L’incertitude règne toujours autour de la suspension du policier ayant porté plusieurs coups à un médiateur de la ville de Sevran lors de son interpellation pour outrage mercredi 11 septembre.
Jeudi soir, la Préfecture de police avait annoncé sa suspension. « Afin d’établir les circonstances exactes de cette interpellation, le préfet de Police Didier Lallement a demandé la saisine administrative de l’Inspection Générale de la Police Nationale et ordonné la suspension immédiate du fonctionnaire de Police primo intervenant », expliquait un communiqué.
Mais la suspension d’un policier ne peut être décidée que par le Directeur de la police nationale ou le ministre de l’Intérieur, qui pour l’heure n’ont pas communiqué leur décision.
Les images de l’arrestation controversée ont largement circulé sur le Web. On peut voir le policier avoir d’abord une discussion tendue avec le futur interpellé qui peu avant aurait lancé à une connaissance qui s’adressait au fonctionnaire de police : « Ne parle pas à cette salope », selon une source policière.
Puis rapidement, le policier tente de le plaquer au sol, en vain. Il essaye ensuite de frapper d’un coup de poing l’employé municipal qui esquive puis finit par répliquer. S’en suit une scène digne d’un véritable combat de boxe.
Enquête ouverte pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique »
Il faudra finalement l’intervention d’autres fonctionnaires de police et l’utilisation d’un taser pour neutraliser le médiateur de la ville de Sevran et procéder à son interpellation. « Il a été transporté à l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois pour qu’on lui enlève un ardillon (sorte d’hameçon, ndlr) qu’il avait dans la fesse après le tir de Taser », a relaté à l’AFP une source policière. Sa garde à vue ensuite été levée et il a quitté l’hôpital vers 01H30.
Le parquet a ouvert vendredi une enquête pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique ». Par ailleurs, une enquête judiciaire a été confiée à l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) après la plainte déposée par le médiateur de la ville de Sevran.