites habitant Juda.
On voit là un des points de divergence irréductible avec la croyance chrétienne d’un Messie sans père et de filiation divine que serait Jésus (paix sur lui). L’attente messianique s’est accentuée avec la tragédie de la deuxième destruction du Temple par les forces romaines en 70 du calendrier grégorien. Selon toujours le judaïsme rabbinique majoritaire, la troisième reconstruction du Temple de Salomon (paix sur lui) se fera sous la houlette du Messie fils de David, c’est pourquoi il n’appartient pas aux humains d’initier quoi que ce soit en la matière.
Cette posture rabbinique met un bémol aux initiatives et provocations des activistes juifs sous la houlette de l’organisation de l’Institut du Temple créé en 1987 par le rabbin Yisrael Ariel. Cette organisation considère qu’il est légitime pour le peuple juif d’aider ou de hâter la venue du Messie. A cette fin, toutes sortes d’initiatives sont prises par ladite organisation pour la reconstruction du Temple et pour la reprise du culte y associé, notamment les sacrifices quotidiens de bêtes.
In fine, pour cette organisation, il faut que l’Etat d’Israël autorise la reconstruction du temple sans tarder dans son emplacement originel qui serait le lieu actuel de la Mosquée al aqsâ, ce qui suppose la destruction de celle-ci ! Depuis 1948, aucun régime ayant eu à gouverner l’Etat d’Israël, n’a voulu franchir ce pas. Dans ce cadre, la décision du président américain Donald Trump opère comme un catalyseur pour les activistes juifs favorables à la reconstruction du Temple quel qu’en soit le prix à payer pour Israël. En effet, si Jérusalem est reconnue comme la capitale officielle, indivisible et éternelle de l’Etat d’Israël, cela voudra dire que cet Etat a plein droit de prendre des décisions souveraines sur ce territoire et notamment, celle consistant à autoriser la reconstruction du Temple.
Voyons maintenant du côté du christianisme ce qu’il en est de l’attente messianique. En général, les auteurs chrétiens considèrent qu’il existe des prophéties bibliques sur ce que deviendra Israël avant la seconde venue de Jésus (paix sur lui), le Messie que ce même Israël n’a pas reconnu ou a rejeté. Grosso modo, la littérature chrétienne sur la « Fin des temps » mentionne qu’Israël va connaitre maintes tribulations avec ses ennemis mais qu’il va se convertir en reconnaissant Jésus (paix sur lui), lors de sa seconde venue, comme le Messie jadis rejeté et fils de Dieu qui a accepté de se faire crucifier pour racheter les péchés de l’humanité.
Selon cette posture, toute reconstruction du Temple de Salomon (qui adviendra selon les prophéties du nouveau Testament) avant la seconde venue de Jésus (paix sur lui) sera l’occasion pour le faux Messie (l’Antéchrist), de s’y installer et de se déclarer Dieu. C’est ainsi que les juifs, parce que pressés et gagnés par la fièvre de l’attente messianique, seront séduits et trompés par le faux Messie qui accomplira des « miracles » et se fera obéir de partout dans le monde qu’il va parcourir de bout en bout. Finalement, c’est Jésus (paix sur lui) qui viendra à bout de cet homme démoniaque. Pour les auteurs chrétiens, les prophéties du Nouveau Testament sur le destin d’Israël sont à prendre très au sérieux étant donné que selon l’Evangile, Jésus (paix sur lui) avait annoncé que le Temple juif serait détruit, qu’aucune pierre n’en restera et c’est arrivé.
En 70 du calendrier grégorien, les troupes romaines sous le commandement de Titus détruisent à nouveau le Temple qui avait été reconstruit vers les années 576 et agrandi par Hérode le Grand vers les années 20 avant l’ère grégorienne. S’y ajoute que selon la croyance chrétienne, le temps du Temple physique est révolu, il ne peut s’agir depuis la première venue de Jésus (paix sur lui) que du Temple spirituel que devient le cœur de la personne elle-même qui croit en Jésus comme le rédempteur de l’humanité. C’est la foi en Jésus comme fils de Dieu qui sauve et c’est l’Eglise qui devient le peuple de Dieu. Il en découle que les pays où l’Eglise a encore de l’influence ne verront pas d’un bon œil et ne soutiendront aucune initiative ayant pour but la reconstruction du Temple et répétons-le encore, la destruction de la mosquée d’al Aqsa que cela suppose.
Que nous dit le Coran sur le passé et l’avenir d’Israël ?
