L'attractivité pour les investissements directs étrangers (IDE) est depuis quelques années un des leviers auxquels les Etats africains prêtent de plus en plus d'attention et les efforts -pour ceux qui en font- payent bien. C'est en tout cas ce que démontre l'édition 2018 de l'Africa Investment Index (AII), fraîchement publié à Abidjan par le cabinet de recherche Quantum Global Research Lab. Par rapport à l'an dernier, l'indice révèle des changements considérables, notamment dans la configuration des dix premiers pays du Continent les plus attractifs pour les investissements.
Le Maroc, n°1
Tout d'abord, l'arrivée en tête du Maroc qui progresse d'un cran pour devenir le pays où les investissements se rendent en premier quand ils viennent en Afrique. Le Royaume chérifien a en effet attiré près de 2,5 milliards de dollars d'IDE en 2017, soit une hausse de 12% par rapport à l'année précédente, indique le rapport citant des sources de l'Office des changes marocain. Des investissements qui se font principalement dans les secteurs de la banque, du tourisme, des infrastructures, de l'énergie et de l'industrie.
Ses points forts : croissance économique soutenue, positionnement géographique stratégique, hausse de ses propres IDE, dette extérieure raisonnable, capital social- environnement des affaires généralement favorable.
L'Egypte aussi monte d'un cran et devient le deuxième pays le plus attractif pour les IDE en Afrique. Idem pour la Côte d'Ivoire qui occupe désormais la 5e marche du podium. Cette économie ouest-africaine dont la croissance est la plus rapide du Continent, selon le rapport, «a des résultats relativement bons» quand il s'agit de liquidité et facteurs risques (ratio de la balance courante, risque de change,...).
Remarquable saut de l'Algérie
On ne peut parcourir le nouveau rapport de Quantum sans remarquer le saut de l'Algérie qui affiche l'une des plus belles progressions cette année, puisque le pays passe du 7e au 3e rang du classement. Une performance rendue possible grâce à l'amélioration de son profil de risque, la hausse de ses liquidités, l'amélioration de son environnement des affaires, sa démographie et son capital social. «C'est une économie importante, donc c'est un grand marché et il y a également des flux importants d'investissements domestiques», a commenté Pr Mthuli Ncube, directeur général du Quantum Global Research Lab. D'après lui, le pays de Bouteflika doit fournir davantage d'efforts en matière de contrôle de change s'il veut espérer un meilleur positionnement.
Botswana, Afrique du Sud et Zambie, toujours forts, mais en recul
La contre-performance la plus remarquée dans l'AII cette année est certainement celle du Botswana. Le «pays des Tswanas» passe de l'économie la plus attractive pour les IDE à la 4e. Une place dans le top 5 sauvée de justesse grâce à ses facteurs risques et son environnement des affaires
L'Afrique du Sud et la Zambie restent elles aussi des foyers importants pour les IDE, mais reculent face à la progression de leurs pairs, perdant respectivement deux et trois places pour se classer 6e et 8e.
Ethiopie, Kenya et Sénégal, les nouveaux entrants du top 10
Cette année, trois pays -pourtant prometteurs l'an dernier- sont sortis du top 10 : la Tanzanie, la Namibie et le Burkina Faso. Parallèlement, trois autres ont investi la sélection des pays les plus performants en termes d'IDE : l'Ethiopie (7e), le Kenya (9e) et le Sénégal (10e).