La chambre criminelle de Dakar a évoqué, hier, une affaire d’association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec port d’arme et violences ayant entrainé la mort. Mais le dossier a été renvoyé jusqu’au 20 mars prochain suite à des exceptions de nullité de la procédure soulevées par l’avocat de la défense.
S’agissant des faits, le 20 août 2012, les éléments de la brigade de la foire ont été informés téléphoniquement de la présence d’un individu couvert de sang et grièvement blessé. L’appelant a annoncé qu’il s’agissait d’une agression perpétrée par 4 personnes dont l’une d’elle (Ibrahima Fofana) aurait été appréhendée et conduite à la police des Parcelles assainies par des sapeurs-pompiers. Car, il a été sévèrement frappé par une foule en colère. Un transport sur les lieux a permis aux enquêteurs de voir une foule excitée ayant barrée la route nationale numéro 1 pour manifester son indignation. Cependant, ils ont conduits les limiers à l’endroit où était le cadavre de Mamadou Ndiaye, couché sur le dos et baignant dans une mare de sang. Les investigations ont permis de savoir que la victime a été tuée par une bande d’agresseurs qui l’ont attaqué avec un couteau alors qu’il était accompagné de sa femme et de sa fille. Poursuivant l’enquête, les gendarmes se sont transportés à l’hôpital principal de Dakar où Ibrahima Fofana (agresseur) a été interné. Ils se sont rendu compte que le mis en cause a fini de sortir de sa torpeur 3 jours après les faits. Ils ont pu en outre savoir que la bande à Ibrahima Fofana était composée de Moussa Sow, Pape Gningue et Ibrahima Diallo. Entendue par les enquêteurs, Mboré Ndiaye a déclaré que le jour des faits, vers les coups de 23 heures, alors qu’elle se promenait avec son mari, des individus se sont subitement présentés à eux. Trois d’entre eux les ont encerclés tandis que le quatrième a pris son époux au collet. Elle a crié de toutes ses forces et l’un d’eux a poignardé son mari. Les malfaiteurs l’ont poussé avant de retirer le couteau et prendre la fuite. Elle a soutenu que ne sachant pas que son époux a été blessé, elle lui a demandé de les poursuivre.
Accusé : « c’est la deuxième fois que je poignarde une personne »
La dame a aussi expliqué que sur les conseils d’un chauffeur de taxi, elle a fait demi-tour pour apercevoir son mari qui était couché sur le trottoir et il était vivant. Mais devant le refus du taximan de transporter son époux, elle est allée chez un ami pour chercher du secours. Elle a précisé que le malfaiteur avait menacé de la tuer avec son couteau si elle tentait de crier. Auditionnée, la seconde épouse Soumaré dit avoir été informée que son époux a été agressé et tué par une bande de malfaiteurs. Interrogé, le mis en cause, Ibrahima Fofana, a soutenu que le jour des faits, vers 23 heures, ils sont descendus de la passerelle du stade Léopold Sedar Senghor où ils avaient déjà agressé des individus à trois ou quatre reprises. Il a dit que c’est Moussa Sow qui a demandé d’attaquer afin de le dépouiller. Arrivé à leur niveau, il leur a barré la route en leur demandant de leur donner tout ce qu’ils détenaient. Fofana a soutenu que devant la résistance de ce dernier, il lui a donné un coup de couteau. Il est tombé au sol et sa femme s’est mise à crier. A l’en croire, c’est ainsi que des gens ont accouru. Moussa Sow s’est réfugié dans le lycée moderne de Dakar. Quant à lui, il a été extirpé de sous le camion où il était caché. Il a avoué qu’il s’agit d’une bande d’agresseurs. Ils sont des voleurs mais ils leur arrivaient de commettre des agressions et qu’ils en étaient à leur 4e opération. Il a révélé que c’était la deuxième fois qu’il poignardait une personne, en précisant que la première fois remontait à deux mois lors d’un combat de lutte. Par la suite, il a nié les faits en soutenant qu’il était accompagné par les personnes susnommées, mais qu’il n’a pas pris part au vol ni aux violences exercées sur la victime. Toutefois, l’affaire sera jugée le 20 mars prochain.
Cheikh Moussa SARR
rewmi.com