Les retraités affiliés à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) sont dans le désarroi. Depuis quelque temps, ils sont confrontés à d’énormes difficultés pour percevoir leur pension. La direction générale de l’Ipres a pris des mesures qui, selon les retraités, a créé plus de problèmes qu’elles n’en ont résolu. En cause, l’opération lancée pour procéder à la vérification de vie des bénéficiaires des pensions. Car, des morts continuaient à percevoir leurs pensions. Et pour mettre un terme à cette pratique, le Directeur général, Amadou Lamine Dieng, a mis en place un dispositif qui permet d’identifier les vrais ayant-droits. Une décision qui a occasionné de nombreux dysfonctionnements puisque plusieurs retraités ont vu leur pension suspendue. Même si lors du Conseil des ministres du 23 février dernier, le président de la République Macky Sall a insisté sur comment améliorer les conditions de paiement des pensions de retraite en demandant au Ministre du Travail, du Dialogue social et des organisations professionnelles, Samba Sy de prendre toutes les mesures requises en vue d’améliorer les conditions de paiement des pensions de retraites dans les services de l’Ipres, les retraités ne voient pas encore le bout du tunnel. Ils ont d’ailleurs prévu d’organiser incessamment une marche pour dénoncer ce qu’ils appellent les «abus de l’Ipres».
Selon plusieurs victimes, le système de pointage mis en place par la Direction générale de l’Ipres n’est pas performant et ceux qui sont chargés de la gestion n’y connaissent pas grand-chose. «Ces gens ne sont pas à la hauteur. Nous faisons des va et vient incessants et notre problème n’est toujours pas réglé. Beaucoup de pensions ont été suspendues et on nous parle toujours de défaillance du système. Même certains qui ont fait leur pointage en décembre 2022 ont été suspendus et ils n’ont reçu aucun message de l’Ipres», pestent-ils. Toujours selon eux, même quand on se déplace dans les structures dédiées, il n’est pas garanti de se faire identifier tellement qu’il y a du monde. «On nous parle souvent de bug, mais le problème est que le nombre de dossiers traités dépasse largement leurs prévisions et cela pose un énorme problème.» Las de ne pouvoir obtenir gain de cause, les retraités de l’Ipres comptent investir la rue pour se faire entendre, mais surtout rentrer dans leurs fonds le plus rapidement possible.
Codou Badiane de L’Observateur