Au Fouladou, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, les conséquences néfastes de l’excision semblent toujours ignorées. Sinon, comment comprendre que l’exciseuse Djidéré Baldé, en complicité avec deux dames, a pu exciser un bébé de 8 mois, alors que l’excision est interdite au Sénégal, depuis 24 ans ?
Malgré tout, des filles continuent de subir cette violence. Surtout en milieu rural. Les parents continuent cette pratique néfaste pour la santé en cachette et les associations peinent à changer les mentalités, en dépit des vastes campagnes de sensibilisation.
Devant la barre du tribunal, l’exciseuse Djidéré Baldé a reconnu les faits, tout en précisant que c’est Kadidiatou Baldé, grand-mère de la victime, qui lui a demandé d’exciser la fillette.
“C’est Kadidiatou Baldé, femme de mon grand frère, qui me l’a emmenée et m’a demandé de l’exciser. Ce que j’ai fait. Je présente mes excuses. Parce que j’ignorais les conséquences et je ne savais pas également que l’excision était formellement interdite dans notre pays”, a-t-elle expliqué aux juges.
Interrogée à son tour, Kadidiatou Baldé n’a pas contesté les déclarations de l’exciseuse. Elle précise avoir agi sous l’autorisation de sa fille Maoundé Mballo, à l’insu du père de la victime.
“C’est ma fille Maoundé Mballo qui a eu des problèmes avec son mari Bacary Baldé. Elle est revenue dans notre famille. Une fois installée, elle m’a demandé d’emmener sa fille pour qu’elle soit excisée. C’est ce que j’ai fait. Après l’acte, j’ai envoyé ma fille ainée auprès du père de la fille pour l’informer. Malheureusement, Bacary Baldé était sorti. Finalement, il l’a su par le canal d’un membre de notre famille. Ce qui l’a poussé à porter plainte contre nous”, a-t-elle dit.
Bacary Baldé, très furieux contre ces trois dames, a tenu à expliquer aux juges que la belle-mère a fait du “je-m'en-foutisme en excisant sa fille sans son consentement. Ce que je ne peux pas tolérer. C’est pourquoi j’ai porté plainte contre elles. Parce que je ne peux pas comprendre, malgré les campagnes de sensibilisation, certaines femmes, comme ces trois ici présentes, parviennent à poser cet acte sur ma fille”, a-t-il martelé.
Excision, la peine varie entre 6 mois et 5 ans de prison ferme Devant la gravité de l’acte, les juges les ont tancées. Les hommes en robe noire ont fait comprendre à ces trois dames que les raisons pour lesquelles elles ont fait subir les mutilations génitales étaient infondées. Ils n’ont pas manqué de revenir sur les conséquences néfastes de cette pratique. Ils leur ont fait savoir qu’elles ont mis la fillette en danger, après avoir sectionné ses parties intimes. Car elles ne l’ont pas fait prendre en charge dans un centre de santé, après l’excision.
À la barre, l’exciseuse Djidéré Baldé, la grand-mère de la victime, Kadidiatou Baldé, et Maoundé Mballo, mère de la fillette, ont toutes reconnu les faits et se sont confondues en excuses, tout le long du procès. Mais qu’à cela ne tienne, le tribunal les a condamnées chacune à six mois de prison avec sursis pour les délits de complicité et de mutilations génitales féminines.
Pour rappel, le 8 janvier 2020, le tribunal de grande instance de Kolda avait condamné trois femmes à un an, dont deux mois de prison ferme pour complicité et mutilations génitales féminines. Ces femmes, qui sont les parentes des victimes, avaient reconnu avoir fait exciser leurs fillettes âgées de 5 mois à 2 ans, pour respecter leur tradition et à l’insu de leurs maris. Elles soutiennent, toutefois, qu’elles ignoraient que la pratique est interdite au Sénégal, avant de promettre aux juges qu’elles ne vont plus refaire un tel acte. Elles sont originaires de la commune de Koulinto, dans le département de Médina Yoro Foula.
Cette coutume ancestrale a pour but de limiter les plaisirs sexuels des femmes. L’excision consiste à l’ablation du clitoris et/ou des petites lèvres du vagin. Tolérée pendant longtemps au Sénégal, l’excision, jugée néfaste pour la santé, est désormais interdite par une loi adoptée en 1999.