Le Coran se dit être une source de discernement (furqân), de guidance (hudan) ainsi que d’éclaircissement (Tibyân) de toute chose. Il existe d’autres noms et attributs ou qualificatifs du Coran qui indiquent chacun une dimension de ce Livre que les musulmans croient être le couronnement de la révélation dont Dieu a fait de la descendance d’Abraham (paix sur lui), le dépositaire. Dans les lignes qui suivent, notre but est de recenser dans les récits portant sur l’histoire des fils d’Israël (« Banî isrâ-îl » dans le Coran), ce qui peut éclairer notre lanterne au sujet du destin de ce peuple.
Rappelons juste que le récit sur les fils d’Israël est le plus récurrent et le plus détaillé dans le Coran de même que Moïse (Mûsâ dans le Coran - paix sur lui) est le prophète le plus cité dans ce Livre. Notons aussi qu’Israël est un autre nom de Jacob (ya ‘qûb dans le Coran – paix sur lui), fils d’Isaac (Ishâq dans le Coran – paix sur lui), fils d’Abraham (Ibrâhîm dans le Coran – paix sur lui). C’est utile de retenir aussi que Muhammad (saws) est un lointain descendant d’Ismaël (ismâ ‘îl dans le Coran), fils aîné d’Abraham (paix sur lui).
Donc selon le Coran, les fils d’Israël sont les descendants issus d’un même géniteur à savoir Israël (Jacob) et n’oublions pas que la dénomination traditionnelle chez eux, se fait sous le mode « fils ou fille d’un tel », c’est-à -dire le nom du père.
A la découverte de deux énigmatiques prophéties-promesses du Coran
Autant le Coran est une révélation qui traite de dogme, de culte, de morale, de récits sur les prophètes (paix sur eux), de licite et d’illicite, autant il contient des prophéties. Une de ces prophéties a mentionné la victoire des Romains plus précisément des Byzantins (Empire romain d’Orient) sur les Perses. Voici les versets en question :
« Alif, Lâm, Mîm (1), les Romains ont été vaincus (2) dans la terre voisine, mais après leur défaite, ils seront vainqueurs (3), dans quelques années. A Dieu appartient la décision, avant comme après. Et ce jour-là , les croyants se réjouiront (4) du secours d’Allah. Il accorde la victoire à qui Il veut, et Il est le Tout-Puissant, le Tout Miséricordieux (5). C’est une promesse de Dieu, Qui ne manque jamais à Sa promesse quoique la plupart des gens ne le sachent pas (6) » (Coran 30 : 1-6)
Les arabes mecquois et idolâtres éprouvaient beaucoup de sympathie pour les Perses qui étaient à cette époque zoroastriens, adorateurs du Feu. Ils se réjouirent de la cuisante défaite d’Héraclius qui commandait l’armée byzantine face aux Perses en 614, à Jérusalem, son armée fut presque anéantie. De leur côté, les chrétiens étaient effondrés ainsi que le prophète Muhammad (paix sur lui) et les premiers musulmans en raison de leur statut commun de gens du Livre et d’appartenance à la tradition abrahamique. Un redressement et une victoire des Byzantins sur les Perses semblaient impossibles à court et moyen terme, étant donné l’ampleur du désastre avec des conséquences dépassant largement la dimension militaire du conflit. Les Perses étaient tellement puissants qu’ils envahirent l’Egypte après cette victoire.
Pourtant, de façon humainement imprédictible dans le contexte de l’époque, et de surcroit pour un arabe illettré résident à la Mecque, comme le fut Muhammad (saws), le Coran annonce une victoire prochaine à travers l’expression « Fî bid ‘i sinîn ». Les commentateurs du Coran, surtout ceux qui sont le plus versés dans la linguistique nous disent que cette expression était employée chez les arabes dans le sens d’un intervalle de temps entre trois (3) et neuf (9) années, ou selon une autre expression « moins de dix (10). » Cela suppose que la victoire prophétisée par le Coran ne devait se réaliser et d’autre part pas au-delà de 10 ans révolus. Abu Bakr, futur premier Calife des musulmans après le rappel à Dieu du prophète (paix sur lui), qui avait fait un pari avec des mecquois idolâtres qui n’y croyaient pas fut très inquiet quand cinq (5) ans après cette prophétie coranique, il ne voyait toujours rien venir.
L’accomplissement de la prophétie coranique porte donc sur le relèvement et la victoire spectaculaires et extraordinaires des byzantins sous le commandement d’Héraclius face aux Perses à partir de 622 et notamment en 623-624, la même année que celle des musulmans contre à Badr !
