La faute à la France
L’Institution de Prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) compte 140 000 pensionnaires. Dans ce groupe, 80 000 sont des « retraités directs », c’est-à -dire ceux qui ont eux-mêmes cotisé. Le reste est composé d’ayants droit (veuves et orphelins).
Les pensions vont de 12 mille à 1 million de francs CFA par bimestre. La moyenne étant fixée à 76 mille. Avec la mensualisation, il faut diviser chaque montant par deux. Les pensions ont été augmentées de 10%. La mesure entrera en vigueur en 2017.
Lorsque le retraité décède, son épouse bénéficie d’une pension de reversions. Celle-ci représente 50% du montant initial. Si le défunt était polygame, l’allocation est répartie à parts égales entre ses veuves.
Exemple : quatre veuves d’un retraité qui percevait 80 000 francs CFA de pension auront droit à 40 000 francs au décès de leur époux. Chacune devant bénéficier au bout du compte de 10 000 francs. Imaginer des ayants droit dont l’époux ou le père recevait une pension de 12 000 francs !
Pour le directeur général de l’Ipres, Mamadou Sy Mbengue, les veuves d’un retraité polygame ne doivent s’en prendre qu’à la France. « Le système a été conçu par les Français et chez eux, il n’y a pas de polygamie », avance-t-il.
Est-ce à dire que le gouvernement n’a ni le droit ni le pouvoir d’adapter son système de retraite aux réalités du Sénégal ?
Système de répartition
Dans la gestion des pensions, il y a deux principales options : le système de répartition et le système par capitalisation. Le Sénégal a choisi le premier. Dès lors, indique Mamadou Sy Mbengue, « l’Ipres peut être considérée comme une banque dont l’unité de compte est le point. Le travailleur, en cotisant, se constitue une réserve de points qui sera valorisée quand il sera à la retraite ».
Chaque travailleur affilié à l’Ipres cotise 14% de son salaire. L’entreprise supporte 60% de la cotisation, le travailleur les 40%. Pour les non cadres, le revenu est plafonné à 300 000 francs CFA et va passer, en 2017, à 360 000 francs CFA. Pour les cadres, le plafond est fixé à 900 000 et il sera hissé à 1 million 80 mille en 2017.
Malgré ces ajustements à venir, le niveau des cotisations restera faible. Et pour cause. « Ce qu’on cotise à l’Ipres est très faible comparé aux cotisations au Fnr (Fonds national de retraite, NDLR), fait remarquer Mamadou Sy Mbengue. Au Fnr, les fonctionnaires cotisent 35% de leur salaire. »
Faible cotisation, faible pension
Le Fnr couvre plusieurs catégories : agents de la Fonction publique et agents de la Régie des chemins de fer, magistrats, enseignants titulaires, militaires, policiers, douaniers.
L’Ipres, pour sa part, s’occupe des agents de l’État non fonctionnaires et les travailleurs du secteur privé. Les pensions des premiers étaient mensuelles tandis que celles des seconds étaient bimestrielles.
« En passant à la mensualisation, l’Ipres a voulu simplement être aux normes et créer l’équité entre tous les travailleurs du Sénégal », explique le directeur de l’Institution de Prévoyance.
Si au Fnr il faut travailler 15 ans au moins pour prétendre à une retraite, à l’Ipres il suffit d’un an, correspondant à 400 points de cotisations, pour bénéficier d’une pension.
La valeur du point de cotisation est définie chaque année par le Conseil d’administration de l’Ipres. « Elle a beaucoup évolué puisqu’elle a été multipliée par 2,7% entre 2000 et 2014 », souligne Mamadou Sy Mbengue. Qui fait remarquer que, cependant, « si vous avez un salaire faible et (que) vous travaillez très peu, à la retraite, vous ne pouvez pas avoir une pension importante ».
160 milliards de réserves
Les réserves légales de l’Ipres s’élèvent à 160 milliards de francs CFA. Ces fonds, conformément à la réglementation en matière de gestion des pensions de retraite, l’Ipres ne doit pas y toucher. Ils doivent permettre au paiement de deux annuités en cas de catastrophe (guerre ou non-versement des cotisations par les entreprises).
Chaque année, ce sont 80 milliards de francs CFA qui sont versés aux retraités directs et ayants droit. Avec l’augmentation de 10% du niveau des pensions, ce montant va passer à 88 milliards à partir de 2017.
Pour consolider ses réserves, l’Ipres investit aussi, notamment dans l’immobilier. Son directeur : « L’Ipres construit des immeubles qui sont mis en location ou achète des terrains, les viabilise et les revend. Ce, pour se constituer des moyens pour pouvoir faire face aux pensions futures. »
Selon Mamadou Sy Mbengue, ces pensions futures concernent en ce moment plus de 300 mille travailleurs affiliés à l’Ipres.
