Il a l'habitude de partager ses points de vue sans retenue. Cette fois-ci, Jean Christophe Rufin revient pour parler de Karim Wade, condamné à 6 ans de prison ferme et à 138 milliards francs Cfa d'amende. Siégeant à l'Académie française, Rufin constate que, depuis cinq ans, au Sénégal, le discours général est : "Karim Wade rendra ce qu'il nous a volé". Pour lui, le cas de Karim Wade est extrêmement particulier et c'est "comme si cela allait résoudre tous les problèmes du pays". L'académicien assimile l'affaire Karim Wade à un scénario de la première guerre mondiale. "On a l'impression de rejouer le scénario de la France et de l'Allemagne après la guerre de 1914 lorsqu'on disait : "l'Allemagne paiera", commente Jean Christophe Rufin. Or, pour lui, il n'est jamais bon de s'installer dans une logique de réparations... Au Sénégal, cette logique de réparations, engagée par le pouvoir actuel, a, en partie, selon le diplomate, servi à calmer les attentes du peuple après l'alternance. Pour sortir de cette impasse, Jean Christophe Rufin indique qu'il faut une justice indépendante qui pèse.
Par ailleurs, Jean Christophe Rufin trouve que le régime de Macky Sall est très immobiliste en ce qui concerne de nombreux points. "Il prend peu d'initiatives et se montre défensif sur de nombreuses questions", analyse Rufin. Le régime actuel est tellement sur la défensive que le procès du fils de Wade occupe encore l'essentiel de la vie politique du pays près de trois ans après l'élection de Macky Sall.
Concernant les relations entre Paris et Dakar, Rufin juge que le Sénégal a complètement disparu des écrans radars français au profit de la Mauritanie et du Tchad qui se prévalent d'une plus-value militaire, avec un porte-avion français à la base d'Atar, à l'ouest du territoire mauritanien, constituant une alternative à la base de Dakar. Quand au Tchad, Rufin désigne ce pays comme celui qui accueille les contingents au sol et constitue un solide appui diplomatique. "Depuis, les dirigeants (du Sénégal) souffrent d'une sorte de manque de confiance de la part du personnel politique français", remarque-t-il. Pourtant, au début de son mandat, le diplomate rappelle que Macky Sall avait beaucoup encouragé l'intervention au Mali avec lequel le Sénégal a une longue frontière commune.
S'il s'agit de terrorisme, Rufin avertit que le Sénégal est vulnérable, "notamment dans l'Est où l'on craint le passage de groupes terroristes". Par ailleurs, dit le diplomate, la situation en Casamance demeure également instable. Dans cette nouvelle configuration régionale, centrée sur la dimension sécuritaire, Jean Choristophe Rufin indique que Dakar ne s'est pas rendu indispensable. En revanche, l'académicien tente de dédouaner les autorités actuelles en accusant Abdoulaye Wade. "Macky Sall paye notamment les choix de son prédécesseur Abdoulaye Wade qui avait décidé de réduire la présence militaire française dans le pays". Tous ces effets, conjugués à l'affolement constaté autour de l'unique cas d'Ebola décelé au Sénégal, qui a porté un coup dur au tourisme, pousse Jean Christophe Rufin à lancer : "Bref, Dakar est dans une zone de turbulences".
Par ailleurs, Jean Christophe Rufin trouve que le régime de Macky Sall est très immobiliste en ce qui concerne de nombreux points. "Il prend peu d'initiatives et se montre défensif sur de nombreuses questions", analyse Rufin. Le régime actuel est tellement sur la défensive que le procès du fils de Wade occupe encore l'essentiel de la vie politique du pays près de trois ans après l'élection de Macky Sall.
Concernant les relations entre Paris et Dakar, Rufin juge que le Sénégal a complètement disparu des écrans radars français au profit de la Mauritanie et du Tchad qui se prévalent d'une plus-value militaire, avec un porte-avion français à la base d'Atar, à l'ouest du territoire mauritanien, constituant une alternative à la base de Dakar. Quand au Tchad, Rufin désigne ce pays comme celui qui accueille les contingents au sol et constitue un solide appui diplomatique. "Depuis, les dirigeants (du Sénégal) souffrent d'une sorte de manque de confiance de la part du personnel politique français", remarque-t-il. Pourtant, au début de son mandat, le diplomate rappelle que Macky Sall avait beaucoup encouragé l'intervention au Mali avec lequel le Sénégal a une longue frontière commune.
S'il s'agit de terrorisme, Rufin avertit que le Sénégal est vulnérable, "notamment dans l'Est où l'on craint le passage de groupes terroristes". Par ailleurs, dit le diplomate, la situation en Casamance demeure également instable. Dans cette nouvelle configuration régionale, centrée sur la dimension sécuritaire, Jean Choristophe Rufin indique que Dakar ne s'est pas rendu indispensable. En revanche, l'académicien tente de dédouaner les autorités actuelles en accusant Abdoulaye Wade. "Macky Sall paye notamment les choix de son prédécesseur Abdoulaye Wade qui avait décidé de réduire la présence militaire française dans le pays". Tous ces effets, conjugués à l'affolement constaté autour de l'unique cas d'Ebola décelé au Sénégal, qui a porté un coup dur au tourisme, pousse Jean Christophe Rufin à lancer : "Bref, Dakar est dans une zone de turbulences".