Voyons maintenant aux prophéties coraniques relatives aux fils d’Israël. Nombre d’annonces liées au futur des fils d’Israël sont mentionnées par le Coran. Par exemple, Dieu dit à Moïse (paix sur lui) de quitter nuitamment l’Egypte (Exode dans la Bible) tout en signalant que lui et les autres fils d’Israël seront poursuivis par Pharaon et son armée qui seront engloutis dans les eaux. Ce qui arriva comme annoncé. Quand les fils d’Israël, après maintes péripéties et violations de l’Alliance établie entre eux et Dieu arrivent en terre de Palestine, on est à environ 12 siècles avant notre ère, le Coran fait deux prophéties-promesses qui disent tout sur le destin d’Israël à condition de bien les comprendre. Voici les versets en question et la traduction provisoire que nous en proposons :
« Gloire et Pureté à Celui qui fit voyager Son serviteurde nuit, de la Mosquée Sainte à la Mosquée la plus éloignée dont Nous avons béni le(s) alentour(s), afin de lui faire voir certains de Nos signes. Il est vraiment Celui qui entend et voit tout. (1) Et Nous avions donné à Moïse le Livre et Nous en avons fait un guide pour les enfants d'Israël : ‘Ne prenez pas de protecteur en dehors de Moi’. (2) Descendants de ceux que Nous avons transportés dans l'arche avec Noé. Il était vraiment un serviteur fort reconnaissant. (3) Nous avons annoncé aux fils d'Israël dans le Livre : ‘Par deux fois, vous ferez œuvre de corruption sur terre et vous ferez montre d’une grande arrogance’ (4) Lorsqu’adviendra la promesse de la première des deux, Nous enverrons contre vous des serviteurs à Nous d’une dureté implacable au combat, qui défileront à l'intérieur des demeures. Et ainsi, la promesse s’accomplira. (5) Puis, Nous vous donnâmes la revanche sur eux et Nous vous renforçâmes en biens et en enfants.
Et Nous vous fîmes plus nombreux. (6) Si vous faites le bien, vous le faites pour vous-mêmes et si vous faites le mal, c’est à votre détriment. Puis, quand adviendra l’autre promesse, (…) pour qu'ils marquent vos visages d’affliction et qu’ils entrent dans la Mosquée comme ils y étaient entrés la première fois et qu'ils saccagent complètement ce dont ils se sont emparés. (7) Il se peut que votre Seigneur vous fasse miséricorde. Mais si vous récidivez, Nous récidiverons. Et Nous avons fait de la Géhenne un lieu de détention pour les mécréants (8)» (Coran 17 : 1-8)
Plus loin, dans la même sourate :
« Et certes, Nous donnâmes à Moïse neuf signes manifestes. Demande donc aux enfants d'Israël, lorsqu'il vint vers eux et que Pharaon lui dit : ‘Ô Moïse, je pense que tu es ensorcelé.’ (101) Il dit : ‘Tu sais fort bien que ceux-là , seul le Seigneur des cieux et de la terre les a fait descendre comme autant de preuves éclatantes et certes, Ô Pharaon, je te crois perdu.’ (102)
Il voulut les expulser de la terre, mais, Nous les noyâmes tous ensemble, lui et ceux qui étaient avec lui. (103) Et Nous dîmes, après lui, aux enfants d'Israël : ‘Habitez la terre’ Puis, lorsqu’adviendra l’autre promesse, Nous vous ferons venir en foule mélangée. (104) Nous l’avons fait descendre en toute vérité et avec la vérité il est descendu et nous ne t’avons envoyé qu’en annonciateur et avertisseur (105) » (Coran 17 : 101-105)
Tous les commentateurs du Coran s’accordent à dire que ces versets contiennent deux promesses, qui sont en fait des prophéties annonçant des actes d’une gravité singulière de la part des fils d’Israël et de leurs conséquences en termes de punition divine y associée. Les hésitations et divergences au sein des commentateurs du Coran dans l’interprétation de ces deux prophéties-promesses de punition associées à deux œuvres de corruption et d’arrogance concernent leur accomplissement ou non, dans ce monde ou dans l’autre, les parties prenantes, etc., comme nous le verrons par la suite, plaise à Dieu !
La grande impasse réside dans le fait que la plupart des commentateurs du Coran pensent que l’autre promesse « wa ‘dul âkhirati » concerne l’autre monde, c’est-à -dire, le temps de la résurrection des corps. Partant de cette compréhension, ils proposent des interprétations problématiques de cette « autre promesse » associée à la deuxième œuvre de corruption et d’arrogance dont les fils d’Israël seront les auteurs.
