Le groupe Wari a racheté l’opérateur de téléphonie Tigo. Dans un communiqué publié ce mardi, Millicom, le propriétaire luxembourgeois de la marque, a annoncé la cession de sa filiale sénégalaise en précisant que l’accord a été conclu pour 129 millions de dollars (78 milliards de francs CFA).
Dans un entretien téléphonique avec Seneweb, le Pdg de Wari, Kabirou Mbodji, déclare que l’objectif de cette acquisition est double : «permettre la réappropriation par le secteur privé national d’un pan de souveraineté (les Télécoms) et offrir aux Sénégalais des services de qualité et à moindres coûts ainsi que des emplois».
Il martèle : «Prenons par exemple le secteur bancaire au Sénégal. Il n’est pas normal qu’il n’y ait aucun Sénégalais propriétaire de banque. Ils ont juste de petites parts, mais ça ne va pas plus loin.» Pour le secteur des télécommunications, son entreprise vient de casser le monopole des groupes étrangers.
La plateforme sénégalaise de services financiers numériques contrôle Tigo à 100%. Son président informe que l’opération a été scellée jeudi dernier, «au bout d’intenses négociations». Il rembobine : «Nous avons tardé à nous positionner. Millicom a annoncé la vente en mars 2016. Wari s’est positionné au mois de septembre et nous avons été retenus dans la short-list au mois de décembre. Ensuite, nous avons finalisé les négociations jusqu’à aboutir la semaine dernière à un accord.»
Wari n’était pas seul sur l’affaire. Son Pdg révèle qu’il était en compétition avec «de grands groupes africains et européens». Il jubile : «Nous avons été choisis parce que nous avions l’offre la plus technique et la mieux présentée.»
Le passage de Tigo sous pavillon Wari entraînera-t-il un changement de nom et du branding ? «On verra plus tard», souffle Kabirou Mbodji en assurant que la marque (Tigo) et la couleur (bleu) seront maintenus. Dans tous les cas, tranche-t-il, Wari «va développer des synergies de groupe» et compte conduire son projet «avec les travailleurs de Tigo».
Après les Telecom, Wari viserait le secteur bancaire. Selon nos informations, la plateforme de services financiers aurait racheté une banque ouest-africaine au mois de juin dernier. Kabirou Mbodji ne confirme ni n’infirme. Il consent juste ceci : «Nous avons des projets dans d’autres secteurs, mais nous communiquerons à temps opportun.»
Auteur: seneweb