Et les coupables encourent des peines de six mois à cinq ans d’emprisonnement. Un numéro vert a été installé pour dénoncer les auteurs de cette pratique et leurs complices. Depuis lors, les procès contre les exciseuses et leurs complices ne manquent pas.
EnQuete
Malgré tout, des filles continuent de subir cette violence. Surtout en milieu rural. Les parents continuent cette pratique néfaste pour la santé en cachette et les associations peinent à changer les mentalités, en dépit des vastes campagnes de sensibilisation.
Devant la barre du tribunal, l’exciseuse Djidéré Baldé a reconnu les faits, tout en précisant que c’est Kadidiatou Baldé, grand-mère de la victime, qui lui a demandé d’exciser la fillette.
“C’est Kadidiatou Baldé, femme de mon grand frère, qui me l’a emmenée et m’a demandé de l’exciser. Ce que j’ai fait. Je présente mes excuses. Parce que j’ignorais les conséquences et je ne savais pas également que l’excision était formellement interdite dans notre pays”, a-t-elle expliqué aux juges.
Interrogée à son tour, Kadidiatou Baldé n’a pas contesté les déclarations de l’exciseuse. Elle précise avoir agi sous l’autorisation de sa fille Maoundé Mballo, à l’insu du père de la victime.
“C’est ma fille Maoundé Mballo qui a eu des problèmes avec son mari Bacary Baldé. Elle est revenue dans notre famille. Une fois installée, elle m’a demandé d’emmener sa fille pour qu’elle soit excisée. C’est ce que j’ai fait. Après l’acte, j’ai envoyé ma fille ainée auprès du père de la fille pour l’informer. Malheureusement, Bacary Baldé était sorti. Finalement, il l’a su par le canal d’un membre de notre famille. Ce qui l’a poussé à porter plainte contre nous”, a-t-elle dit.
Bacary Baldé, très furieux contre ces trois dames, a tenu à expliquer aux juges que la belle-mère a fait du “je-m'en-foutisme en excisant sa fille sans son consentement. Ce que je ne peux pas tolérer. C’est pourquoi j’ai porté plainte contre elles. Parce que je ne peux pas comprendre, malgré les campagnes de sensibilisation, certaines femmes, comme ces trois ici présentes, parviennent à poser cet acte sur ma fille”, a-t-il martelé.
Excision, la peine varie entre 6 mois et 5 ans de prison ferme Devant la gravité de l’acte, les juges les ont tancées. Les hommes en robe noire ont fait comprendre à ces trois dames que les raisons pour lesquelles elles ont fait subir les mutilations génitales étaient infondées. Ils n’ont pas manqué de revenir sur les conséquences néfastes de cette pratique. Ils leur ont fait savoir qu’elles ont mis la fillette en danger, après avoir sectionné ses parties intimes. Car elles ne l’ont pas fait prendre en charge dans un centre de santé, après l’excision.
À la barre, l’exciseuse Djidéré Baldé, la grand-mère de la victime, Kadidiatou Baldé, et Maoundé Mballo, mère de la fillette, ont toutes reconnu les faits et se sont confondues en excuses, tout le long du procès. Mais qu’à cela ne tienne, le tribunal les a condamnées chacune à six mois de prison avec sursis pour les délits de complicité et de mutilations génitales féminines.
Pour rappel, le 8 janvier 2020, le tribunal de grande instance de Kolda avait condamné trois femmes à un an, dont deux mois de prison ferme pour complicité et mutilations génitales féminines. Ces femmes, qui sont les parentes des victimes, avaient reconnu avoir fait exciser leurs fillettes âgées de 5 mois à 2 ans, pour respecter leur tradition et à l’insu de leurs maris. Elles soutiennent, toutefois, qu’elles ignoraient que la pratique est interdite au Sénégal, avant de promettre aux juges qu’elles ne vont plus refaire un tel acte. Elles sont originaires de la commune de Koulinto, dans le département de Médina Yoro Foula.
Cette coutume ancestrale a pour but de limiter les plaisirs sexuels des femmes. L’excision consiste à l’ablation du clitoris et/ou des petites lèvres du vagin. Tolérée pendant longtemps au Sénégal, l’excision, jugée néfaste pour la santé, est désormais interdite par une loi adoptée en 1999.
Et les coupables encourent des peines de six mois à cinq ans d’emprisonnement. Un numéro vert a été installé pour dénoncer les auteurs de cette pratique et leurs complices. Depuis lors, les procès contre les exciseuses et leurs complices ne manquent pas.
EnQuete