A notre humble avis, le contexte ainsi que l’application du principe d’exégèse « Le Coran explique le Coran » permettent de se rendre compte que :
Premièrement, la première des deux prophéties-promesses de punition « wa ‘du ûlâhumâ » des fils d’Israël mentionnée dans le verset 5 de la sourate 17 s’est accomplie à travers la première destruction de la Mosquée-Temple de Salomon par les forces babyloniennes en 586-587 avant l’ère grégorienne ;
Deuxièmement, l’autre promesse « wa ‘dul âkhirati » pas encore accomplie, mentionnée seulement deux (2) fois dans le Coran et dans la même sourate 17, aux versets 5 et 104, n’est autre, clairement à notre sens, que celle associée à la deuxième œuvre de corruption et d’arrogance à venir de la part des fils d’Israël. C’est-dire que cette autre, deuxième et dernière prophétie-promesse de punition va advenir dans ce monde ici-bas.
Nous montrerons par la suite comment nous avons compris que le verset 104 de la sourate 17 mis en dialogue avec le verset 5 de la même sourate à travers l’application du principe d’exégèse « Le Coran explique le Coran », révèle dans un premier temps, la montée miraculeuse en puissance d’Israël, et puis, dans un deuxième et dernier temps, son effondrement tragique.
Nous sommes convaincus que si notre compréhension est satisfaisante, elle nous permettra de nous affranchir d’une méprise millénaire de la part des premiers commentateurs du Coran, malheureusement reprise par les contemporains, sur l’expression « wa ‘dul âkhirati » (L’autre promesse).
Ces versets parlent de choses qui vont arriver aux fils d’Israël. Il se trouve que certains ont fini par oublier le sujet traité et tomber dans des interprétations éloignées du contexte, du contenu littéral des versets en question et de ce qui est suffisamment connu dans l’histoire du monde et des fils d’Israël. Les commentateurs s’accordent à dire que la Mosquée la plus éloignée (al masjidil aqsâ) fait référence à la Mosquée-Temple de Jérusalem construite ou reconstruite par Salomon (paix sur lui). Le Coran affirme donc la sainteté de cette Mosquée-Temple comme cela apparaît dans l’expression : « dont Nous avons béni l’(les) alentour(s) » Certains commentateurs notent qu’il est possible de penser que les signes qui seront montrés au prophète Muhammad (paix sur lui) appelé serviteur dans le premier verset, à l’emplacement de la Mosquée-Temple de Salomon (paix sur lui), concernent l’avenir des fils d’Israël. D’autres lui seront présentés au-delà de « Sidratul muntahâ » (le Lotus de la limite), quand il effectuera le voyage céleste. Quelques détails du voyage céleste sont donnés dans les premiers versets de la sourate 53 « an-najm » (l’Etoile).
Ensuite, il est question du Livre ou de l’Ecriture donnée à Moïse (paix sur lui) qui est bien évidemment ce que le Coran appelle at-tawrât et que nous appelons la Torah originelle reçue de Dieu par ce prophète (paix sur lui). Dans cette Ecriture révélée à Moïse (paix sur lui) dont la vocation est de servir de guidance aux fils d’Israël, il est mentionné au verset 2, une information dont l’importance nous est apparue capitale, à savoir que Dieu a interdit à ces derniers de prendre pour protecteur « wakîl » autre que Lui. Il y a donc là un avertissement fort en direction des fils d’Israël à ne pas compter sur autre que Dieu pour réaliser un objectif ou se prémunir d’un préjudice ou rester endurant dans l’épreuve. Nous verrons par la suite qu’il existe un lien étroit entre cette injonction aux fils d’Israël de ne placer totalement leur confiance qu’en Dieu et rien qu’en Lui et ce que l’histoire et les sources scripturaires israélites nous laissent comprendre.
A Noter que l’expression « ‘ibâdan lanâ » (des serviteurs à Nous) présente une nuance, comme on le verra plus loin, avec « ‘ibâdanâ » (Nos serviteurs). En effet, l’expression « des serviteurs à Nous » ne renvoie pas forcément à des croyants mais à des créatures humaines que Dieu a mises dans les conditions de Le servir aux fins de la réalisation des deux prophéties-promesses de punition des fils d’Israël susmentionnées. Il se peut que ces créatures ne se rendent même pas compte des implications de leurs agissements. (A suivre)
Fait à Dakar, le 24/01/2018 – Jumâdal ûlâ 1439
Ahmadou Makhtar kanté
Imam, écrivain et conférencier
L’annonce de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël par le président américain Donald Trump le mercredi 06 décembre 2017, a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Elle a provoqué un regain d’intérêt relativement aux prophéties de l’Ancien comme du nouveau Testament sur le destin d’Israël et sa relation avec ce qui est communément appelé dans la littérature eschatologique, « la fin des temps ».
Selon le judaïsme rabbinique, Israël est en attente du Messie qui viendra le sauver, vaincre ses ennemis et lui restituer sa totale souveraineté politique et religieuse. Ce Messie sera en charge de la reconstruction du Temple et du retour de tous les juifs de la diaspora sur la « terre promise » Etant entendu que le Messie qui est attendu, est un descendant du roi David (paix sur lui).