(Source : L’Observateur)
L’Institution de Prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) compte 140 000 pensionnaires. Dans ce groupe, 80 000 sont des « retraités directs », c’est-à -dire ceux qui ont eux-mêmes cotisé. Le reste est composé d’ayants droit (veuves et orphelins).
Les pensions vont de 12 mille à 1 million de francs CFA par bimestre. La moyenne étant fixée à 76 mille. Avec la mensualisation, il faut diviser chaque montant par deux. Les pensions ont été augmentées de 10%. La mesure entrera en vigueur en 2017.
Lorsque le retraité décède, son épouse bénéficie d’une pension de reversions. Celle-ci représente 50% du montant initial. Si le défunt était polygame, l’allocation est répartie à parts égales entre ses veuves.
Exemple : quatre veuves d’un retraité qui percevait 80 000 francs CFA de pension auront droit à 40 000 francs au décès de leur époux. Chacune devant bénéficier au bout du compte de 10 000 francs. Imaginer des ayants droit dont l’époux ou le père recevait une pension de 12 000 francs !
Pour le directeur général de l’Ipres, Mamadou Sy Mbengue, les veuves d’un retraité polygame ne doivent s’en prendre qu’à la France. « Le système a été conçu par les Français et chez eux, il n’y a pas de polygamie », avance-t-il.
Est-ce à dire que le gouvernement n’a ni le droit ni le pouvoir d’adapter son système de retraite aux réalités du Sénégal ?
Système de répartition
Dans la gestion des pensions, il y a deux principales options : le système de répartition et le système par capitalisation. Le Sénégal a choisi le premier. Dès lors, indique Mamadou Sy Mbengue, « l’Ipres peut être considérée comme une banque dont l’unité de compte est le point. Le travailleur, en cotisant, se constitue une réserve de points qui sera valorisée quand il sera à la retraite ».
Chaque travailleur affilié à l’Ipres cotise 14% de son salaire. L’entreprise supporte 60% de la cotisation, le travailleur les 40%. Pour les non cadres, le revenu est plafonné à 300 000 francs CFA et va passer, en 2017, à 360 000 francs CFA. Pour les cadres, le plafond est fixé à 900 000 et il sera hissé à 1 million 80 mille en 2017.
Malgré ces ajustements à venir, le niveau des cotisations restera faible. Et pour cause. « Ce qu’on cotise à l’Ipres est très faible comparé aux cotisations au Fnr (Fonds national de retraite, NDLR), fait remarquer Mamadou Sy Mbengue. Au Fnr, les fonctionnaires cotisent 35% de leur salaire. »
Faible cotisation, faible pension
Le Fnr couvre plusieurs catégories : agents de la Fonction publique et agents de la Régie des chemins de fer, magistrats, enseignants titulaires, militaires, policiers, douaniers.
L’Ipres, pour sa part, s’occupe des agents de l’État non fonctionnaires et les travailleurs du secteur privé. Les pensions des premiers étaient mensuelles tandis que celles des seconds étaient bimestrielles.
« En passant à la mensualisation, l’Ipres a voulu simplement être aux normes et créer l’équité entre tous les travailleurs du Sénégal », explique le directeur de l’Institution de Prévoyance.
Si au Fnr il faut travailler 15 ans au moins pour prétendre à une retraite, à l’Ipres il suffit d’un an, correspondant à 400 points de cotisations, pour bénéficier d’une pension.
La valeur du point de cotisation est définie chaque année par le Conseil d’administration de l’Ipres. « Elle a beaucoup évolué puisqu’elle a été multipliée par 2,7% entre 2000 et 2014 », souligne Mamadou Sy Mbengue. Qui fait remarquer que, cependant, « si vous avez un salaire faible et (que) vous travaillez très peu, à la retraite, vous ne pouvez pas avoir une pension importante ».
160 milliards de réserves
Les réserves légales de l’Ipres s’élèvent à 160 milliards de francs CFA. Ces fonds, conformément à la réglementation en matière de gestion des pensions de retraite, l’Ipres ne doit pas y toucher. Ils doivent permettre au paiement de deux annuités en cas de catastrophe (guerre ou non-versement des cotisations par les entreprises).
Chaque année, ce sont 80 milliards de francs CFA qui sont versés aux retraités directs et ayants droit. Avec l’augmentation de 10% du niveau des pensions, ce montant va passer à 88 milliards à partir de 2017.
Pour consolider ses réserves, l’Ipres investit aussi, notamment dans l’immobilier. Son directeur : « L’Ipres construit des immeubles qui sont mis en location ou achète des terrains, les viabilise et les revend. Ce, pour se constituer des moyens pour pouvoir faire face aux pensions futures. »
Selon Mamadou Sy Mbengue, ces pensions futures concernent en ce moment plus de 300 mille travailleurs affiliés à l’Ipres.
(Source : L’Observateur)