«Repenser les transitions démocratiques en Afrique de l’Ouest». C’est le thème du colloque régional qui se tient du 8 au 10 mars à Dakar à l’initiative de l’organisation AfrikaJom Center, en partenariat avec Trust Africa, Osiwa, l’Ambassade de Suisse au Sénégal. En effet, souligne L'As, ce colloque permettra, selon le fondateur de AfrikaJom Center, Alioune Tine, de prolonger la réflexion autour du rapport 2020 d’AfrikaJom Center sur les pathologies de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Il propose une réponse collective, régionale et coordonnée aux pathologies démocratiques qui sévissent à l’heure actuelle en Afrique de l’Ouest et qui sont en train de miner le vivre ensemble dans la sous-région.
Se penchant sur le thème, Alioune Tine a relevé une crise de la démocratie représentative aggravée par les fractures sociales et géopolitiques du moment. Pire, l’expert indépendant des Nations unies au Mali note une crise de leadership politique qui secoue avec intensité toute l’Afrique de l’Ouest. «Le monde actuel est transformé par une crise multiforme du système capitaliste mondial. Une crise généralisée du système politique, économique et social. Il s’agit aussi d’une crise de l’ordre mondial, d’une crise de démocratie représentative, du suffrage universel, de la gouvernance, de la sécurité, aggravée par une brutale fracture géopolitique», a souligné le droit-de-l’hommiste qui ajoute : «On est dans un nouvel âge de la démocratie et un nouvel âge des problèmes et des tempêtes. La crise est consubstantielle à la démocratie. La méconnaissance ou la compréhension de la donnée structurelle du désenchantement démocratique est souvent un facteur de malentendus, d’impasses, de violences politiques et électorales».
Dans sa réflexion, le fondateur de AfrikaJom Center relève quatre domaines de réflexion qui suscitent de l’intérêt au regard des crises complexes et cumulatives qui secouent la sous-région. Il s’agit de la crise de la démocratie électorale, de la crise de la démocratie constitutionnelle, de la crise de la gouvernance et de la crise de la sécurité. Sur la crise de la démocratie électorale, il a noté que, depuis 2011, il s’est amorcé un peu partout en Afrique de l’ouest des tendances lourdes à l’autoritarisme, la fraude électorale, les changements constitutionnels pour conserver le pouvoir, qui créent des tensions, des violences politiques et même des insurrections dans certains pays. «Force est de reconnaître, avec certains théoriciens de la démocratie, l’existence partout dans le monde du déclin de la performance démocratique des élections. C’est une donnée massive et exacerbée en Afrique de l’ouest. Elle est en passe de devenir une réelle menace pour la stabilité dans certains pays. La contestation des résultats des élections et le rejet par une partie des acteurs politiques sont fréquents. Parfois, ils peuvent aboutir de manière immédiate ou différée à des coups d'État militaires : Mali, Guinée, Burkina Faso », analyse-t-il. Des pratiques qui ont pour conséquence de remettre en cause la capacité de l’élection à produire de la légitimité, de la représentation et du contrôle des pouvoirs. S’agissant de la démocratie constitutionnelle, Alioune Tine juge nécessaire «de repenser le régime présidentialiste exacerbé avec un hyper Président qui concentre entre ses mains tous les autres pouvoirs du fait d’un pouvoir de nomination sans contrôle qui couvre sans limite toutes les institutions de la République. Le président de la République est souvent président du parti et de la coalition majoritaire». Pire, poursuit-il, le Président arrive par le jeu des nominations à contrôler toutes les institutions politiques, économiques, sociales et judiciaires de l’État. «Cela crée un État au service d’intérêts partisans au lieu d’être au service de l’intérêt commun», indique Alioune Tine.
Sur la crise de la gouvernance, l’expert indépendant des Nations unies au Mali considère qu’elle est généralisée et affecte toutes les institutions publiques et même sécuritaires. A l’en croire, elle exacerbe toutes les crises et est souvent la question soulevée pour justifier les coups d'État militaires dans nos États. «La plupart des transitions militaires se demandent si elles doivent donner le pouvoir à la classe politique. Même si elles ne le disent pas, elles essayent d’exclure d’une manière ou d’une autre la classe politique du jeu électoral à venir. La crise de la gouvernance est sérieuse, généralisée et surtout suscite partout malaise et défiance», at--il relevé.
Dans la crise sécuritaire qui constitue, selon lui, le marqueur le plus palpable des dysfonctionnements graves de notre démocratie, Alioune Tine a noté l’impuissance des États, des organisations régionales et internationales à trouver une réponse appropriée pour freiner ou éradiquer le cancer du terrorisme, de l’extrémisme violent. «Est-ce que les réponses nationales préposées pour combattre l’insécurité et l’extrémisme violent sont plus appropriées par rapport à cette crise régionale ? Ne faudrait-il pas penser à une réponse régionale et coordonnée totalement inexistante ? Comment amener le leadership politique africain, à travers la Cedeao ou l’Union africaine, à prendre l’initiative de l’élaboration d’une stratégie et d’une réponse africaines avec des moyens et des ressources africains pour éradiquer l’extrémisme violent en Afrique ?» s’est-il interrogé.