Ce Messie aura donc un père issu de la lignée de David (paix sur lui) et une mère comme tout le monde (de quelle lignée !). Cette attente messianique dure depuis la première destruction du Temple de Salomon (paix sur lui) et la déportation de la majeure partie des israélites habitant le royaume de Juda en 587-586 avant l’ère grégorienne. L’assaut final sur Jérusalem par les forces babyloniennes, a fait suite à un conflit d’une dizaine d’années entre elles et les israélites habitant Juda.
On voit là un des points de divergence irréductible avec la croyance chrétienne d’un Messie sans père et de filiation divine que serait Jésus (paix sur lui). L’attente messianique s’est accentuée avec la tragédie de la deuxième destruction du Temple par les forces romaines en 70 du calendrier grégorien. Selon toujours le judaïsme rabbinique majoritaire, la troisième reconstruction du Temple de Salomon (paix sur lui) se fera sous la houlette du Messie fils de David, c’est pourquoi il n’appartient pas aux humains d’initier quoi que ce soit en la matière.
Cette posture rabbinique met un bémol aux initiatives et provocations des activistes juifs sous la houlette de l’organisation de l’Institut du Temple créé en 1987 par le rabbin Yisrael Ariel. Cette organisation considère qu’il est légitime pour le peuple juif d’aider ou de hâter la venue du Messie. A cette fin, toutes sortes d’initiatives sont prises par ladite organisation pour la reconstruction du Temple et pour la reprise du culte y associé, notamment les sacrifices quotidiens de bêtes.
In fine, pour cette organisation, il faut que l’Etat d’Israël autorise la reconstruction du temple sans tarder dans son emplacement originel qui serait le lieu actuel de la Mosquée al aqsâ, ce qui suppose la destruction de celle-ci ! Depuis 1948, aucun régime ayant eu à gouverner l’Etat d’Israël, n’a voulu franchir ce pas. Dans ce cadre, la décision du président américain Donald Trump opère comme un catalyseur pour les activistes juifs favorables à la reconstruction du Temple quel qu’en soit le prix à payer pour Israël. En effet, si Jérusalem est reconnue comme la capitale officielle, indivisible et éternelle de l’Etat d’Israël, cela voudra dire que cet Etat a plein droit de prendre des décisions souveraines sur ce territoire et notamment, celle consistant à autoriser la reconstruction du Temple.
Voyons maintenant du côté du christianisme ce qu’il en est de l’attente messianique. En général, les auteurs chrétiens considèrent qu’il existe des prophéties bibliques sur ce que deviendra Israël avant la seconde venue de Jésus (paix sur lui), le Messie que ce même Israël n’a pas reconnu ou a rejeté. Grosso modo, la littérature chrétienne sur la « Fin des temps » mentionne qu’Israël va connaitre maintes tribulations avec ses ennemis mais qu’il va se convertir en reconnaissant Jésus (paix sur lui), lors de sa seconde venue, comme le Messie jadis rejeté et fils de Dieu qui a accepté de se faire crucifier pour racheter les péchés de l’humanité.
Selon cette posture, toute reconstruction du Temple de Salomon (qui adviendra selon les prophéties du nouveau Testament) avant la seconde venue de Jésus (paix sur lui) sera l’occasion pour le faux Messie (l’Antéchrist), de s’y installer et de se déclarer Dieu. C’est ainsi que les juifs, parce que pressés et gagnés par la fièvre de l’attente messianique, seront séduits et trompés par le faux Messie qui accomplira des « miracles » et se fera obéir de partout dans le monde qu’il va parcourir de bout en bout. Finalement, c’est Jésus (paix sur lui) qui viendra à bout de cet homme démoniaque. Pour les auteurs chrétiens, les prophéties du Nouveau Testament sur le destin d’Israël sont à prendre très au sérieux étant donné que selon l’Evangile, Jésus (paix sur lui) avait annoncé que le Temple juif serait détruit, qu’aucune pierre n’en restera et c’est arrivé.
En 70 du calendrier grégorien, les troupes romaines sous le commandement de Titus détruisent à nouveau le Temple qui avait été reconstruit vers les années 576 et agrandi par Hérode le Grand vers les années 20 avant l’ère grégorienne. S’y ajoute que selon la croyance chrétienne, le temps du Temple physique est révolu, il ne peut s’agir depuis la première venue de Jésus (paix sur lui) que du Temple spirituel que devient le cœur de la personne elle-même qui croit en Jésus comme le rédempteur de l’humanité. C’est la foi en Jésus comme fils de Dieu qui sauve et c’est l’Eglise qui devient le peuple de Dieu. Il en découle que les pays où l’Eglise a encore de l’influence ne verront pas d’un bon œil et ne soutiendront aucune initiative ayant pour but la reconstruction du Temple et répétons-le encore, la destruction de la mosquée d’al Aqsa que cela suppose.
