Ibrahima Bakhoum est le nouveau procureur général près de la Cour d’appel de Dakar. Il remplace à ce poste Ousmane Diagne qui a été viré à cause des actes posés dans le dossier Sweet Beauty.
D’après nos informations, l’Inspection générale de l’administration de la justice (Igaj) avait effectué en 2006 une enquête sur le magistrat Ibrahima Bakhoum. Parce qu’il est soupçonné d’être mêlé dans l’affaire de corruption dans la magistrature et dans une affaire d’usure qui touche le Parquet, la Gendarmerie et la Présidence.
Magistrat, substitut général par intérim près la Cour d’Appel de Ziguinchor à l’époque, il était mêlé dans deux dossiers. Le premier concernant la corruption dans la magistrature, et le second, une histoire d’usure dans laquelle le parquet est encore cité, mais aussi la gendarmerie et la Présidence.
Durant l’enquête, il a déclaré avoir été attributaire d’un procès-verbal d’arrestation du nommé Momar War Seck, poursuivi pour abus de confiance portant sur la somme de cent trente mille dollars américains au préjudice du nommé Mohamed Guèye.
Mais les deux parties ont sollicité le règlement de cette affaire dans le cadre d’une médiation pénale. Ainsi, le mis en cause a proposé à la partie civile la vente de sa villa en finition, sise à Yoff, dont le prix fut fixé d’accord parties, à cent soixante millions de francs.
Il s’en est suivi cette histoire de corruption de fil en aiguille, avec à la base l’homme dont M. Bakhoum avait reçu le procès-verbal de l’arrestation. La petite histoire c’est qu’après enquête, il a été découvert plusieurs versements en espèces et d’importantes sommes d’argent, dans son compte ouvert à la Société générale de banques au Sénégal (Sgbs).
Et chez la notaire Me Aïssatou Guèye Diagne, dont le nom a été aussi cité dans cette affaire de règlement à la médiation pénale. Cependant, l’enquête n’a pas pu établir les liens de ceux-ci avec la gestion de la procédure opposant Momar War Seck à Mohamed Guèye.
Malgré cela, cette situation peut conduire Bakhoum à s’expliquer du chef d’enrichissement illicite prévu et puni par l’article 163 bis du code pénal. Sur la deuxième affaire, il lui est reproché d’être intervenu dans la procédure dans une affaire, sans instruction et à l’insu de ses supérieurs hiérarchiques.
Il s’agit d’une affaire d’usure dans laquelle le parquet, la gendarmerie et la présidence ont été cités. Dans cette affaire, le rapport de l’Igaj explique que M. Bakhoum a d’abord appelé le débiteur pour l’intimider en le sommant de rembourser l’argent, sur la demande du créancier.
Il a ensuite appelé auprès de l’officier de gendarmerie pour solliciter des délais de remboursement, donnant l’impression à ses interlocuteurs qu’il était bien informé de la procédure, invitant le débiteur à respecter les délais avec la promesse de faire une médiation pénale pour ses autres dossiers.
Mais, dans cette affaire aussi Bakhoum n’a reconnu qu’avoir intercédé auprès du commandant Fall. En faveur du débiteur et ce, par égard, fraternité et en vertu des bonnes relations avec son collègue Moustapha Kâ. Mais il ne savait pas de quoi il était question.