Se penchant sur le thème, Alioune Tine a relevé une crise de la démocratie représentative aggravée par les fractures sociales et géopolitiques du moment. Pire, l’expert indépendant des Nations unies au Mali note une crise de leadership politique qui secoue avec intensité toute l’Afrique de l’Ouest. «Le monde actuel est transformé par une crise multiforme du système capitaliste mondial. Une crise généralisée du système politique, économique et social. Il s’agit aussi d’une crise de l’ordre mondial, d’une crise de démocratie représentative, du suffrage universel, de la gouvernance, de la sécurité, aggravée par une brutale fracture géopolitique», a souligné le droit-de-l’hommiste qui ajoute : «On est dans un nouvel âge de la démocratie et un nouvel âge des problèmes et des tempêtes. La crise est consubstantielle à la démocratie. La méconnaissance ou la compréhension de la donnée structurelle du désenchantement démocratique est souvent un facteur de malentendus, d’impasses, de violences politiques et électorales».
Dans sa réflexion, le fondateur de AfrikaJom Center relève quatre domaines de réflexion qui suscitent de l’intérêt au regard des crises complexes et cumulatives qui secouent la sous-région. Il s’agit de la crise de la démocratie électorale, de la crise de la démocratie constitutionnelle, de la crise de la gouvernance et de la crise de la sécurité. Sur la crise de la démocratie électorale, il a noté que, depuis 2011, il s’est amorcé un peu partout en Afrique de l’ouest des tendances lourdes à l’autoritarisme, la fraude électorale, les changements constitutionnels pour conserver le pouvoir, qui créent des tensions, des violences politiques et même des insurrections dans certains pays. «Force est de reconnaître, avec certains théoriciens de la démocratie, l’existence partout dans le monde du déclin de la performance démocratique des élections. C’est une donnée massive et exacerbée en Afrique de l’ouest. Elle est en passe de devenir une réelle menace pour la stabilité dans certains pays. La contestation des résultats des élections et le rejet par une partie des acteurs politiques sont fréquents. Parfois, ils peuvent aboutir de manière immédiate ou différée à des coups d'État militaires : Mali, Guinée, Burkina Faso », analyse-t-il. Des pratiques qui ont pour conséquence de remettre en cause la capacité de l’élection à produire de la légitimité, de la représentation et du contrôle des pouvoirs. S’agissant de la démocratie constitutionnelle, Alioune Tine juge nécessaire «de repenser le régime présidentialiste exacerbé avec un hyper Président qui concentre entre ses mains tous les autres pouvoirs du fait d’un pouvoir de nomination sans contrôle qui couvre sans limite toutes les institutions de la République. Le président de la République est souvent président du parti et de la coalition majoritaire». Pire, poursuit-il, le Président arrive par le jeu des nominations à contrôler toutes les institutions politiques, économiques, sociales et judiciaires de l’État. «Cela crée un État au service d’intérêts partisans au lieu d’être au service de l’intérêt commun», indique Alioune Tine.
Sur la crise de la gouvernance, l’expert indépendant des Nations unies au Mali considère qu’elle est généralisée et affecte toutes les institutions publiques et même sécuritaires. A l’en croire, elle exacerbe toutes les crises et est souvent la question soulevée pour justifier les coups d'État militaires dans nos États. «La plupart des transitions militaires se demandent si elles doivent donner le pouvoir à la classe politique. Même si elles ne le disent pas, elles essayent d’exclure d’une manière ou d’une autre la classe politique du jeu électoral à venir. La crise de la gouvernance est sérieuse, généralisée et surtout suscite partout malaise et défiance», at--il relevé.
Dans la crise sécuritaire qui constitue, selon lui, le marqueur le plus palpable des dysfonctionnements graves de notre démocratie, Alioune Tine a noté l’impuissance des États, des organisations régionales et internationales à trouver une réponse appropriée pour freiner ou éradiquer le cancer du terrorisme, de l’extrémisme violent. «Est-ce que les réponses nationales préposées pour combattre l’insécurité et l’extrémisme violent sont plus appropriées par rapport à cette crise régionale ? Ne faudrait-il pas penser à une réponse régionale et coordonnée totalement inexistante ? Comment amener le leadership politique africain, à travers la Cedeao ou l’Union africaine, à prendre l’initiative de l’élaboration d’une stratégie et d’une réponse africaines avec des moyens et des ressources africains pour éradiquer l’extrémisme violent en Afrique ?» s’est-il interrogé.