Que nous dit le Coran sur le passé et l’avenir d’Israël ?
Le Coran se dit être une source de discernement (furqân), de guidance (hudan) ainsi que d’éclaircissement (Tibyân) de toute chose. Il existe d’autres noms et attributs ou qualificatifs du Coran qui indiquent chacun une dimension de ce Livre que les musulmans croient être le couronnement de la révélation dont Dieu a fait de la descendance d’Abraham (paix sur lui), le dépositaire. Dans les lignes qui suivent, notre but est de recenser dans les récits portant sur l’histoire des fils d’Israël (« Banî isrâ-îl » dans le Coran), ce qui peut éclairer notre lanterne au sujet du destin de ce peuple.
Rappelons juste que le récit sur les fils d’Israël est le plus récurrent et le plus détaillé dans le Coran de même que Moïse (Mûsâ dans le Coran - paix sur lui) est le prophète le plus cité dans ce Livre. Notons aussi qu’Israël est un autre nom de Jacob (ya ‘qûb dans le Coran – paix sur lui), fils d’Isaac (Ishâq dans le Coran – paix sur lui), fils d’Abraham (Ibrâhîm dans le Coran – paix sur lui). C’est utile de retenir aussi que Muhammad (saws) est un lointain descendant d’Ismaël (ismâ ‘îl dans le Coran), fils aîné d’Abraham (paix sur lui).
Donc selon le Coran, les fils d’Israël sont les descendants issus d’un même géniteur à savoir Israël (Jacob) et n’oublions pas que la dénomination traditionnelle chez eux, se fait sous le mode « fils ou fille d’un tel », c’est-à -dire le nom du père.
A la découverte de deux énigmatiques prophéties-promesses du Coran
Autant le Coran est une révélation qui traite de dogme, de culte, de morale, de récits sur les prophètes (paix sur eux), de licite et d’illicite, autant il contient des prophéties. Une de ces prophéties a mentionné la victoire des Romains plus précisément des Byzantins (Empire romain d’Orient) sur les Perses. Voici les versets en question :
« Alif, Lâm, Mîm (1), les Romains ont été vaincus (2) dans la terre voisine, mais après leur défaite, ils seront vainqueurs (3), dans quelques années. A Dieu appartient la décision, avant comme après. Et ce jour-là , les croyants se réjouiront (4) du secours d’Allah. Il accorde la victoire à qui Il veut, et Il est le Tout-Puissant, le Tout Miséricordieux (5). C’est une promesse de Dieu, Qui ne manque jamais à Sa promesse quoique la plupart des gens ne le sachent pas (6) » (Coran 30 : 1-6)
Les arabes mecquois et idolâtres éprouvaient beaucoup de sympathie pour les Perses qui étaient à cette époque zoroastriens, adorateurs du Feu. Ils se réjouirent de la cuisante défaite d’Héraclius qui commandait l’armée byzantine face aux Perses en 614, à Jérusalem, son armée fut presque anéantie. De leur côté, les chrétiens étaient effondrés ainsi que le prophète Muhammad (paix sur lui) et les premiers musulmans en raison de leur statut commun de gens du Livre et d’appartenance à la tradition abrahamique. Un redressement et une victoire des Byzantins sur les Perses semblaient impossibles à court et moyen terme, étant donné l’ampleur du désastre avec des conséquences dépassant largement la dimension militaire du conflit. Les Perses étaient tellement puissants qu’ils envahirent l’Egypte après cette victoire.
Pourtant, de façon humainement imprédictible dans le contexte de l’époque, et de surcroit pour un arabe illettré résident à la Mecque, comme le fut Muhammad (saws), le Coran annonce une victoire prochaine à travers l’expression « Fî bid ‘i sinîn ». Les commentateurs du Coran, surtout ceux qui sont le plus versés dans la linguistique nous disent que cette expression était employée chez les arabes dans le sens d’un intervalle de temps entre trois (3) et neuf (9) années, ou selon une autre expression « moins de dix (10). » Cela suppose que la victoire prophétisée par le Coran ne devait se réaliser et d’autre part pas au-delà de 10 ans révolus. Abu Bakr, futur premier Calife des musulmans après le rappel à Dieu du prophète (paix sur lui), qui avait fait un pari avec des mecquois idolâtres qui n’y croyaient pas fut très inquiet quand cinq (5) ans après cette prophétie coranique, il ne voyait toujours rien venir.
L’accomplissement de la prophétie coranique porte donc sur le relèvement et la victoire spectaculaires et extraordinaires des byzantins sous le commandement d’Héraclius face aux Perses à partir de 622 et notamment en 623-624, la même année que celle des musulmans contre à Badr !
Voyons maintenant aux prophéties coraniques relatives aux fils d’Israël. Nombre d’annonces liées au futur des fils d’Israël sont mentionnées par le Coran. Par exemple, Dieu dit à Moïse (paix sur lui) de quitter nuitamment l’Egypte (Exode dans la Bible) tout en signalant que lui et les autres fils d’Israël seront poursuivis par Pharaon et son armée qui seront engloutis dans les eaux. Ce qui arriva comme annoncé. Quand les fils d’Israël, après maintes péripéties et violations de l’Alliance établie entre eux et Dieu arrivent en terre de Palestine, on est à environ 12 siècles avant notre ère, le Coran fait deux prophéties-promesses qui disent tout sur le destin d’Israël à condition de bien les comprendre. Voici les versets en question et la traduction provisoire que nous en proposons :
« Gloire et Pureté à Celui qui fit voyager Son serviteurde nuit, de la Mosquée Sainte à la Mosquée la plus éloignée dont Nous avons béni le(s) alentour(s), afin de lui faire voir certains de Nos signes. Il est vraiment Celui qui entend et voit tout. (1) Et Nous avions donné à Moïse le Livre et Nous en avons fait un guide pour les enfants d'Israël : ‘Ne prenez pas de protecteur en dehors de Moi’. (2) Descendants de ceux que Nous avons transportés dans l'arche avec Noé. Il était vraiment un serviteur fort reconnaissant. (3) Nous avons annoncé aux fils d'Israël dans le Livre : ‘Par deux fois, vous ferez œuvre de corruption sur terre et vous ferez montre d’une grande arrogance’ (4) Lorsqu’adviendra la promesse de la première des deux, Nous enverrons contre vous des serviteurs à Nous d’une dureté implacable au combat, qui défileront à l'intérieur des demeures. Et ainsi, la promesse s’accomplira. (5) Puis, Nous vous donnâmes la revanche sur eux et Nous vous renforçâmes en biens et en enfants.
Et Nous vous fîmes plus nombreux. (6) Si vous faites le bien, vous le faites pour vous-mêmes et si vous faites le mal, c’est à votre détriment. Puis, quand adviendra l’autre promesse, (…) pour qu'ils marquent vos visages d’affliction et qu’ils entrent dans la Mosquée comme ils y étaient entrés la première fois et qu'ils saccagent complètement ce dont ils se sont emparés. (7) Il se peut que votre Seigneur vous fasse miséricorde. Mais si vous récidivez, Nous récidiverons. Et Nous avons fait de la Géhenne un lieu de détention pour les mécréants (8)» (Coran 17 : 1-8)
Plus loin, dans la même sourate :
« Et certes, Nous donnâmes à Moïse neuf signes manifestes. Demande donc aux enfants d'Israël, lorsqu'il vint vers eux et que Pharaon lui dit : ‘Ô Moïse, je pense que tu es ensorcelé.’ (101) Il dit : ‘Tu sais fort bien que ceux-là , seul le Seigneur des cieux et de la terre les a fait descendre comme autant de preuves éclatantes et certes, Ô Pharaon, je te crois perdu.’ (102)
Il voulut les expulser de la terre, mais, Nous les noyâmes tous ensemble, lui et ceux qui étaient avec lui. (103) Et Nous dîmes, après lui, aux enfants d'Israël : ‘Habitez la terre’ Puis, lorsqu’adviendra l’autre promesse, Nous vous ferons venir en foule mélangée. (104) Nous l’avons fait descendre en toute vérité et avec la vérité il est descendu et nous ne t’avons envoyé qu’en annonciateur et avertisseur (105) » (Coran 17 : 101-105)
Tous les commentateurs du Coran s’accordent à dire que ces versets contiennent deux promesses, qui sont en fait des prophéties annonçant des actes d’une gravité singulière de la part des fils d’Israël et de leurs conséquences en termes de punition divine y associée. Les hésitations et divergences au sein des commentateurs du Coran dans l’interprétation de ces deux prophéties-promesses de punition associées à deux œuvres de corruption et d’arrogance concernent leur accomplissement ou non, dans ce monde ou dans l’autre, les parties prenantes, etc., comme nous le verrons par la suite, plaise à Dieu !
La grande impasse réside dans le fait que la plupart des commentateurs du Coran pensent que l’autre promesse « wa ‘dul âkhirati » concerne l’autre monde, c’est-à -dire, le temps de la résurrection des corps. Partant de cette compréhension, ils proposent des interprétations problématiques de cette « autre promesse » associée à la deuxième œuvre de corruption et d’arrogance dont les fils d’Israël seront les auteurs.
A notre humble avis, le contexte ainsi que l’application du principe d’exégèse « Le Coran explique le Coran » permettent de se rendre compte que :
Premièrement, la première des deux prophéties-promesses de punition « wa ‘du ûlâhumâ » des fils d’Israël mentionnée dans le verset 5 de la sourate 17 s’est accomplie à travers la première destruction de la Mosquée-Temple de Salomon par les forces babyloniennes en 586-587 avant l’ère grégorienne ;
Deuxièmement, l’autre promesse « wa ‘dul âkhirati » pas encore accomplie, mentionnée seulement deux (2) fois dans le Coran et dans la même sourate 17, aux versets 5 et 104, n’est autre, clairement à notre sens, que celle associée à la deuxième œuvre de corruption et d’arrogance à venir de la part des fils d’Israël. C’est-dire que cette autre, deuxième et dernière prophétie-promesse de punition va advenir dans ce monde ici-bas.
Nous montrerons par la suite comment nous avons compris que le verset 104 de la sourate 17 mis en dialogue avec le verset 5 de la même sourate à travers l’application du principe d’exégèse « Le Coran explique le Coran », révèle dans un premier temps, la montée miraculeuse en puissance d’Israël, et puis, dans un deuxième et dernier temps, son effondrement tragique.
Nous sommes convaincus que si notre compréhension est satisfaisante, elle nous permettra de nous affranchir d’une méprise millénaire de la part des premiers commentateurs du Coran, malheureusement reprise par les contemporains, sur l’expression « wa ‘dul âkhirati » (L’autre promesse).
Ces versets parlent de choses qui vont arriver aux fils d’Israël. Il se trouve que certains ont fini par oublier le sujet traité et tomber dans des interprétations éloignées du contexte, du contenu littéral des versets en question et de ce qui est suffisamment connu dans l’histoire du monde et des fils d’Israël. Les commentateurs s’accordent à dire que la Mosquée la plus éloignée (al masjidil aqsâ) fait référence à la Mosquée-Temple de Jérusalem construite ou reconstruite par Salomon (paix sur lui). Le Coran affirme donc la sainteté de cette Mosquée-Temple comme cela apparaît dans l’expression : « dont Nous avons béni l’(les) alentour(s) » Certains commentateurs notent qu’il est possible de penser que les signes qui seront montrés au prophète Muhammad (paix sur lui) appelé serviteur dans le premier verset, à l’emplacement de la Mosquée-Temple de Salomon (paix sur lui), concernent l’avenir des fils d’Israël. D’autres lui seront présentés au-delà de « Sidratul muntahâ » (le Lotus de la limite), quand il effectuera le voyage céleste. Quelques détails du voyage céleste sont donnés dans les premiers versets de la sourate 53 « an-najm » (l’Etoile).
Ensuite, il est question du Livre ou de l’Ecriture donnée à Moïse (paix sur lui) qui est bien évidemment ce que le Coran appelle at-tawrât et que nous appelons la Torah originelle reçue de Dieu par ce prophète (paix sur lui). Dans cette Ecriture révélée à Moïse (paix sur lui) dont la vocation est de servir de guidance aux fils d’Israël, il est mentionné au verset 2, une information dont l’importance nous est apparue capitale, à savoir que Dieu a interdit à ces derniers de prendre pour protecteur « wakîl » autre que Lui. Il y a donc là un avertissement fort en direction des fils d’Israël à ne pas compter sur autre que Dieu pour réaliser un objectif ou se prémunir d’un préjudice ou rester endurant dans l’épreuve. Nous verrons par la suite qu’il existe un lien étroit entre cette injonction aux fils d’Israël de ne placer totalement leur confiance qu’en Dieu et rien qu’en Lui et ce que l’histoire et les sources scripturaires israélites nous laissent comprendre.
A Noter que l’expression « ‘ibâdan lanâ » (des serviteurs à Nous) présente une nuance, comme on le verra plus loin, avec « ‘ibâdanâ » (Nos serviteurs). En effet, l’expression « des serviteurs à Nous » ne renvoie pas forcément à des croyants mais à des créatures humaines que Dieu a mises dans les conditions de Le servir aux fins de la réalisation des deux prophéties-promesses de punition des fils d’Israël susmentionnées. Il se peut que ces créatures ne se rendent même pas compte des implications de leurs agissements. (A suivre)
Fait à Dakar, le 24/01/2018 – Jumâdal ûlâ 1439
Ahmadou Makhtar kanté
Imam, écrivain et conférencier